Soirée électorale des départementales : Minuit dans les médias

samedi 4 avril 2015.
 

Je reviens un instant à cette soirée électorale qui me reste sur l’estomac. Elle fut réduite au strict minimum. Heureusement, parce que le rite et les ritournelles que cet exercice comporte ne sont plus supportés par grand monde côté citoyens téléspectateurs. Quant aux professionnels du commentaire, n’avaient-ils pas déjà été ridiculisés par leur prestation de la semaine précédente ? Ils avaient en effet passé la soirée à commenter des chiffres faux et divergents d’une chaine à l’autre. On les sentait moins frétillants d’enthousiasme pour bavarder dans le vide, avec le jeu sonne-creux des fausses oppositions et la kyrielle des « satisfaits des résultats ».

Comme je l’ai dit, ma déclaration tenait en moins de trois minutes. C’était encore trop long pour « le service public ». Il n’en dit rien, n’en montra rien, gommant avec ferveur tout ce qui « n’entre pas dans le cadre ». De son côté, TF1 avait pourtant déplacé ses moyens techniques. La chaîne commença une retransmission de mon propos, puis l’amputa de la moitié de sa longueur et de toutes ses propositions. Je suppose que le match de foot poussait les messages publicitaires où je ne sais quoi. Personne ne s’excuse, personne n’explique. Certains soirs, il coule de l’info en pièces, hachée comme la viande du même nom et par le même procédé.

Mais cela n’est rien à côté du décervelage méthodique organisé sur le thème du « tripartisme », la dernière pizza intellectuelle des cancres de Sciences-Po. Mais telle est la mode ! Ce concept de communicant sert à séparer la droite de l’extrême droite alors que la porosité est mille fois démontrée entre eux quant aux thèmes et propositions. Mais elle sert aussi à nous enrégimenter sous la bannière du PS alors même que nous sommes en opposition à lui, à son gouvernement et que notre groupe à l’Assemblée vote la motion de censure. Un PS à 19% et un Front de gauche à 11% c’est une nouvelle insupportable ? Qu’importe si c’est un fait ! Mais l’info s’occupe-t-elle des faits ou des commentaires à leur sujet ? Pas besoin d’être un aigle pour deviner qui a inventé cette nouveauté. Ainsi, l’univers des mots faux, des expressions truquées, des arrangements entre bons amis des médias et de la politique continue sa vie, bouchant l’horizon, empêchant les débats, falsifiant les identités.

En ce qui me concerne je suis remarquablement servi. Au cours des trois dernières années, je n’ai pas eu une interview sur l’une quelconque de mes propositions économiques ou l’une quelconque de mes idées théorique. « L’économie de la mer », le « Manifeste pour l’écosocialisme » où « L’Ère du peuple » en attestent. À une exception.

Chez Ruquier, une des rares émissions politiques de fond, Caron s’est intéressé à ce que je disais sur l’impact du nombre des êtres humains sur l’histoire qui arrive. Par contre, le moindre ragot, le plus humble pet de souris dans mon bureau, tout est aussitôt avidement répercuté comme un bruit de bombe. Voir l’épisode Buisson et sa mise en valeur dans le copinage promotionnel du « Monde » et de « France inter », trois jours avant le vote. Avant cela, il y a eu le torrent d’infamies de Médiapart contre moi à propos de l’assassinat de Boris Nemtsov. Du coup, déjà bien désillusionné, j’étais moins triste de voir ce média passer lui aussi sa soirée à faire des arpèges sur le tripartisme sans un mot pour le Front de Gauche ni le résultat des alliances entre EELV et nous. Décidément, c’est bientôt minuit dans les esprits de la nomenclature. Comment pourrait-il en être autrement avec le niveau de l’information diffusée ? Cela ne s’est pas amélioré ensuite. Ce mardi « Le Monde » revenait à la charge avec ses manipulations. Et le soir sur « le service public » de France 2, un magnifique sujet montrait que « Le programme du FN est le même que celui de Mélenchon ». Décidément le temps de cerveaux disponible ne se voit rien épargner.

Mais je ne veux pas vous laisser sur cette impression glauque à cet instant de mon post. Je vous propose donc deux liens (celui-ci et celui-là) qui envoient sur deux articles produits au sujet de mon travail sur la pensée stratégique utile à notre gauche. Cela ne veut pas dire que j’approuve ou désapprouve ce qui est dit. Ce n’est pas le sujet. Mais je veux le faire connaître. Parce que c’est un travail sérieux, documenté avec lequel l’esprit peut entrer en dialogue par opposition avec les sempiternels brocardages vulgaires qui tiennent lieu de commentaires politiques à mon sujet.


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