Déclaration de Gérard SCHIVARDI, maire de Mailhac et conseiller général de l’Aude, "candidat des maires à l’élection présidentielle" soutenu par le Parti des Travailleurs

dimanche 11 mars 2007.
 

Comme vous le savez ma candidature à l’élection présidentielle est une candidature collective des maires qui se sont réunis le 18 novembre dernier à l’issue d’une manifestation nationale :

- pour la défense des 36 000 communes,

- pour la défense des services publics, la reconquête de la démocratie politique et sociale,

- pour la rupture avec l’Union européenne.

Vous voyez à cette tribune des maires de toutes tendances qui ont constitué le comité de soutien à notre candidature.

Vous voyez à cette tribune, des maires qui en 2002 ont constitué le comité de défense des communes du Minervois.

Vous voyez aussi des maires qui, sans partager l’ensemble de nos positions ont estimé nécessaire au nom de la démocratie, que nous puissions présenter notre candidature en défense de nos petites communes et de leurs services publics et donc nous ont donné leur parrainage.

Vous avez à côté de moi mon ami Daniel Gluckstein, secrétaire national du Parti des travailleurs, qui soutient notre candidature et avec lequel depuis la constitution du Comité de défense des communes et des services publics à Mailhac en 2002, nous agissons ensemble sur les points qui nous sont communs.

J’ai demandé à Daniel Gluckstein d’assurer la direction de notre campagne et je le remercie d’avoir accepté cette responsabilité.

Je remercie la population de Mailhac avec ses viticulteurs, ses ouvriers, ses agriculteurs, ses commerçants et ses anciens, d’être venus soutenir leur maire cette après midi.

C’est une population à l’image de celle du pays, une population qui souffre de la crise économique de la crise sociale et de la crise politique.

Je remercie également les militants de notre comité de soutien de l’Hérault qui sont venus ce soir ainsi que les militants du Comité pour la renationalisation d’Airbus qui sont venus de Toulouse.

Nous n’avons pas d‘autre ambition à travers notre candidature que celle d’aider à la résistance et à la reconquête de la démocratie politique et sociale.

D’abord je vais répondre à la question que vous vous posez mesdames et messieurs les journalistes à propos des parrainages et pour lesquels je vous avais indiqué qu’ils seraient déposés en nombre suffisant en temps et en heure.

Ce moment est venu.

Nous avons déposé jeudi soir au Conseil constitutionnel les 500 parrainages exigés par la loi. Nous en sommes ce soir à 539 et tout indique que nous allons dépasser les 550 d’ici la fin de la semaine prochaine.

Vous vous demandez sans doute comment cela a été possible et je comprends que vous vous posiez cette question.

Car enfin...dès le lendemain de l’annonce de notre candidature tout n’était-il pas fait, pour qu’elle n’aboutisse pas ?

Dès le 18 novembre où nous l’avons déclarée, il y a eu une campagne dans certains journaux pour présenter notre candidature comme « extrémiste ».

Il serait donc devenu extrémiste dans ce pays de défendre les communes face à l’intercommunalité forcée, de défendre les services publics face à l’Union européenne qui en a décidé la privatisation ?

Cette campagne instrumentalisée ne visait-elle pas à nous couper de la population et de nos autres collègues maires ?

Ensuite il y a eu cette campagne de presse qui s’est développée dans les quotidiens régionaux expliquant que les maires avaient décidé de ne parrainer personne.

Des listes nominatives des maires où nos collègues se voyaient affublés d’un (je cite) « ne parrainera personne » ces listes ont été publiées.

Un collègue de mon comité de soutien m’a téléphoné sa surprise se voyant caractérisé de « ne parrainera personne » alors qu’il avait répondu « Schivardi ».

Son rectificatif n’a pas été publié.

Naturellement cette campagne ne visait pas les candidats institutionnels qui n’ont pas besoin, eux, des parrainages des maires.

Il y a eu ensuite les circulaires des responsables de certains partis politiques adressées aux maires leur demandant de ne parrainer aucun autre candidat que celui que ces partis présentaient.

Mais comme cela ne suffisait pas, il y a eu des visites chez les maires qui n’appartenaient pas à ces partis, leur conseillant de ne pas parrainer la candidature de Gérard Schivardi, s’ils tenaient à obtenir la subvention demandée pour leur commune.

Cela m’a amené à publier ici une lettre ouverte au président du Conseil général de l’Aude.

Quelques sous-préfets se sont livrés aussi à l’exercice, ce qui n’est pas à l’honneur de la République.

Il y a eu de nombreux épisodes auxquels se sont prêtées différents organes de presse ce qui n’est pas à leur honneur. Si cela vous intéresse vous pourrez vous reporter sur notre site internet.

Enfin, et c’est d’une gravité à mes yeux extrême, il y a eu jeudi la publication par le Ministre de l’Intérieur d’une liste officielle de candidats qui devaient être impérativement parrainés à l’exclusion des autres, appel largement publié par la presse.

De grands quotidiens ont relayé cette directive, en l’étendant à quelques autres candidats, à l’exclusion de la nôtre, ce dont vous le constatez vous-mêmes, ne nous a pas porté préjudice bien au contraire.

Apparemment, cet appel n’a pas eu l‘effet escompté sur les candidats bénéficiant, si j’ose dire, de l’appui du ministre de l’Intérieur.

Mais un pas a en tout cas été franchi dans l’atteinte à la démocratie.

Je crois que depuis Napoléon III aucun ministre de l’Intérieur n’avait risqué un tel engagement.

Et a cela s’ajoute, en complément, le boycott total des médias.

En effet, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel dont je me demande s’il peut avoir une influence pour faire respecter l’équité de traitement entre les candidats, le CSA donc, vient de publier les chiffres concernant le temps de parole des différents candidats à la télévision du 1er décembre 2006 au 16 février 2007.

Sarkozy : 20h 49 mn Royal : 18h 3 mn Bayrou : 7h 52 mn Le Pen : 5h 59 mn Voynet : 4h 21 mn Buffet : 4h 18 mn De Villiers : 4h 7 mn Besancenot : 2h 45 mn Bové : 2h 5 mn Laguiller : 2h 2 mn Lepage : 1h 29 mn Dupont Aignan : 1h 21 mn

Je vous ferai grâce de la liste des 9 autres candidats suivants pour arriver à notre candidature qui se situe en 22e position pour les 5 principales chaînes de télévision et qui a bénéficié, depuis le 1er décembre, que de 11 minutes 3 secondes.

Je remarque que dans la liste des 21 candidats ayant bénéficié jusqu’à 110 fois plus de temps de parole que moi, seuls 4 ont annoncé avoir déposé les parrainages et que 5 autres qui ont bénéficié de 10 ou 15 fois plus que moi, ont retiré depuis leur candidature.

Je me félicite de la présence des medias aujourd’hui.

Nous verrons ce qui va en sortir et ce qui passera sur les chaînes et je souhaite que ce soit quelque chose qui marque la fin d’un boycott intolérable et anti-démocratique.

Je vous remercie en tout cas d’être venus jusqu’à Mailhac et je remercie en particulier le journal « l’Indépendant » qui suit depuis le début notre candidature en rapportant fidèlement nos propos comme l’a fait également « La semaine du Minervois ».

Ces deux journaux ont bien voulu publier régulièrement les 25 communiqués de presse qui leur a été transmis.

Ce qui prouve qu’il peut encore y avoir dans ce pays, des journalistes indépendants attachés à la déontologie de leur métier et protégeant ainsi les parcelles de démocratie auxquelles il faut continuer de s’accrocher.

J’ai lu dans la presse du matin qu’on me présentait comme le candidat de la ruralité.

Je voudrais préciser si vous le permettez.

S’il est incontestable que je suis le maire d’une petite commune rurale et que je défends, le combat que nous menons est celui de toutes les communes : rurales comme urbaines.

Car lorsqu’on supprime un bureau de poste à la campagne, on supprime des guichets des les bureaux de poste des grandes villes.

Lorsqu’on ferme une école dans une commune rurale ou ferme des milliers de classes dans les communes urbaines.

Lorsqu’on ferme la maternité de Prades qui pratique 400 accouchements par an, on ferme aussi la maternité d’Ivry sur Seine qui pratique dans le Val de Marne plus de 3000 accouchements par an.

Je dis ici : c’est le droit de toutes les communes rurales et urbaines de garder leurs entreprises, de refuser leur délocalisation.

C’est le droit de toutes les communes rurales et urbaines de garder leurs services publics.

Et ce droit s’oppose au carcan de Maastricht qui s’applique partout.

C’est pourquoi je suis le candidat des maires, soutenu par le Parti des travailleurs pour la reconquête de la démocratie, pour la rupture avec l’Union européenne.

J’entends déjà deux questions que vous allez nous poser :

Premièrement : pourquoi un tel traitement de la candidature des maires alors que d’autres profitent largement des medias ?

Deuxièmement : comment dans ces conditions avez vous réussi à obtenir vos 500 parrainages ?

Je suis comme vous : je m’interroge sur les raisons de cet incroyable traitement discriminatoire.

Mais les faits sont les faits et nul ne peut les contester.

Dès lors je ne peux que m’interroger comme vous sur cet extraordinaire traitement de notre candidature.

Au moment où l’Union européenne a décidé de faire disparaître tous les services publics dans notre pays, de faire disparaître la viticulture, l’agriculture et délocaliser toutes nos entreprises :

A-t-on le droit de dire : « Nous voulons garder nos emplois, nous voulons que cessent les délocalisations, nous voulons garder nos écoles publiques communales, nos maternités et s’il faut, pour cela, rompre le traité de Maastricht qui interdit dans son article 87 toute aide de l’Etat menaçant de fausser la libre concurrence, alors disons rupture avec le traité de Maastricht ? »

Les maires des petites communes ont-ils le droit de dire devant tout le pays :

« Nos 36 000 communes avec leurs conseils municipaux élus, leurs syndicats intercommunaux librement constitués sont les piliers de la République, il ne faut pas qu’elles disparaissent dans la fusion avec les grandes communautés d’agglo » ?

Nous les maires avons-nous le droit de dire à tous les citoyens de ce pays :

« Nous voulons garder nos écoles communales, nous refusons leur regroupement dans les Etablissements Publics d’Enseignement Primaires qui vont aboutir à la fermeture de 12 000 classes de nos écoles publiques, au moment où l’article 84 de la loi du 13 août 2004 prétend nous obliger à financer les écoles privées extérieures à la commune. » ?

Avons-nous le droit de revendiquer que la République redevienne laïque, avons-nous le droit de revendiquer que les fonds publics aille à l’école publique, les fonds privés à l’école privée ?

Avons-nous le droit de demander pour nos jeunes des droits au moins équivalents à ceux dont nous leurs parents, avons bénéficié : celui de pouvoir suivre de vraies études, sanctionnées par de vrais diplômes, le droit de pouvoir accéder à un vrai travail en CDI, avec un vrai salaire, celui de pouvoir avoir un vrai logement ?

Avons-nous le droit de dire : « On veut garder nos bureaux de poste, la distribution du courrier 6 jour sur 7, le prix unique du timbre et pour cela, il faut abroger les directives qui ouvrent la poste à la concurrence, il faut abroger le décret du 8 janvier qui veut remplacer nos bureaux de poste par un point poste privé chez un commerçant et cela pour une population de 10 000 habitants » ?

Les maires des communes rurales ont-ils le droit de dire : « Il faut arrêter l’arrachage des vignes, arrêter la mise en jachère de nos terres : est-ce trop demander que le paysan puisse vivre de son travail ?

Est-ce trop demander que l’Etat garantisse les prix ? »

Est-ce pour empêcher que s’exprime cette voix des maires et de toute la population qui dit : « On peut plus vivre dans le carcan de Maastricht », est-ce pour empêcher de dire cela que tout a été tenté, mais en vain, pour empêcher cette candidature ?

Peut-être devrions nous leur rappeler que le 11 mars 1907, 87 vignerons d’Argeliers à 11 km de Mailhac, ruinés par la concurrence du sucrage du vin, lancèrent la pétition qui rassembla des centaines de milliers de signatures, point de départ de manifestations qui rassemblèrent de 20 000, 50 000, 100 000, 200 000, 1 million de manifestants, et quand Clemenceau donna l’ordre de tirer sur nos vignerons, les braves soldats du 17e régiment d’infanterie fraternisèrent avec leurs pères et leurs mères, levant la crosse du fusil et rentrant à la caserne.

Mon ami Henri Poumeyrac, maire de la Caunette a apporté le tambour qui sonnait le rassemblement pour aller manifester.

Ils savent bien que nous les élus, nous sommes aux cotés de nos collègues de la région de Toulouse, de Nantes, de St Nazaire, de Méaulte, au côté de leur population dont les hommes et les femmes sont salariés d’Airbus ou des entreprises de sous traitance :

« Votre exigence de conserver tous les emplois sur tous les sites est légitime comme celle des travailleurs allemands et espagnols de EADS. L’Europe des peuples ne se fera pas dans le cadre des privatisations, ni dans le cadre du pillage de notre industrie par les fonds de pensions américains ».

C’est parce que nous pensons à l’inverse qu’il est possible de construire une Europe libre des peuples libres que je me rendrai à Bruxelles le 31 mars avec des médecins, des professeurs de médecine, des syndicalistes hospitaliers de 14 pays d’Europe.

Nous porterons le mémorandum établissant dans chaque pays les conséquences désastreuses de la réduction des dépenses hospitalières sur l’état de santé de la population.

Nous pensons que l’Europe des peuples libre ne peut se construire que sur la base de la satisfaction des besoins sociaux qui sont incompatibles avec le traité de Maastricht.

Pour stopper le démantèlement de EADS, quelle autre solution y a-t-il que celle de renationaliser Airbus, et pour cela, ne faut-il pas rompre avec le traité de Maastricht qui dans son article 88 exige que chaque fois qu’un Etat aide financièrement une entreprise, des mesures de rentabilité et de licenciements soient prises ?

Faut-il rappeler que la majorité de nos concitoyens a voté non au traité constitutionnel le 29 mai 2005 ?

Nous l’affirmons ici solennellement répondre a l’aspiration qui s’est exprimée de façon majoritaire en 2005 c’est s’engager et pour la rupture avec l’Union européenne, sa commission de Bruxelles, sa Banque Centrale Européenne et son prétendu parlement.

Tel est le sens de notre campagne.

Je vais maintenant répondre à votre deuxième question que vous ne manquerez pas de me poser.

Alors, vous interrogez-vous :

« Comment, dans ces conditions de boycott quasi total de votre action, comment avez-vous pu obtenir vos 500 parrainages et même au-delà puisque je crois que votre commission de campagne vous a annoncé 539 ce matin et qu’il reste encore une semaine avant la clôture ? »

Je répondrai ceci.

Les tentatives de manipulation des maires sont et seront vaines, parce que nous les maires nous sommes élus du suffrage universel et que nous entendons respecter ce mandat.

Ce mandat ne nous vient pas de Bruxelles, pas des gouvernements de la 5e République qui s’est entièrement soumise aux directives de l’Union européenne, mais notre mandat vient de la population qui nous demande de la défendre et d’améliorer son sort.

Et ce mandat nous commande de défendre l’école, le bureau de poste, la circonscription d’équipement, la maternité de proximité, la viticulture, le commerce l’artisanat et notre industrie.

Nous avons fait campagne pour la victoire du vote non à la constitution européenne.

Ce vote a été majoritaire le 29 mai 2005.

Vous croyez que les maires ont oublié leur vote ?

Vous croyez que les viticulteurs ont oublié leur vote ?

Vous croyez que les ouvriers confrontés aux licenciements ont oublié leur vote ?

Vous croyez que les employés d’Alcatel ont oublié leur vote, que les salariés confrontés à la privatisation de la poste, de l’EDF, de la SNCF ont oublié leur vote ?

Vous croyez que les instituteurs et les parents d’élèves qui luttent à la Rodorte contre la fermeture d’une classe alors qu’il y a encore plus d’élèves cette année que les années passées, vont s’incliner ?

Vous croyez qu’ils ne font pas le lien avec le pacte de stabilité qui réduit toutes les dépenses publiques ?

Vous croyez que les maires que j’ai rencontrés dans les Pyrénées-Orientales il y a 15 jours et qui refusent la fermeture de la maternité de Prades ce qui oblige les femmes à faire 80 km pour accoucher, vous croyez qu’ils ne font pas le lien avec les directives de l’Union européenne visant à diminuer les dépenses de santé et qu’ils vont renier leur vote du 29 mai ?

J’ai un ami dans cette salle, touché par l’amiante et qui a besoin d’une opération urgente sans cesse repoussée parce qu’il n‘y a pas de place à l’hôpital de Montpellier, ni dans le service de chirurgie, ni dans les chambres...Et tout ça parce que la commission de Bruxelles a exigé la réduction des dépenses de santé.

Est-ce cela la civilisation ?

Où va ce pays ?

N’avons-nous pas eu raison de nous adresser à tous pour que dans ces élections un candidat s’engage dans la voix de la rupture avec l’Union européenne ?

N’avons nous pas eu raison de dire que si l’un d’entre eux faisait ce pas nous retirerions notre candidature pour le soutenir ?

N’avons-nous pas eu raison devant l’absence d’engagement d’aucun candidat dans ce sens, de nous engager nous-mêmes ?

N’avons-nous pas raison de poser la même question pour les législatives à venir ?

Oui la campagne pour que les maires ne parrainent personne, puis la campagne du ministre de l’Intérieur pour qu’ils parrainent certains candidats a semé le trouble chez nos collègues maires.

Oui, il a fallu discuter avec 15 000 maires, pousser la discussion avec près de 3000 d’entre eux une fois, deux fois, trois fois, 5 fois parfois avant qu’ils choisissent de parrainer la candidature des maires.

Et c’est tant mieux.

C’est la preuve qu’on ne peut pas manipuler les consciences !

Je vais vous faire un aveu. Nombre d’entre eux ont dit : « d’accord Schivardi aura mon parrainage : je ne mets qu’une condition c’est que le combat que vous avez engagé ne s’arrête pas après les élections. »

A cette question nous répondons : « Nous avons depuis 2002 commencé à rassembler une force. Partis en 2002 de 4 ou 5 maires à Mailhac, et puis d’initiatives en initiatives, de manifestations en manifestations, de délégations en délégations, nous avons rassemblé une force. »

Je remercie les militants du Parti des travailleurs qui avec les militants de notre comité de soutien ont parcouru des centaines de milliers de kilomètres et nous ont rendu compte de chaque discussion avec chaque maire.

Sans eux nous n’aurions pas réussi à collecter les 500 parrainages.

Le 18 mars prochain, les maires vont se rassembler à Paris pour écrire ensemble ce qui sera notre profession de foi devant les 45 millions d’électeurs de ce pays.

Notre collègue Patrick Mégny, maire de Sommedieue dans la Meuse vient de me faire parvenir la contribution suivante qui éclaire bien ce que nous faisons et je vais vous la lire :

« Le plus insupportable, c’est d’assister au démantèlement des services publics, à la disparition de nos commerces, de nos activités artisanales, et de nos entreprises sans pouvoir nous y opposer.

Nous sommes contraints de voir mourir nos villages, au nom de je ne sais quelle « rentabilité économique » inventée par l’Union européenne. Comme si l’autorisation de vivre appartenait au monde de l’économie, comme si tout devait se traduire en termes de profits.

Quel monde construit-on à nos enfants ? Dès le plus jeune âge, on va les obliger à quitter leur village pour aller à l’école, comme si on les préparait déjà à leur future délocalisation professionnelle. Pourront-ils se risquer à vivre à la campagne (future zone désolidarisée) des métropoles urbaines, dévitalisées, culturellement appauvries.

L’état doit reprendre le contrôle des services publics et des anciens monopoles qui lui appartenaient, soutenir l’économie rurale et nationale sans se faire imposer des contingentements économiques et sociaux par les textes et règlements de l’Union européenne, qui n’est pas encore et ne doit pas devenir supra nationale.

Je souhaite qu’au travers de votre candidature et de ceux qui la soutiennent, s’érige le fer de lance des revendications du peuple, qui souffre de l’indifférence, de l’irrespect des grands décideurs de ce monde.

Nous démontrerons ainsi que nous pouvons résister tout en étant une véritable force de proposition pour une société meilleure, garante des droits de l’homme, de la valeur du travail, de la culture, de la vie ».

C’est exactement ce que nous voulons faire : « forger le fer de lance des revendications du peuple ».

Avec les maires qui sont ici et qui le souhaitent nous lancerons un appel aux 539 maires qui nous ont parrainés pour organiser ensemble cette rencontre, dimanche prochain à Paris.

Vous trouverez dans votre dossier la liste des meetings que nous allons tenir dans toute la France.

Nous allons constituer dans tout le pays des comités de soutien qui seront les comités de résistance pour la défense des 36 000 communes, pour la défense et la reconquête de nos services publics, pour la reconquête de la démocratie politique et sociale, pour la rupture avec l’Union européenne.

Et comment reconquérir la démocratie politique sans poser la question d’une assemblée constituante qui, déclarant sa souveraineté face aux directives de l’Union européenne, prendrait les mesures d’urgence que la situation de crise impose.

N’est ce pas cette question qui devrait être posée lors des élections législatives qui suivront ?

Nous allons ici même, ce soir, constituer devant vous mesdames et messieurs les journalistes, avec tous ceux qui le veulent, le comité de soutien de l’Aude à notre candidature.

Avant de répondre à vos questions vous permettrez que je passe la parole à mon directeur de campagne, Daniel Gluckstein.


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