Forum européen des alternatives 30 et 31 mai 2015 Paris

lundi 1er juin 2015.
 

B) Forum européen des alternatives

Réunies au Forum européen des alternatives, ce samedi, place de la République, les forces anti-austéritaires françaises et européennes cherchent ensemble la voie d’une Europe de la coopération et de la solidarité entre les peuples.

"Il y a 10 ans, pour la première fois, le peuple d’un grand pays comme la France disait non à l’Europe libérale et aujourd’hui, nous qui portions ce combat, pouvons affirmer que nous avions raison. Ce non était un grand oui à l’Europe de la coopération et de la solidarité que nous célébrons aujourd’hui", a affirmé ce matin Pierre Laurent en ouverture du Forum européen des alternatives, place de la République à Paris. Entouré d’Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’EELV (France), Zoe Konstantopoulou, présidente du Parlement grec, Pouria Amirshahi, député PS, Angelo Basile, secrétaire général adjoint du syndicat belge FGTB MWB (métallurgie), Felipe Van Keirsbilck, coordinateur de l’Altersummit (Belgique) et Hervé Falciani, lanceur d’alerte de la Liste HSBC. Le secrétaire national du PCF et président du PGE a pris la parole en premier devant près de 700 personnes venues de tous horizons, parmi lesquelles au premier rang : Patick Le Hyaric, Marie Christine Vergiat, Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice PS, Jean-Luc Melenchon, Eric Coquerel, jean-Paul Casanova, l’ambassadeur de Bolivie en France ou encore Gustave Massiah, l’ex vice-président d’Attac. Il a notamment insisté sur l’impérieuse nécessité de faire converger les force anti austérité en Europe et au sein de la classe politique française alors qu’aujourd’hui 120 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté en Europe.

Son intervention a été suivie de celle de Zoe Konstantopoulou qui a rappeléles conséquences délétères pour son pays des politiques néolibérales censés "sauver" la Grèce. "L’austérité tue", a-t-elle lancé avant de détailler la crise humanitaire qui frappe les grecs depuis la mise en place de la politique d’austérité par la Troïka. La présidente du parlement d’Athènes a terminé son appel par un appel à la solidarité et à la convergence des résistances européennes pour sortir de l’austérité sous les applaudissements nourris de la salle, debout, car "les grecs nous ont ouvert la voie, ce sont eux qui portent l’espoir pour toute l’Europe aujourd’hui", confie un militant qui brandit un drapeau grec.

Emmanuelle Cosse a rappelé que l’austérité est aussi une remise en cause de toute politique écologiste car elle incite à l’accaparement des richesses au mépris total de l’environnement... tandis que le socialiste "frondeur" Pouria Amirshahi a affirmé avec force sa volonté de construire une Europe au service de l’intérêt général. "La raison est à Athènes, la folie est à Bruxelles", a-t-il conclu.

Pour sa part, après une magistrale démonstration de l’aspect totalement contre-productif des politique d’austérité concernant la réduction des déficits budgétaires, le syndicaliste belge Angelo Basile a fustigé la novlangue néolibérale : "On rebaptise un chat un chien ! On parle de "flexibilisation" pour désigner la précarisation des travailleurs, de "modération" salariale au lieu de baisse des salaires, de "modernisation" pour indiquer que l’on va démanteler les services publics et privatiser des pans entiers de l’économie, et de "réformes structurelles" en lieu et place de démantèlement des acquis sociaux et de confiscation du dialogue social !"

Un message qui a fait écho dans la salle mais aussi chez Graziella Raso, salariée de l’APHP en lutte qui lui a succédé au micro, rappelant que les personnels des hôpitaux parisiens sont en ce moment en pleine bataille avec le ministère de la santé et leur nouveau directeur, Martin Hirsh, afin de faire entendre la difficulté de leurs conditions de travail, que sous couvert de négociation il est question de dégrader encore via un vaste plan "d’économies".

Cette première "plénière s’est terminée par un temps d’échange avec la presse, surtout étrangère... puisque, comme l’as fait remarquer Marie Noelle Lienneman, les médias audiovisuels nationaux brillaient par leur absence !

Vers 13h quelques mètres plus loin la collectif "occupe ta banque" organisait un happening devant les agences de la Société générale et de la BNP de la rue du temple. Un amoncellement de paquets colorés sur lesquels on pouvait lire Ethique, Intérêt génal ou encore "respect" de la loi étaient offerts symboliquement par un père Noel, rejoint par des élus, aux passants afin qu’ils les remettent à leurs banques. "Ces cadeaux éthiques symbolise les valeurs que nous voudrions voir portées par les institutions financières qui s’accaparent les richesses", précise Emilie Darault, militante du PCF.

Ce samedi soir sur le podium qui jouxte le chapiteau de la place de la République, les artistes, Feloche, Nevché et Lénine Renaud se succèderont sur scène pour offrir un grand concert "républicain" dédié à tous les migrants rejetés aux portes de l’Europe.

Au total ce sont plus de 18 syndicats et 80 associations venus de tous les pays européens qui interviendront durant ces deux jours d’échanges et de débats comportant une trentaine d’ateliers sur des thèmes aussi variés et complémentaires que la défenses des services publics, la municipalisation de l’eau, l’emploi des jeunes, la liberté d’expression, la manière de contrer les conflits d’intérêts, l’éducation, la santé, une politique migratoire responsable etc... Avec pour objectif, la construction d’une Europe démocratique, respectueuse de la volonté des peuples et de l’intérêt général. Leur mot d’ordre, le triple A : Alliance Against Austérité !

Eugénie Barbezat, L’Humanité

A) Appel

A l’initiative du Parti de la Gauche Européenne, la gauche anti-austérité de toute l’Europe se donne rendez-vous pour le Forum européen des alternatives, à Paris, les 30 et 31 mai prochains.

Ce sera une initiative d’ ampleur, ouverte à toutes les forces et citoyens intéressés. Elle se tiendra dix ans exactement après la victoire en France du « non » au referendum sur le traité constitutionnel, qui avait ouvert la voie à une contestation d’ampleur de l’actuelle construction européenne Elle se tiendra après l’apparition de nouvelles formes de mobilisations ces dernières années , mouvement des « Indignés », Euromanifs, Altersummit, réseaux thématiques, solidarités concrètes. Elle se tiendra quatre mois après la victoire de Syriza et la formation d’un gouvernement de gauche en Grèce.

Ce Forum peut être une étape importante dans la construction des alliances nécessaires contre l’austérité, pour développer les mobilisations européennes indispensables pour aider les Grecs à mener la politique qu’ils ont choisi, et qui par la même encouragerait tous les peuples européens à rechercher des solutions nouvelles.

Déambuleront à Paris au moins 2000 personnes, dont une grande partie d’européens, des invités représentants à un haut niveau les différentes forces des différents pays, notamment de Syriza de Grèce, des militants politiques, syndicaux, des mouvements sociaux,

30 ateliers thématiques décentralisés auront lieu dans divers lieux parisiens, autour de 6 blocs thématiques : Dire adieu à l’austérité pour des politiques solidaires en Europe, Reprendre le pouvoir sur l’argent, Quel modèle productif écologique et émancipateur ? Pour une démocratie réelle, pour une Europe des libertés, Une autre mondialisation, Faire gagner les peuples d’Europe : passer à l’offensive !

- > 3 grandes plénières , avec des représentants de différents secteurs des mouvements sociaux européens, de la gauche européenne et française (toute les formations du Front de gauche, des écologistes, de socialistes anti-austérité), et une plénière consacrée à la situation grecque avec la participation des responsables nationaux de Syriza,

- > et un grand « concert de l’espoir » le samedi soir, Place de la République.


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