Tsipras veut imposer un fonctionnement démocratique de l’Union européenne

vendredi 6 février 2015.
 

Quelle est la plus stupéfiante mesure prise par le gouvernement Tsipras depuis son intronisation ? Non, ce n’est ni la hausse du salaire minimum, ni l’arrêt des privatisations sauvages, ni la fermeté répétée de sa position sur la dette. Réfléchissez…

La principale décision du nouveau gouvernement Syriza tient à un rappel à l’ordre aussi ferme qu’inattendu des mécanismes régulant les prises de décision au sein de l’Union européenne.

Tout est parti d’une énième déclaration, presque routinière, de l’Union européenne sur l’Ukraine, avec menaces habituelles de nouvelles sanctions à l’encontre de la Russie.

Hep, hep, hep, s’est exclamé en substance le nouveau gouvernement grec, avons-nous été consultés sur cette décision ? Savez-vous, partenaires européens (allemands en particulier), que L’UNANIMITÉ des pays membres est requise pour valider une position prise au nom de tous ?

Silence pesant et assez ahuri des “leaders” de l’UE qui n’avaient pas vu le coup en vache venir de là. Pourtant, en accordant sa première visite à l’ambassade de Russie, le gouvernement Tsipras n’avait guère dissimulé sa stratégie : se trouver une porte de sortie via les BRICS en cas de rupture avec l’UE.

La Grèce, cheval de Troie de Poutine en Europe , comme le titre le Neue Zürcher Zeitung ? En tout cas, une sacrée épine dans le pied de l’hégémonisme allemand sur l’Europe.

Renforcée d’ailleurs par le tout premier acte symbolique effectué par le tout neuf premier ministre Tsipras dès le lundi 26 janvier : commémorer au camp de Kaisariani l’exécution de 200 partisans grecs par les Nazis le 1er mai 1944.

« Un de nos objectifs est de travailler avec nos alliés politiques européens pour contrecarrer l’influence géopolitique et économique que l’Allemagne essaie d’imposer aux pays d’Europe du Sud-Est et aux Balkans », déclarait crûment Kostas Sirixos, directeur du département des affaires étrangères au sein de Syriza, juste avant l’élection du 25 janvier.

C’est peu dire que Mme Merkel peut ronger son frein. Voilà la Grèce solidement installée au sein de l’UE, et qui entend bien y faire valoir ses droits. Ce petit mouton grec a décidément des dents de loup.


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