Airbus-France CARTON PLEIN POUR LA MOBILISATION CONTRE « POWER 8 »

mercredi 7 mars 2007.
 

Le plan de restructuration de la direction a fait défiler hier des dizaines de milliers de salariés dans les villes où sont implantés les sites de l’avionneur. Le taux de gréviste a atteint par endroits 90%.

Les salariés d’Airbus se sont mobilisés en masse hier pour condamner le plan de restructuration « Power 8 ». Entre 85% et 90% de grévistes ont été recensés sur les quatre site français de l’avionneur - Toulouse, Méaulte (Somme), Saint Nazaire et Nantes - tandis que les manifestations ont rassemblé près de 20. 000 personnes, salariés d’Airbus ou de sous-traitants. Tous répondaient à l’appel des syndicats, FO, CGC, CFTC, CFDT, CGT, qui se sont félicités de l’ampleur de la mobilisation avant de promettre d’autres temps forts s’ils n’étaient pas entendus.

« Airbus-France, Méaulte : préserver, développer, soutenir notre industrie picarde », proclamait la banderole brandie en tête du cortége sommois qui a charrié, selon les syndicats, environ 2.000 personnes. « La mobilisation, c’est pour montrer au président Louis Gallois que l’on est contre les licenciements, contre la fermeture des sites (...). Pour Méaulte, nous ne sommes pas d’accord pour l’entrée d’un partenaire, car ce serait le début d’un processus de filialisation et nous sortirons forcément d’Airbus à terme », a déclaré FO, syndicat majoritaire à Méaulte, comme dans reste du groupe. Les syndicats rejettent les partenariats avec le privé envisagés par la direction de l’avionneur car « ce serait le début d’un long processus où l’on commencerait par petits morceaux à nous mettre hors du périmètre d’Airbus » pour in fine « procéder à des délocalisations ». Sur ce site spécialisé dans la fabrication de pointes avant des appareils et qui emploie 1.300 salariés, les syndicats et la direction ont enregistré hier 85% de grévistes.

En Loire-Atlantique, le taux de grévistes a atteint près de 90%. À Saint-Nazaire où sont employés 2.400 salariés, environ 3.000 personnes ont défilé dans le centre ville « pour l’emploi industriel » et le « retrait de Power8 ». C’est « l’avenir à long terme qui nous inquiète. Nous voulons des garanties pour l’avenir », a déclaré un responsable FO, Yvonnick Dréno, alors qu’une partie des activités est appelée à être vendue. « C’est maintenant à la direction de prendre la température de ce qui s’est passé ce matin. Elle doit la prendre vite. Sinon ce sera l’épreuve de force, la grève totale », a prévenu Joseph Fleury, son homologue de FO-Airbus à Nantes où la grève a été suivie par plus de 90% des salariés et une manifestation a réuni plus de 1.500 personnes.

Le cortège le plus massif s’est déroulé à Toulouse avec près de 15.000 personnes qui ont manifesté derrière les dirigeants des cinq centrales syndicales, Jean-Claude Mailly (FO), Bernard Van Craeynest (CFE-CGC), Jacques Voisin (CFTC), Bernard Thibault (CGT), François Chérèque (CFDT). Le taux de gréviste y a atteint 85%, principalement des salariés du siège d’Airbus, qui n’emploie pas moins de 12.000 personnes.

« Un tel traumatisme, on ne l’imaginait pas il y a encore un an alors qu’Airbus était en train de voguer sur les sommets avec beaucoup de réussite commerciale », a déclaré Bernard Van Craeynest, (CFE-CGC). « On veut ouvrir des négociations sur ce plan industriel et ses conséquences sociales pour les salariés et les sous-traitants », a fait valoir son homologue de la CFDT, François Chérèque. « On ne peut pas s’inscrire dans un plan de réduction des effectifs aussi drastique à la fois chez Airbus et chez les sous-traitants, s’agissant d’une activité à la technologie de pointe, mondialement reconnue, pour une entreprise avec un carnet de commandes rempli », a expliqué pour sa part, Bernard Thibault (CGT).

Pour FO, Jean-Claude Mailly, lui, a interpellé le gouvernement en le sommant d’abandonner ce plan de restructuration et de concrétiser la recapitalisation du groupe par l’État. Pour lui « avec 15% du capital, l’État a une responsabilité particulière » afin de « sortir du trou d’air sans que les travailleurs en fassent les frais ». Jean-François Knepper (FO), co-président du comité central européen du groupe, « espère que cette mobilisation suffira à faire bouger les lignes » sinon « il faudra frapper plus fort ». Et d’ajouter : « le combat ne fait que commencer ».

Gérard Mazuir Secrétaire confédéral de FO chargé de la presse

Jean-Pierre Alliot Rédacteur en chef

Olivier Le Trouher Webmaster

Jamel Azzouz Journaliste


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