90% des prêts à la Grèce ont servi à remplir les coffres des banques

vendredi 10 juillet 2015.
 

Dans son rapport, le comité pour la vérité sur la dette grecque pointe le scénario médiatico-politique mis en branle pour sauver les banques privées et ses effets désastreux sur la situation de la Grèce aujourd’hui  : comme, sous la pression des opinions publiques, il n’était plus possible de recapitaliser directement les établissements financiers, c’est dans les finances publiques grecques que les gouvernements, la BCE, la Commission européenne ou le FMI ont décidé d’enfoncer un coin. À coups de dramatisation et de falsification des statistiques, il a été possible de lancer un «  plan d’aide  » pour «  sauver la Grèce  » qui servait de paravent à un plan de sauvetage des banques. En d’autres termes, selon le comité, «  la Grèce a été et est la victime d’une attaque préméditée et organisée par le FMI, la BCE et la Commission européenne. Cette mission violente, illégale et immorale était exclusivement destinée à transférer la dette privée sur le secteur public  ».

Dans son intervention au Parlement, Éric Toussaint a décrit quelques-uns des mécanismes infernaux qui ont servi à étrangler le peuple grec. «  Seulement 10 % des montants annoncés comme ayant été prêtés à la Grèce sont arrivés dans la trésorerie grecque, décrit-t-il. Beaucoup s’est passé par des échanges de titres, si bien que la majeure partie des fonds n’est jamais arrivée dans les caisses de l’État… Il y a quinze jours, nous avons demandé au gouverneur de la Banque centrale grecque de nous communiquer les flux sur les comptes de la Grèce à la BCE, mais il refuse en arguant qu’il y a là le secret bancaire  ! C’est pareil pour ce qui est des privatisations  : on connaît le cas de 28 bâtiments publics privatisés dans lequel l’argent finit sur un compte contrôlé par les créanciers, et pas par l’État grec  !  » En ouverture de son texte, le comité du Parlement grec cite l’oraison funèbre de Périclès  : «  Du fait que l’État, chez nous, est administré dans l’intérêt de la masse et non d’une minorité, notre régime a pris le nom de démocratie.  » De quoi mesurer ce qui se joue actuellement.

Thomas Lemahieu, L’Humanité


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