Euthanasie : halte à la criminalisation du personnel soignant ! (UFAL)

mardi 13 mars 2007.
 

Trois jours après avoir condamné Claude Duviau à 30 ans de réclusion criminelle pour l’assassinat par arme à feu de deux inspecteurs du travail, la cour d’assises de Dordogne jugera à partir d’aujourd’hui l’infirmière Chantal Chanel et le docteur Laurence Tramois, respectivement pour empoisonnement et complicité d’empoisonnement, inculpation qui peut leur valoir... 30 ans de réclusion criminelle.

Pour avoir laissé la trace écrite d’un acte que plus de 2000 soignants viennent de reconnaître avoir pratiqué dans le secret*, elles se voient traitées comme des criminelles, alors qu’elles ont pratiqué un acte humaniste pour offrir une mort décente à une personne en fin de vie qui en avait exprimé à plusieurs reprises le souhait.

La loi relative à la fin de vie, dite loi « Léonetti », s’est arrêtée au milieu du gué et laisse les soignants désemparés face à des situations de souffrance et de détresse, des appels au secours, auxquels ils ne peuvent répondre qu’en risquant les assises, ou bien en refusant une mort digne dans le respect du libre arbitre.

Minoritaires mais bien organisés, les défenseurs du statu quo hypocrite prétendent que le combat pour la légalisation de l’euthanasie s’opposerait au développement des soins palliatifs. Pour expliquer l’adhésion largement majoritaire à la dépénalisation dans l’opinion, ils avancent qu’il ne s’agirait que d’une revendication conjoncturelle qui n’aurait plus de raison d’être si les soins palliatifs étaient suffisamment développés. Ces arguments doivent être réfutés. Refusant cette opposition entre soins palliatifs et euthanasie, de nombreux partisans de la légalisation de l’euthanasie se battent aussi pour en finir avec les scandaleuses carences en offre de soins palliatifs.

Parce qu’offrir une mort digne respectueuse du libre arbitre ne doit plus être un secret de famille honteux, l’UFAL :

- demande, avec les signataires du Manifeste, que le débat reprenne dès le début de la prochaine législature afin de modifier la loi Léonetti, et qu’en attendant, les poursuites contre les soignants soient arrêtées ;

- apporte son soutien à Chantal Chanel et à Laurence Tramois, qu’elle considère victimes d’une représentation politique sous l’influence de lobby réactionnaire et dogmatique.


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