Appel des résistants pour le retour du droit d’asile républicain en France

samedi 17 mars 2007.
 

Karim Sadoun, sa famille et tous les résistants à l’oppression et à la réaction doivent pouvoir trouver refuge en France !

L’article 20 de la Constitution de 1793 en stipulant que le peuple français " donne asile aux étrangers bannis de leur patrie pour la cause de la liberté " marquait le point de départ de la conception moderne car républicaine du droit d’asile. L’accueil des résistants, des combattants de la liberté et de la démocratie fut dés lors de mise sur le territoire de la République française. L’abandon de cet élan de fraternité universelle fut toujours le cas des régimes réactionnaires monarchiques et cléricaux ou de la parenthèse fasciste du régime de Vichy.

Le préambule de la Constitution de 1958 déclare toujours que " tout homme persécuté en raison de son action en faveur de la liberté a droit d’asile sur les territoires de la République ". Le réfugié politique bénéficie donc d’une protection et d’un statut particuliers, que la France s’est attachée à assurer même pendant les périodes où, pour des raisons économiques, elle décidait de ne plus faire appel à une immigration de travail.

La Convention de Genève du 27 juillet 1951, modifiée par le protocole de 1967, reprend à l’échelle internationale cette conquête républicaine.

En France, la loi du 11 mai 1998 a ainsi introduit dans la législation l’asile constitutionnel qui relève tant pour l’instruction des demandes d’asile que pour les droits en découlant de l’OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides) et l’asile territorial qui relève de la compétence du ministère de l’intérieur.

Force est de constater qu’en 2007, l’OFPRA ne remplie plus son rôle car elle ne respecte plus son objet en n’étant devenu qu’un outil au service des politiques restrictives de l’immigration et d’une idéologie particulière.

Cet office est détourné de ses missions républicaines protectrices qui lui commandaient d’ouvrir la République à tous ceux qui dans le Monde étaient et demeurent notre fierté. C’était l’honneur de la France de savoir faire œuvre de discernement et d’accueillir ses frères et ses sœurs qui avaient combattu sans succès dans leur pays pour le doit de vivre libre.

C’est pourquoi nous, résistants à l’oppression, venant de plusieurs coins du globe, nous lançons cet appel en réclamant que la France revienne à ses sources et que l’OFPRA redevienne républicaine. Le droit d’asile est pour nous sacré car c’est grâce à lui que nous sommes toujours en vie et que parfois nous avons réussi à vaincre l’adversité au service de nos peuples.

Nous demandons que l’OFPRA reconnaisse son manque flagrant de discernement et qu’elle réétudie les cas de frères et sœurs aujourd’hui en France sous la menace d’une expulsion vers un pays qui sera leur assurément leur tombe.

Le premier cas, symptomatique de cet abandon du doit d’asile est pour nous, celui de Karim Sadoun. Karim et sa famille sont sur notre territoire parce qu’ils n’avaient pas le choix.

Karim, policier a lutté les armes à la main contre le fascisme islamiste en Algérie. Pour cela, son père a été assassiné, sa femme violentée et lui-même a échappé de justesse à un attentat.

Aujourd’hui alors qu’en Algérie reviennent les violences armées des fanatiques religieux, un préfet zélé (celui de seine-et-marne), fidèle à la politique pyromane de son ministre de l’intérieur a profité de la démission de l’OFPRA de ses objectifs républicains pour faire marcher la machine à expulser.

Karim Sadoun, authentique résistant à la réaction et au fascisme dans son pays d’origine est menacé d’une mort certaine parce qu’à l’OFPRA et en Seine-ET-Marne, la cause des justes n’est plus entendue.

Nous demandons à tous les citoyens et citoyennes de ce pays de faire appel aux plus hautes instances de ce pays et en premier lieu le président de la République pour que Karim Sadoun et sa famille ne soient pas conduits vers une mort certaine.

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Premiers signataires :

- Lucie Aubrac (décédée), ancienne résistante, fondatrice du mouvement Libération-Sud, grand officier de la Légion d’honneur

- Raymond Aubrac, ancien résistant, ancien commissaire de la République

- Anne Dreau, Marraine républicaine de Karim Sadoun

- Serge-Maximilien Jaurais, Président de Fraternité Franco-Chilienne - ex-réfugié politique chilien

- Léon Landini, d’origine italienne Ancien officier FTP-MOI - Officier de la Légion d’Honneur - Médaille de la Résistance - Grand Mutilé de Guerre - Président de l’Amicale des anciens FTP-MOI des bataillons Carmagnole et Liberté.

- René Roussel, Commandant FFI - Ancien responsable aux cadres des FTPF de la Zone-Sud -Chevalier de la Légion d’Honneur - Médaille de la Résistance - Croix de Guerre avec palme.

- Mohamed Sifaoui, Journaliste - réfugié politique algérien

- Arsène Tchakarian d’origine arménienne - Ancien FTP-MOI membre du groupe Manouchian - Chevalier de la Légion d’Honneur.

Soutiens associatifs, élus, syndicalistes :

- Jean-François Chalot Président de l’UFAL 77

- Bernard Teper Président de l’UFAL


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