2ème tour des élections départementales Réactions

lundi 30 mars 2015.
 

A) Déclaration de J-L Mélenchon à l’issue du 2nd tour

Ce dimanche 29 mars se déroulait le second tour des élections départementales.

Pour écouter la déclaration de Jean-Luc Mélenchon, ce soir, à 20h30, cliquer sur l’adresse URL ci-dessous :

https://www.lepartidegauche.fr/lara...

B) Une réponse politique nouvelle à gauche, c’est désormais l’urgence (Pierre Laurent, PCF)

Les premiers résultats connus du second tour des élections départementales confirment que la droite va ce soir conquérir la majorité dans de nombreux départements. Pour la première fois, le Front national fait lui aussi élire de nombreux conseillers départementaux. Les populations de ces départements vont connaître des jours difficiles avec des attaques redoublées contre les politiques de solidarité, d’action sociale et d’éducation, les services publics départementaux, la culture. Je veux les assurer qu’elles pourront compter sur les communistes et leurs élus dans les combats qui les attendent.

Le Parti communiste a tout fait pour empêcher ces gains de la droite et de l’extrême droite. Au premier tour, en rassemblant partout pour des choix de gauche avec les candidats du Front de gauche et souvent d’autres forces, totalisant 9,4 % des voix. Au second tour, en mobilisant partout dans la clarté pour faire barrage à la droite et à l’extrême-droite.

Des centaines d’élus de gauche n’auraient pu gagner sans ce travail de rassemblement mené par les communistes. Ils agiront désormais dans des conseils départementaux à parité, seule véritable avancée démocratique de ce scrutin. Un grand nombre de conseillers départementaux communistes et du Front de gauche, même si leur nombre total sera en recul, sont élus ce soir, confirmant la place du PCF dans la vie politique. Déjouant tous les pronostics, le Val de Marne devrait garder une présidence communiste et l’Allier se joue dans un mouchoir de poche. Tous les élus communistes sont prêts dès ce soir à prendre leurs responsabilités dans les départements pour plus de justice et d’égalité.

Le Parti socialiste subit pour sa part une lourde défaite avec la perte de nombreux départements. Les électrices et les électeurs expriment une nouvelle fois leur rejet de la politique du gouvernement, et de son absence de résultat. La responsabilité de François Hollande et de Manuel Valls est grande dans le retour aux affaires de la droite dans une majorité de départements. A l’occasion des multiples initiatives et rencontres tenues par les militants communistes sur l’ensemble du territoire, nous avons constaté l’immensité de la défiance et du désarroi de millions de Français, qui confrontés à la violence du quotidien, se sentent totalement trahis. Continuer à rester sourd à ce qui sonne clairement comme un appel à un changement de cap politique serait engager la France dans le scenario du pire. Les communistes ne s’y résoudront jamais.

Les majorités départementales de droite et les élus du Front national, dont les connivences peuvent se développer dangereusement, vont s’attaquer partout aux politiques publiques en opposant les Français entre eux, en attisant les tensions racistes, communautaires, générationnelles, et en détournant le regard des Français des vraies responsables de la crise : les politiques d’austérité, les actionnaires et la finance. J’appelle l’ensemble des citoyens à la vigilance, à l’unité et à l’action commune pour la défense des services publics et des choix politiques de solidarité.

Nous pouvons déjouer le « coup monté » du tripartisme. Ce scénario mortifère pour la gauche sous-tend l’abandon des classes populaires à l’abstention et au Front national, et la marginalisation de toute politique alternative sociale et solidaire à l’austérité. Nous le refusons catégoriquement.

Au lendemain, de ce scrutin, rien n’est désormais plus urgent que de construire dans les luttes, dans l’action quotidienne et la solidarité concrète, dans le débat politique, une réponse politique neuve, clairement citoyenne et populaire, clairement à gauche.

J’appelle toutes les forces citoyennes, politiques et sociales disponibles à la construction d’un mouvement de gauche alternatif ample et populaire, à vocation majoritaire pour ouvrir à nouveau l’espoir. Communistes et autres composantes du Front de gauche, écologistes, socialistes refusant l’impasse actuelle, militants de Nouvelle Donne, citoyens, syndicalistes, militants de toutes causes… doivent converger pour construire ce nouvel espoir.

Nous y travaillons sans relâche depuis des mois. Je sais qu’il ne s’agit plus d’un vœu pieux. Ces convergences se sont affirmées à de nombreuses reprises au cours des derniers mois. Elles se mettent désormais en œuvre dans les premières réunions des Chantiers d’espoir et dans la préparation du forum européen des alternatives. Le retour de la loi Macron au Sénat à partir du 7 avril et la mobilisation intersyndicale et interprofessionnelle, le 9, leur donneront l’occasion de s’affirmer avec plus de force encore. Des initiatives nouvelles seront nécessaires. Avec les communistes, j’ y travaillerai activement.

Pierre Laurent secrétaire national du PCF

C) Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’EELV

"Refusant tout fatalisme, les écologistes appellent une nouvelle fois à un sursaut démocratique et républicain. Entre le renoncement à changer de modèle de développement et l’illusion de vouloir isoler la France du reste du monde, il existe une troisième voie résolument démocratique, solidaire et écologiste. Le gouvernement doit emprunter cette nouvelle voie pour redonner du sens à ses politiques et retrouver un lien de confiance avec les Françaises et les Français. Il doit sans attendre répondre à trois grandes urgences :

- L’urgence démocratique d’abord, pour combler le fossé entre le peuple et ses représentants et retrouver la confiance dans la démocratie.

- L’urgence environnementale ensuite. Face aux effets conjugués des pollutions et du réchauffement climatique, nous devons stopper la dégradation de notre cadre de vie qui menace notre santé et cause l’effondrement des espèces végétales et animales.

- L’urgence sociale enfin, pour s’attaquer durablement à des niveaux de pauvreté et d’inégalités intolérables. Une France qui bat des records de dividendes à la bourse mais compte plus de 8 millions de personnes sous le seuil de pauvreté ne peut prétendre être un grand pays. (...) les écologistes multiplieront dans les prochains jours les rencontres, et présenteront les points essentiels de ce qui représente pour eux le socle d’une nouvelle politique, capable d’apporter une énergie nouvelle en France et en Europe."

D) Gérard Filoche :Déclaration au soir du 2° tour des départementales, le 29 mars 2015

Le Parti socialiste vient de subir, à nouveau une lourde défaite électorale. Pour la quatrième fois depuis le début du quinquennat, nous sommes sévèrement sanctionnés dans les urnes.

Les revers successifs aux élections intermédiaires – municipales, européennes, sénat et départementales – sont autant de tests nationaux qui témoignent du désaveu de la politique du gouvernement de gauche. Pendant dix ans le vote de nos électeurs nous avait donné une majorité partout. Aujourd’hui, son abstention massive exprime clairement le rejet des politiques de « l’offre » mises en œuvre depuis trois ans, qui tournent le dos à nos engagements, qui échouent partout en Europe et conduisent aux portes de la déflation.

Sur fond de division de la gauche, de chômage de masse et désespérance sociale, les orientations économiques du gouvernement portent aujourd’hui la lourde responsabilité de placer le Front national devant le Parti socialiste. Ce n’est pas la France qui se droitise, c’est la politique du gouvernement qui ne répond pas aux attentes de nos électeurs.

Sauver la fin du quinquennat, c’est encore possible !

Face à la débâcle qui s’annonce aux régionales, face à la montée de l’extrême-droite et du chômage de masse, un sursaut s’impose. Il est temps de renouer avec une politique de gauche crédible, volontaire et ambitieuse, sans attendre un hypothétique retour de la croissance. La redistribution des richesses c’est maintenant !

Le rassemblement de la gauche ne se décrète pas, mais se construit. On ne combat pas le Front national avec indignation mais avec le progrès social.

Au sein du Parlement, il existe encore une majorité rose-rouge-verte qui ne demande qu’à vivre et à gouverner ensemble. Dans un esprit de responsabilité, nous renouvelons au Président de la République notre demande de réorientation des politiques économiques pour la justice sociale et la transition écologique.

Nos proposons un « contrat de réussite et de rassemblement » pour réaliser l’unité de la gauche et renouer avec la confiance des Français qui nous ont porté au pouvoir.

Dans soixante jours les militants votent pour le congrès socialiste de Poitiers. C’est la seule occasion pour qu’ils se ressaisissent de l’orientation du parti et qu’ils le sauvent avant qu’il ne soit trop tard.

Nous pouvons refaire du socialisme une idée neuve. Nous ne laisserons pas mourir le Parti socialiste. Unissons nos efforts pour une nouvelle majorité socialiste à Poitiers.

Fréderic Lutaud, Gérard Filoche, membres du Bureau national du Parti socialiste

E) Elections départementales. La Berezina d’une dérive libérale (L’Humanité)

Il est donc urgent pour les progressistes de mettre sur pied une alternative politique, rassembleuse, qui apparaisse comme une perspective possible à notre peuple, une issue de secours face aux appétits de retour de Nicolas Sarkozy et à la menace lepéniste. À gauche, il n’y a rien de plus nécessaire. Notre peuple en a besoin. Pour le gouvernement, c’est une Berezina, précédée par une longue retraite, des redditions devant le patronat, des abandons de postes et des retournements incarnés par le trio Hollande-Valls-Macron. Pourtant, on ne peut pas se contenter de dire « bien fait pour eux ». Ainsi, une défaite d’un binôme socialiste à Moulins, dans l’Allier, privera ses habitants d’une gestion de progrès animée par un communiste. L’arrivée de la droite à la tête de plus de 70 % des départements se traduira par une austérité aggravée et des reculs des missions sociales. À l’heure où nous écrivons ces lignes, nous ignorons encore si l’extrême droite gérera un conseil départemental. Ce serait une mauvaise nouvelle pour la liberté, l’égalité et la fraternité. Tous les discours contre le Front national resteront des discours politiciens, sans un changement de cap qui permette à la France de renouer avec le progrès social. Dans ce cas, il pourrait engranger demain bien plus qu’une quarantaine d’élus.

Le signal est sans ambiguïté  : si le pouvoir poursuit sa politique libérale, ses amis et le pays en paieront le prix fort. Sourd au message du premier tour, indifférent à l’abstention massive de l’électorat de gauche, Manuel Valls avait assuré dès lundi dernier qu’il poursuivrait et accélérerait ses «  réformes  ». Ce serait précipiter le pays dans un cul-de-sac périlleux. Le premier ministre peut toujours regretter la dispersion de la gauche… il en est un de plus grand commun diviseur. Il est donc urgent pour les progressistes de mettre sur pied une alternative politique, rassembleuse, qui apparaisse comme une perspective possible à notre peuple, une issue de secours face aux appétits de retour de Nicolas Sarkozy et à la menace lepéniste. À gauche, il n’y a rien de plus nécessaire. Notre peuple en a besoin.


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