Congrès 2015 du PS : Votez A, vous votez Macron libéral façon 19° siècle

vendredi 22 mai 2015.
 

Le risque de continuer à perdre c’est la motion A

Une chance d’inverser et gagner à gauche, c’est la motion B

Proposée au vote des militants socialistes au congrès de Poitiers, la Motion A signée de Jean-Christophe Cambadelis, Manuel Valls, Michel Sapin et de tous les ministres socialistes, est en grande difficulté politique : ce qu’elle propose, Bercy a d’ores et déjà publiquement déclaré que c’était hors de question. Le paradoxe est ainsi à son comble : la Motion A soutient le gouvernement, et le gouvernement ne la soutient pas, le grand écart est réalisé, elle ne sera donc pas entendue. Tout continuera comme avant.

Non seulement le projet de loi Macron, reporté après congrès (pour ne pas user d’un nouveau « 49-3 » à la veille du vote des militants) passera, mais de mauvaises nouvelles s’annoncent pour… septembre et le budget 2016. Le gouvernement déclare continuer à faire prévaloir les accords d’entreprise et les contrats de gré à gré contre les lois du travail, et remettre en cause les CDI en plus du travail le dimanche et de nuit… En guise de « dialogue social » le projet de loi Rebsamen réduit les CHSCT et supprime les obligations des entreprises de comparer les salaires femmes-hommes.

Il vise à supprimer 22 000 postes et 3 milliards dans les hôpitaux. A la SNCF, ca serait 17 000 postes en moins et la diminution du nombre de trains en circulation sur certaines lignes. Après Mittal, et Petroplus…Vallourec et d’autres industries de pointe, se ferment à cause du laisser-faire libéral qui règne au ministère de l’économie.

Emmanuel Macron se félicite au nom du gouvernement de la « retraite chapeau » de 300 000 euros du PDG de PSA Philippe Varin, tandis que les petites retraites, sont gelées. Michel Sapin appelle au blocage des salaires « trop élevés » selon lui et propose de prendre l’argent nécessaire aux armées sur les hôpitaux et les logements, resserre toujours plus les boulons budgétaires.

Pourtant on le vérifie chaque jour : quand le déficit baisse de 5,3 à 4 %, la dette augmente de 86 à 97 % du Pib. L’austérité étouffe l’économie et aboutit au résultat inverse à celui qui est visé.

Si vous votez Motion A cela n’aura qu’un sens, vous donnerez un blanc-seing au gouvernement actuel. Sans aucune chance de l’infléchir ! La seule interprétation sera que la ligne Valls-Macron a gagné et non pas que les "aubrystes" l’ont infléchi !

D’ailleurs qui lit la Motion A ne peut que rester incrédule : comment des ministres qui font noir, ont-ils signé quelque chose qui tire plus ou moins vers le blanc ? En quoi la « belle alliance » , l’ « alliance populaire » de la motion Valls-Cambadélis est-elle crédible ? Qui peut croire qu’il puisse y avoir unité de la gauche sur une ligne libérale ? Ce n’est pas seulement le grand écart masqué c’est une forme d’entourloupe en plein jour ! Les adhérents de notre parti doivent être respectés !

Et si tout continue avec la motion A, il n’y a pas besoin d’être grand clerc pour deviner la suite : austérité aggravée pour atteindre 3,8 % de déficit, puis 3,5 %. Et l’austérité c’est le chômage. On a 577 000 chômeurs de plus en catégorie A et 1 300 000 de plus pour les catégories A, B et C, depuis juin 2012. Complaire aux critères des libéraux de Bruxelles, c’est contraire à « sortir de la crise » , c’est courir à l’échec total. Avec 5,9 millions de chômeurs toutes catégories confondues, outre-mer inclus, comment un candidat socialiste, quel qu’il soit, pourra-t-il avoir du crédit pour se présenter en 2017 et empêcher un duel UMP-FN au second tour ?

On a perdu 4 élections, municipales, européennes, sénatoriales, départementales non pas parce que la France se « droitise » mais parce que notre électorat, déçu, s’abstient massivement. Avec la même orientation politique, nous risquons de perdre une majorité de régions en décembre. Et quand on aura perdu les villes, les départements, les régions, comment gagner la présidentielle, et les législatives ? Comment gagner en bloquant les salaires ? En enlevant 50 + 17 milliards aux besoins sociaux et services publics, hôpitaux, collectivités, en donnant 41 milliards aux multinationales lesquelles suppriment des emplois tout simplement parce que spéculer avec l’argent qu’on leur donne rapporte davantage que d’embaucher ?

Il n’y a qu’une seule chance d’infléchir la fin du quinquennat et de le sauver, d’éviter un 21 avril en pire, c’est de voter pour la seule motion qui propose une alternative, avant que tout soit foutu, c’est la motion B.

Voter B c’est envoyer le message décisif : non seulement nos électeurs de gauche ne sont pas d’accord avec ce qui s’est fait et continue de se faire, mais les membres du parti majoritaire, du grand parti de gauche qu’est le parti socialiste ne sont pas d’accord non plus.

C’est confier les rênes à une équipe socialiste alternative sérieuse et connue qui va d’Arnaud Montebourg, Aurélie Filipetti, Benoit Hamon, Guillaume Balas, Pouria Amirsahi, Laurent Baumel, Daniel Goldberg François Kalfon, Christian Paul à Marie-Noëlle Lienemann, Emmanuel Maurel, Jérôme Guedj, Gérard Filoche, Fréderic Lutaud. 60 députés ont refusé le toxique projet de loi Macron et sont déjà engagés pour un nouveau gouvernement majoritaire au Parlement, unitaire avec toute la gauche, rose rouge vert.

Les autres partis de la gauche se disent prêts à renouer sur nos propositions. La Motion B est la seule chance que cela se fasse.

En cas de majorité pour la motion B, ça change : le président entendra ( il a su recevoir les députés dits « frondeurs » ) . Un autre gouvernement sera mis en place et un collectif budgétaire dès juillet 2015. Hausse des salaires, réforme fiscale, réforme bancaire, contrôle des licenciements, ce sera une réorientation immédiate, nous avons fait un agenda précis des réformes car il faudra aller vite en 2016.

Le Budget 2016 est celui de la dernière chance. On peut mettre en œuvre une vigoureuse politique de récupération de la fraude fiscale ; on peut redonner une priorité immédiate à l’emploi public. C’est le dernier message pour redistribuer les richesses et permettre la relance : en augmentant les salaires pour remplir les carnets de commande. Ré engager la réduction de la durée du travail pour faire reculer le chômage de masse.

L’électorat de gauche qui, depuis 18 mois, déçu, en colère, s’abstient massivement, attend des signes sérieux à gauche pour se remobiliser : nous les lui donnerons car ces signes sont dans la motion B. La remobilisation de nos électeurs se fera à cette condition.

Le vote de la Motion B créerait évènement, ce serait ré ouvrir la porte, et on sait tous en notre for intérieur que le vote de la Motion A la fermerait.

La Motion A c’est le risque de tout perdre. La Motion B c’est une chance de faire bouger les lignes.

La Motion A c’est continuer, seuls, dans la voie libérale. La motion B, c’est renouer avec toute la gauche.

La Motion A risque de faire « mourir la gauche » comme l’annonce Valls, partisan de faire du Parti socialiste une UDI bis. La Motion B peut la sauver et inverser le cours des choses.

Notre avenir ce n’est pas d’être livrés au libéralisme sans rivage façon Valls-Macron. Notre avenir c’est la gauche, c’est le socialisme dans la grande tradition de Jaurès Blum Mitterrand Jospin.

Votez A, vous votez Macron libéral façon 19° siècle. Votez B, vous votez Jaurès moderne façon 21° siècle.

Gérard Filoche, membre du Bureau national du Parti socialiste et de l’équipe d’animation de la motion B.

Ce texte est soutenu par 100 militants, issus de toute la France : Yvon BACHELET (Ain) - Franck PARRA (Alpes-de-Haute-Provence) - Christine MIEGGE, Raymond DECLERCQ (Hautes-Alpes) - Michèle MURATORE, Roy CUSACK (Alpes-Maritimes) - Romain NOUAR (Ardennes) - Géraldine GAY (Aude) - Lionel BOSC (Aveyron) - Jean-Paul NAIL (Bouche du Rhône) - Marie-Dominique FRIGOUT (Calvados) - Jean-Luc CLEMENT (Charente) - Btissam MNANI (Cher) - Hervé GROULT (Doubs) - Michel DESCORMES (Drôme) - Pierre CHEVALIER (Eure) - Paul KERSALE (Finistère) - Christophe GENEIX (Gard) - Virginie HOUADEC, Claude TOUCHEFEU, Jacques GIRMA (Haute Garonne) - Antoine ROCHER (Gironde) - Jean MEDAN, Laurent BEAUD, Alain MANTHEGUETTI, Olivier DEDIEU (Hérault) - Jean-Paul TOUZET (Ille et Vilaine) - Jacky PARIS (Indre et Loire) - Alain CHABERT (Isère) - Jean-Marc GARDERE (Jura) - Marie-Claude EXPELOSIN, Jérôme DENJEAN (Landes) - Bernard MOTTO-ROS, Marie MOTTO-ROS, Johan CESA (Loire) - Raymond VACHERON, Arlette ARNAUD LANDAU, Laurent JOHANNY (Haute Loire) - Vincent GRENIER, Catherine TOUCHEFEU, Eric THOUZEAU (Loire Atlantique) - Michel REYDON (Lozere) - Didier LASSAUZAY, Musthapha BEN AMAR, Maurice MATHET, Marise LADIESSE, Gérard BERTHIOT (Marne) - Martine LEGAY, Patrick LEFEVRE (Haute-Marne) - Véronique CHASSATTE (Meurthe-et-Moselle) - Gérard MACHLINE (Meuse) - Kevin LE BEUVANT (Morbihan) - Jean-Baptiste STEPHANE (Nièvre) - Bruno GOSSELIN, Brice MANKOU (Pas-de-Calais) - Bernard GRANGEON (Puy de Dome) - Jean-Yves LALANNE, Thomas CHAVIGNE, Pierre RUSCASSIE (Pyrénées Atlantique) - Michele SUZANNE, Jean-Pierre ROLAND, Gerard SUZANNE, Ludovic CHARPENTIER (Hautes Pyrénées) - Thomas RISSER (Bas-Rhin) - Patrice SCHURCH (Haut-Rhin) - Lucien ORANGE, Emilie MARCOVICI (Rhône) - Guy BEAUNE (Sarthe) - Noël PONTHUS (Haute-Savoie) - Frédéric LUTAUD, Pierre KERDRAON, Henry CHAZELLE, Julien TAMPE, Sybille FASSO, Françoise FILOCHE (Paris) - François PANEL, Olivier MOURET, Valérie AUVREY, Josepha CUVIER, Jean Claude BRANCHEREAU (Seine Maritime) - Séraphin OGOUMAH, Marie-Claude LEMOINE (Seine-et-Marne) - Philippe GROS, Afzal CHAUDRY (Yvelines) - Idriss EL MESNAOUI, Patrice MOREAU, Jacques KALBACH (Deux-Sèvres) - Jean-Jacques CHAVIGNE (Somme) - Michel ESCUDERO (Var) - Florence CAPRON, Dominique BATOUX, Philippe BATOUX (Vaucluse) - Léopold BRUGEROLE (Vienne) - Jean-Pierre COTE (Vosges) - Hubert BELZ (Territoire de Belfort) - Charles CALA (Essonne) - Béatrice MAUBRAS (Hauts-de-Seine) - Manuel GOUTHIERE (Seine Saint Denis) - Anne-Marie MARTY (Val de Marne) - Christian GOURDET (Val d’Oise)


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