Le FN a le dos large

vendredi 20 mars 2015.
 

Le Front national est devenu un argument central du jeu politique. Avant même les prochaines élections départementales, il est positionné comme l’événement d’un scrutin voulu par l’exécutif. Manuel Valls ne manque pas une occasion de tirer sur cette corde.

Pourtant, le chef du Gouvernement Hollande a vu sous sa gouvernance le Front national flirter avec les premières places.

C’est le fruit d’une politique qui détruit des emplois et n’en crée aucun, selon les chiffres même de l’Insee parus la semaine dernière. C’est le fruit de la « triangulation » à laquelle se sont livrés Manuel Valls et Emmanuel Macron et qui devait assurer le vote de la droite, non pas pour le FN mais pour le PS. Mauvaise pioche. Les trouvailles des spin doctors britanniques ont eu des effets décuplés de ce côté-ci de la Manche où l’extrême-droite est en position de force. C’est le fruit d’une confusion entretenue à grands frais sur la laïcité au moment même de l’affaire de Charlie. C’est le fruit d’une politique européenne qui a fait le choix de suivre les principes austéritaires contre la volonté souvent exprimée des peuples.

En Grèce, c’est l’autre gauche qui est passée devant l’extrême-droite et non pas la social-démocratie réduite à 4%. C’est en proposant une rupture avec les politiques d’austérité suivies par l’Union européenne que l’autre gauche est parvenue au pouvoir.

En appelant à voter pour ses listes afin de conjurer le risque FN, Manuel Valls est dans la position du pompier pyromane. Il appelle à voter contre le fruit pourri de sa politique.

François Delapierre


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