Ne soyons plus les esclaves des financiers

jeudi 23 avril 2015.
 

Reprenons notre souveraineté économique "Celui qui contrôle l’argent de la nation contrôle la nation " disait déjà Thomas Jefferson (1743-1826), 3ème Président des Etats-Unis.

Les peuples sont dominés par le pouvoir de la finance...

Nos élus ont cédé aux marchés financiers le pilotage de notre économie. Ils sont entièrement responsables de la perte de notre souveraineté populaire.

Dès 1973 le gouvernement Giscard-Pompidou (Banque Rothschild), interdit à notre état d’emprunter à la banque de France, mais l’oblige à s’adresser aux marchés financiers, avec toute la dépendance que cela entraine ( taux d’intérêts soumis aux agences de notation…)

Puis les traités européens n’ont fait qu’aggraver cette perte du contrôle démocratique de notre monnaie. « Donnez-moi le contrôle sur la monnaie d’une nation, et je n’aurai pas à me soucier de ceux qui font ses lois ». Mayer Amschel Rothschild (1744-1812),

Les règles du commerce entre les nations, mises en place tant au niveau mondial (OMC, FMI) qu’européen (UE, BCE) imposent le « libre échange », c’est-à-dire la libre circulation des capitaux, biens et services. Cette règle permettant le dumping social, fiscal et environnemental, favorise le profit des possédants au détriment des citoyens :

Entraînés dans une concurrence sauvage et un productivisme destructeur, les peuples, soumis au diktat « du monde de la finance » (notre principal adversaire disait François Hollande !), n’ont plus la capacité de contrôler leur production, l’équilibre des échanges avec les autres peuples, la protection de la nature. Tous les acquis sociaux sont tirés vers le bas. On assiste, impuissant à un véritable déni de démocratie à tous les niveaux, mondial, national et local.

Nous devons retrouver le contrôle de notre monnaie et de nos échanges

Au niveau International, il faudrait des règles du commerce comme celles décrites dans la Charte de la Havane [1] proposées en 1948 par la plupart des nations (53 dont les USA), mais refusées aussitôt par le sénat américain. En voici les premiers articles :

- Intégration du plein emploi dans ses objectifs

- Équilibre de la balance des paiements des états membres

- Favoriser la coopération des États membres

- Contrôle des mouvements de capitaux des états membres

- Interdiction du dumping etc.

Ces règles, proposaient que le développement de chaque pays soit fondé sur la coopération et non sur la concurrence.

Au niveau européen, nous ne voulons plus des règles néolibérales imposées aux peuples européens par l’UE, la BCE et le FMI, avec un euro au service de la finance, car elles entraînent une guerre économique au sein même de l’Europe, au lieu d’une vraie solidarité.

Au niveau national, la plupart des leviers de politique économique ayant été confisqués par L’UE, il ne reste plus aux nations de la zone Euro que la gestion l’austérité. Le droit de vote ne sert plus qu’à élire des exécutants soumis à la domination du capitalisme financier.

Au niveau local, il convient aussi de mentionner que les entreprises privées, cellules de base de toute activité économique, ne devraient plus être dirigées par les seuls actionnaires, mais cela fait l’objet d’un débat complémentaire (citoyenneté dans l’entreprise). Moyens d’action.

Comment sortir du piège néolibéral ?

- Au niveau international, revenir à la Charte de la Havane. Pour cela, les peuples de la terre doivent se concerter dans le cadre de l’ONU, comme les 53 nations l’avaient fait en 1948. Encore faut-il qu’il y ait suffisamment de nations qui le veuillent, pour entraîner les autres, et ce n’est pas demain la veille ! Mais cela doit rester un objectif.

- Au niveau Européen c’est le même Problème. L’UE est bâtie sur des bases néolibérales incompatibles avec l’intérêt des peuples. Comment convaincre les 28 nations la constituant, d’adopter les règles d’échange et de développement dans l’esprit de la Charte de la Havane ? Cela aurait pu être envisagé à l’issue de la deuxième guerre mondiale, dans l’esprit du CNR. De fait, il en a été tout autrement. La construction européenne qui devait ramener paix et prospérité s’est construite sur le mode libéral que nous subissons. Les 28 nations qui la composent avec des gouvernements majoritairement conservateurs, sont enlisées dans une véritable guerre économique qui pourrait facilement dégénérer en guerre civile.

Comment changer ? Par un soulèvement des 28 peuples ? Cela parait « mal barré », car il n’y a pas de pouvoir démocratique européen ! Si on ne sort pas de l’UE, la situation est sans issue. Elle va continuer à se dégrader à vive allure.

- Au niveau national

De ce qui précède, on voit bien que les nations, sont les seuls lieux où existe encore un peu de démocratie grâce au droit de vote. Elles constituent le socle de toute reconstruction démocratique européenne et mondiale. L’internationalisme ne peut se bâtir que sur des nations dotées d’un vrai pouvoir démocratique. En cela, il est nécessaire qu’elles retrouvent la totale maîtrise de leur économie, c’est-à-dire une vraie souveraineté populaire.

Comment une nation peut-elle maitriser son économie ?

C’est par le contrôle de sa monnaie et de ses échanges avec les autres nations qu’une nation peut être souveraine. Il est alors important de bien comprendre que la maîtrise de son économie requière l’équilibre de la balance des paiements.

« Aucun pays ne doit être en situation structurelle d’excédent ou de déficit de sa balance des paiements. » (Charte de la Havane, article 3 et article 4)

Qu’est-ce que la balance des paiements ?

C’est l’ensemble des flux de biens, services, revenus, transferts de capitaux, et flux financiers que les résidents d’un pays dans leur ensemble (particuliers, entreprises ou État) entretiennent avec ceux du reste du monde. http://fr.wikipedia.org/wiki/Balanc...

On peut comprendre facilement que si on importe plus de biens, services, capitaux que l’on en exporte, il en résulte un solde déficitaire que la banque centrale devra compenser en puisant dans ses réserves de devises tant qu’il y en a, puis devra s’endetter (émission de bon du trésor pour se procurer des devises étrangères par exemple).

Si l’endettement s’aggrave, c’est notre cas actuellement, l’état se met en situation de dépendance vis-à-vis des créanciers (aujourd’hui les Marchés financiers).

Pour éviter le déséquilibre de la balance des paiements, un état dispose de plusieurs leviers :

Contrôle du taux de change de sa monnaie. Nécessite un contrôle par sa banque centrale. Dévaluer une monnaie favorise les exportations et réduit les importations. La balance des transactions courantes (des biens et services) s’en trouve améliorée.

Contrôle de la circulation des capitaux : Cela peut servir à limiter l’investissement des capitaux vers l’étranger ainsi qu’une fuite massive des capitaux en cas d’attaque des spéculateurs internationaux…

Contrôle de la circulation des biens et services

Taxes aux frontières sur les biens et services importés, ainsi que les quotas d’importation. Cela permet de réduire et de choisir les importations, et d’éviter le dumping social fiscal et environnemental. C’est le Protectionnisme.

Baisse des dépenses : Abaissement du coût social (salaires, cotisations, dépenses publiques), pudiquement appelé "ajustement structurel". A ce jour c’est le seul levier disponible !

Pour qu’une nation soit souveraine, son état doit maîtriser l’équilibre de sa balance des paiements. Pour cela, il doit contrôler sa banque centrale (monnaie, circulation des capitaux) et ses échanges de biens et services (protectionnisme).

Souveraineté populaire et coopération entre les peuples

Nous venons de voir que la souveraineté populaire au niveau d’une nation, ou souveraineté nationale, est une condition nécessaire pour qu’un peuple puisse décider de son sort.

Les règles de l’UE ne laissent plus à l’état français qu’un seul levier de décision, « baisser les dépenses », c’est-à-dire : gérer l’austérité ! Elles nous privent des autres leviers de commande.

C’est un véritable déni de démocratie.

- Nous devons contrôler notre monnaie. La dévaluation est un outil indispensable. Par exemple la Suède, qui n’est pas dans la zone Euro, a en partie réussi sa transition énergétique grâce à une dévaluation monétaire. Mais pour autant la dévaluation ne doit pas servir à dominer les autres peuples, mais à favoriser l’équilibre entre les pays : Non à la dévaluation compétitive.

- Le libre échange imposé par l’Europe a tendance à devenir de plus en plus une règle internationale mortifère (GMT ou TAFTA, CETA…). Il nous empêche de réguler la circulation des capitaux et des biens ! Résultat : délocalisation, chômage, endettement, austérité, déficit…spirale infernale !

Nous avons donc besoin d’un protectionnisme. Cela n’exclut pas qu’il soit « solidaire ». Les taxes douanières perçues, qui assurent l’équilibre, peuvent très bien être reversées pour tout ou partie, aux pays que l’on veut aider, à la condition bien sûr que ces reversements profitent aux peuples et non aux possédants de ces pays

Conclusion

L’union européenne, censée amener paix et prospérité, a été bâtie sur des règles néolibérales donnant tout pouvoir à la finance internationale, au détriment de nos peuples.

Nos nations, ayant perdu leur souveraineté économique, sont entrainées dans une guerre économique mortifère et vers une austérité à perpétuité.

Pour sortir de cette descente aux enfers, les nations doivent retrouver leur souveraineté, et en particulier contrôler leur économie.

Pour la France, cela passe par le contrôle de notre monnaie par la banque de France et de nos échanges commerciaux avec les autres pays grâce à un protectionnisme qui n’exclut pas d’être solidaire avec les autres peuples.

Comment faire, sans sortir des règles l’UE et de l’Euro pour restaurer notre démocratie et construire une Europe et un monde solidaire ?

[1] Charte de La Havane http://fr.wikipedia.org/wiki/Charte...

Article publié dans Agoravox le 2 décembre 2014, par HUBU


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message