Le choix de Jacques Delors pour Ségolène Royal

lundi 19 mars 2007.
 

Quand François Bayrou évoque ces sociaux-démocrates dont il se sent si proche, il pense avant tout à Jacques Delors. Ah ! Delors ! S’il était plus jeune, c’est lui qu’il prendrait comme Premier ministre. Et Bayrou de laisser entendre ainsi que l’ancien président de la Commission est prêt à le rejoindre. Comme si leur alliance était naturelle ! D’ailleurs, si Delors se tait, s’il ne dit mot, c’est qu’il consent à ce rapprochement qui va de soi.

Seulement voilà : Delors, comme son ami Rocard, que Bayrou a tenté de récupérer lui aussi, comme Pascal Lamy, le directeur général de l’OMC dont le nom a été lancé pour Matignon, est et reste socialiste, même si le PS ne s’est pas toujours bien comporté avec lui. « J’ai de la sympathie pour Bayrou », reconnaît volontiers Delors. Mais il ajoute aussitôt :

« Avec Ségolène Royal, je partage des valeurs. J’ai découvert trois joyaux dans sa campagne. Elle a su dépasser les lignes. Elle a su se faire entendre des Français qui ont le sentiment d’être rejetés par la politique. Elle défend des valeurs - l’autorité, la famille - auxquelles je suis très attaché. Et ces valeurs, elle a réussi à les faire émerger grâce à ses débats participatifs. »

C’est clair et net. Bayrou devra chercher une autre figure symbolique de la social-démocratie.

Robert Schneider

Le Nouvel Observateur


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