Barbarie capitaliste : deux exemples

samedi 18 avril 2015.
 

A) 2011 Saison en enfer pour un équatorien intérimaire

Ce 7 juillet 2011, il fait une chaleur caniculaire dans la vallée du Rhône. Au Domaine des Sources à Maillane, une petite commune de la plaine de la Durance au sud d’Avignon, le thermomètre de Météo France indique jusqu’à 34 °C à l’ombre. Après une journée de travail harassante à ramasser des fruits, Iban Elio Granda Maldonado s’effondre. Déshydratation sévère. La logique aurait voulu que les secours soient immédiatement appelés. Mais l’homme âgé de 33 ans est équatorien, arrivé depuis seulement quelques semaines en France et employé par une société d’intérim espagnole basée en Andalousie.

Après de longues minutes, un responsable de la société d’intérim finit par arriver et emmène discrètement Iban à l’hôpital d’Avignon. Il y décédera quatre jours plus tard. Si l’hôpital n’avait pas prévenu la gendarmerie, une enquête n’aurait probablement jamais été ouverte. Procureur à Tarascon, Christian Pasta se souvient très bien de cette affaire. « C’est à partir de là qu’on a découvert Terra Fecundis. » Spécialisée dans la main-d’œuvre agricole sud-américaine, cette société d’intérim est déjà présente depuis dix ans dans tout le sud de la France.

Mais elle connaît alors une progression fulgurante qui continue aujourd’hui. Des Landes à la Drôme, mais aussi jusqu’en Anjou et en Bourgogne, l’entreprise fait désormais travailler dans les campagnes françaises jusqu’à 5 000 ouvriers agricoles, en très grande majorité équatoriens, mais aussi des Boliviens, selon l’inspection du travail. L’entreprise évoque de son côté le chiffre de 3 500. Des Sud-Américains...

Source : http://www.lemonde.fr/europe/articl...

B) Qatar Concentration de la richesse et famine des salariés

"Si vous avez faim et que vous n’avez pas d’argent, venez manger gratuitement "

Au Qatar, les ouvriers qui travaillent à la construction des luxueux bâtiments n’ont souvent pas assez d’argent pour se nourrir. Des restaurateurs indiens ont décidé de les accueillir et de leur servir un repas gratuitement.

"Si vous avez faim et que vous n’avez pas d’argent, venez manger gratuitement !". Loin du luxueux centre-ville de Doha, un modeste restaurant tenu par des Indiens veut aider les ouvriers asiatiques dans la misère.

Une armée d’étrangers employés sur les multiples chantiers de la capitale qatarie, notamment les infrastructures pour la Coupe du monde de football de 2022, habitent la "Zone industrielle", un quartier fait d’usines, d’ateliers et de logements à bas prix, à une quinzaine de km au sud de Doha.

Beaucoup d’entre eux, originaires d’Inde, du Népal, du Bangladesh ou encore du Sri Lanka, ont choisi comme cantine Zaiqa, un restaurant géré par deux frères indiens qui proposent, sept jours sur sept, des plats à petits prix, comme le curry de poisson à 6 riyals (1,50 euro).

Depuis trois semaines, l’établissement se distingue cependant avec sa pancarte en anglais et en arabe qui propose un plat gratuit pour ceux qui ne peuvent même pas se permettre de dépenser cette somme.

Quand on l’a accrochée, "j’ai eu les larmes aux yeux", explique Shadab Khan, assurant que son frère cadet Nishab est à l’origine de l’initiative apparemment unique dans le riche émirat pétrolier.

Selon l’un des clients de Zaiqa, Ghufran Ahmed, "beaucoup d’ouvriers gagnent entre 800 et 1.000 riyals par mois (entre 200 et 250 euros par mois)". "Mais ils doivent envoyer de l’argent chez eux. Et comme la vie est chère ici, beaucoup de personnes ont besoin de nourriture gratuite", poursuit ce mécanicien népalais.

"On a réalisé que beaucoup de personnes venaient ici pour seulement acheter du pain, et le manger avec de l’eau", explique pour sa part Shadab.

"On a compris qu’en fait, ils n’avaient pas assez d’argent pour s’acheter autre chose. Alors, on a voulu essayer de leur offrir de la nourriture", poursuit le quadragénaire installé au Qatar depuis 13 ans.

Les travailleurs étrangers seraient entre 700.000 et 1 million, sur 2,3 millions d’habitants au Qatar, mais constituent une population peu visible, dont les conditions de vie ont été maintes fois dénoncées par des organisations de défense des droits de l’Homme.

Dans ce monde de barbarie capitaliste, la concentration de la richesse s’accentue, les inégalités se creusent de jour en jour, les ménages et les pays s’enfoncent dans l’endettement et l’appauvrissement .

• 80 % de la population de la planète, soit prés de 6 milliards de personnes, se partagent 5,5 % de la richesse mondiale .

• En 2009, les 1 % détenaient 44 % de la richesse mondiale. En 2014, ce chiffre etait de 48 %. Quant au reste de la richesse mondiale, elle est détenue dans sa quasi-totalité par les 20 % les plus riches.

Source : https://www.oxfam.org/fr/


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