ETATS GENERAUX DU SERVICE PUBLIC : INTERVENTION DU MAIRE DE FIRMI, ROGER LAJOIE-MAZENC

lundi 12 mars 2007.
 

La Commune de FIRMI se situe dans le département de l’Aveyron, à 35 kilomètres de RODEZ, à 5 kilomètres de DECAZEVILLE, dans une région berceau du mouvement ouvrier français de Jules GUESDE puisque c’est à partir de la fusillade du Gua en 1869 (où la troupe tira sur les ouvriers grévistes faisant 14 morts) et de l’Affaire Watrin (du nom de l’ingénieur défenestré par les mineurs puis piétiné par les femmes des grévistes) en 1886, que la classe ouvrière prit conscience de son exploitation et de la force politique qu’elle pouvait représenter. Plus près de nous, en 1961-62, ce Bassin connut ensuite la grande action des mineurs contre la liquidation charbonnière (une grève de 65 jours sur le tas assortie de la première grève de la faim).

Au cœur d’un bassin de vie de quelque 20 000 habitants rescapés d’une récession industrielle (fermeture des mines souterraines, arrêt de la sidéro métallurgie, cessation de l’exploitation charbonnière en Découverte), FIRMI compte 2 635 habitants.

Surnommée cité verte du Bassin, elle en est la cité résidentielle mais surtout pas la cité dortoir si l’on considère son dynamisme à travers notamment un tissu associatif dense.

Son conseil municipal issu des élections de 2001 est représentatif de l’ensemble des forces de gauche, à l’exclusion de toute représentation de la droite. Le Maire, divers gauche, se trouve donc entouré en majorité de divers gauche mais aussi de représentants du Parti Socialiste, du Parti Communiste, du Parti Radical de gauche et du Mouvement Républicain citoyen, les Verts n’ayant pu proposer de candidat.

C’est dire que l’esprit y est militant et le mandat engagé.

Pas surprenant donc qu’en octobre 2004, le conseil municipal unanime ait, à la demande d’ATTAC, déclaré la ville de FIRMI « zone non A.G.C.S. » s’opposant ainsi à l’A.G.C.S., négocié au sein de l’O.M.C., visant à libéraliser et à privatiser à terme tous les services de tous les secteurs, contraignant alors les collectivités locales à renoncer aux missions de service public qu’elles assurent.

Chat échaudé craint l’eau froide ! En 2003, il y avait eu la fermeture de la gendarmerie condamnée par le redéploiement Police -Gendarmerie de Nicolas SARKOZY qui n’avait pas eu la main morte en rayant de la carte les 3 gendarmeries d’un même canton pour mettre les territoires des 3 communes concernées sous compétence du Commissariat de DECAZEVILLE.

Et la Poste commençait à donner des signes de défaillance conduisant la municipalité à prendre motion sur motion :

-  en janvier 2004 concernant la menace sur le relevage du courrier le samedi,
-  en mai 2004 concernant la présence postale territoriale,
-  en octobre 2004 concernant la qualité des services publics dans les communes.

Et voilà qu’en 2005, malgré la vigilance des élus, la Poste s’engageait dans une démarche de réduction des services apportés, annonçant une amplitude d’ouverture revue et corrigée à la baisse.

A la demande du Maire, le Directeur du Groupement postal venait s’expliquer devant le Conseil Municipal mais non sans préciser que, de toute manière, la décision restait à la Poste et à elle seule. Ce qui l’autorise aujourd’hui à claironner qu’à FIRMI, il y a bien eu concertation !

Nos motions n’y changeront rien. Et nous verrons s’abattre sur notre bureau en 2006 la série de mesures suivantes :

-  suppression du chef d’établissement et donc déclassement du bureau de plein exercice en bureau rattaché,
-  réduction de l’amplitude d’ouverture quotidienne et fermeture du bureau le lundi matin,
-  départ anticipé du courrier,
-  suppression de l’oblitération du bureau départ,
-  retard de mise en distribution du courrier, avec, en plus, au 1er janvier 2007 : arrivée retardée du courrier.

La totale quoi !

Dans ces conditions, la création, en mars 2006, d’un collectif départemental de défense et de développement des services publics présidé par Pierre PANTANELLA ne laisse pas indifférent. Le Maire participe à son bureau et, sur sa proposition, le Conseil Municipal unanime, saisit le collectif lequel imagine une saisine de la Préfète en vue de l’organisation d’un référendum d’initiative populaire sur l’avenir de la Poste.

Il estime que le territoire appartient à ceux qui y vivent et que c’est donc à eux de s’exprimer sur l’aménagement dudit territoire.

Le 1er octobre 2006, est mise en place à FIRMI, une pétition destinée à recueillir au minimum le 1/5ème des signatures d’électrices et électeurs (soit 398 sur 1990 inscrits) et demandant une consultation publique sur le fonctionnement du bureau de poste. Le résultat est le suivant : 717 signatures recueillies, soit 1/3 des électeurs, bien plus qu’il en faut réglementairement.

La liasse est remise par le collectif entre les mains du Maire qui la transmet à la Préfète en demandant l’organisation du référendum.

C’est seulement deux mois plus tard que la réponse arrivera, exprimée négativement au prétexte que le fonctionnement de la Poste ne relève pas de la Mairie et menaçant, en cas de passage en force, d’attaquer la décision devant le Tribunal administratif.

Le Collectif propose astucieusement de contourner ce règlement en organisant non plus un référendum mais une expression citoyenne locale. Une proposition qui, validée par le Conseil Municipal, trouve un formidable écho.

Deux temps forts sont programmés le 13 janvier 2007 : un vote ouvert à tous les citoyens sur le ressenti du fonctionnement de la Poste pris comme illustration et prétexte, un meeting sur les services publics.

La question est simple : « Les modifications apportées sans concertation dans le fonctionnement du bureau de Poste de FIRMI me satisfont ou ne me satisfont pas ». Le résultat est sans appel :

1 324 bulletins trouvés dans les urnes, 15 oui, 1 309 non, soit 98,86 %

Le meeting fait le plein de 500 personnes dans la salle d’animation qui doit en refuser environ 150. Une mobilisation républicaine qui laisse le champ libre aux orateurs.

Le 17 janvier, le bureau du collectif et le Maire de FIRMI présentent à la Préfète le résultat de cette expression citoyenne et, faisant référence à la charte sur l’organisation de l’offre des Services Publics en milieu rural signée en juin 2006 à MENDE par le Premier Ministre, sollicitent un rendez-vous chez Monsieur de Villepin. A ce jour, la demande est sans réponse. Et la Préfète est partie...

Mais la mobilisation reste intacte. Si bien que le cadeau fait à FIRMI par la Convergence nationale d’organiser le 31 mars la fête nationale des services publics rencontre un écho très favorable.

Avec ses petits moyens mais avec le formidable élan que crée le collectif départemental, le pari est relevé pat la Mairie de Firmi. Et il sera bien tenu !

Au terme d’une dizaine de réunions, le programme est maintenant ficelé :

 9 h à 10 h : accueil et ouverture des stands

10 h 30 à 12 h : ateliers état des lieux et point sur les luttes en cours

12 h : apéritif, repas

 13 h 30 à 15 h : ateliers propositions

 15 h : défilé en ville et plantation symbolique par Marianne d’un arbre des Services Publics, allocution du Maire

 17 h : réunion plénière Place de la République avec restitution des travaux des ateliers et conclusion par le Président de la Convergence nationale

 19 h : apéritif concert

Voilà, tout est paré pour faire de ce rendez-vous au cœur de la campagne de la présidentielle une grande journée pour des services de qualité partout, pour Toutes et Tous, pour l’égalité des droits dans une Société solidaire.

Rassemblons-nous, à FIRMI le 31 mars, pour les reconquérir, les étendre, les démocratiser !

Comme le proclame notre très belle affiche : « résistons à l’hiver des territoires ; il est là le printemps des services publics ». Alors, que la fête soit belle !

A l’attention de Tous :

Pour rejoindre Firmi :

- Par l’A 75 sortir à Séverac, prendre direction Rodez puis, à Rodez, direction Decazeville.

- Par l’A 20 sortir à Livernon, prendre direction Figeac puis à Figeac direction Decazeville

- Par train, prendre à Austerlitz la ligne Paris-Toulouse par Capdenac vers Rodez. Descendre en gare de Viviez-Decazeville ou de Cransac.

- Par avion, à Orly prendre ligne Paris Rodez-Marcillac (aéroport à 15 minutes par route de Firmi)


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