Rencontre Varoufakis Mélenchon à Paris (articles de presse)

lundi 31 août 2015.
 

A) Mélenchon et Varoufakis discutent d’"une conférence européenne du plan B" (AFP)

Le cofondateur du Parti de gauche et l’ex-ministre grec ont évoqué au cours d’un entretien dimanche "l’importance de démocratiser l’Europe à nouveau".

Jean-Luc Mélenchon, cofondateur du Parti de gauche (PG), et Yanis Varoufakis, ex-ministre grec des Finances, ont discuté de l’organisation d’une conférence européenne « du plan B », c’est-à-dire d’une sortie de l’euro pour une politique anti-austérité...

Après un entretien d’une vingtaine de minutes, Yanis Varoufakis a déclaré à la presse avoir parlé avec Jean-Luc Mélenchon « de l’importance de démocratiser l’Europe à nouveau ». « C’est la priorité numéro un pour tous les Européens », a souligné l’ancien ministre du gouvernement Syriza d’Alexis Tsipras.

Varoufakis invité à la Fête de l’humanité

Pour Jean-Muc Mélenchon, « l’idée c’est de faire une conférence européenne du plan B. Puisque les Allemands ont un plan A, ficher dehors tous ceux qui ne sont pas d’accord avec eux, eh bien nous, nous allons avoir un plan B, c’est ce qu’on fait dans ce cas là ». « Chacun a des idées sur le sujet. Il faut les confronter et il faut vite se coordonner pour organiser la résistance européenne », a expliqué Jean-Luc Mélenchon. « Déjà une bonne nouvelle, il [Yanis Varoufakis] est d’accord avec la conférence européenne du plan B. Donc il y participera et on va se mettre d’accord sur comment on s’y prend. De plus, je lui ai lancé une invitation à venir sur notre stand à la Fête de l’humanité [11, 12, 13 septembre] », a poursuivi le leader du Parti de gauche.

« Tout le monde est d’accord pour dire on n’est pas d’accord avec la politique des Allemands, que suit le gouvernement Hollande, mais après, comment on s’y prend... Tout le monde n’est pas d’accord sur ce qu’on fait en cas de plan B », a-t-il dit. « Le tout, c’est de ne pas se résigner. Si on commence à baisser les bras et passer notre temps à pleurnicher ou à dénoncer nos gouvernements respectifs, tout ça ne nous emmène nulle part, il faut faire une proposition positive, quelque chose qui montre au peuple qu’on peut faire autrement, qu’on n’est pas condamnés à subir la politique de M. Schäuble », le ministre allemand des Finances.

« Cacher la poussière sous le tapis »

Dans une interview au Journal du dimanche, Yanis Varoufakis s’en prend aussi à Wolfgang Schäuble et à « sa logique simple : la discipline est imposée aux nations déficitaires ». Et si la Grèce a servi de « laboratoire de l’austérité », « le but est évidemment de l’imposer ensuite à la France, à son modèle social, à son droit du travail », met-il en garde.

Pour l’économiste grec, « François Hollande est profondément, fondamentalement coincé » après l’adoption du plan de mesures d’austérité dont il a dit qu’elles allaient « sauver la Grèce ». « Nicolas Sarkozy en 2010 disait déjà que la Grèce était sauvée. En 2012, la Grèce a encore été sauvée. Et maintenant, nous sommes encore sauvés ! C’est une technique pour cacher la poussière sous le tapis [...]. La seule chose effectuée le 12 juillet a été une énorme claque infligée à la démocratie européenne. »

B) Entretien à Paris entre Jean-Luc Mélenchon et Yanis Varoufakis (Le Figaro du 23 août 2015)

Après un entretien d’une vingtaine de minutes ce dimanche à Paris avec Jean-Luc Mélenchon, cofondateur du Parti de gauche, Yanis Varoufakis a déclaré à la presse avoir parlé « de l’importance de démocratiser l’Europe à nouveau ».

« C’est la priorité numéro un pour tous les européens », a souligné l’ancien ministre du gouvernement Syriza d’Alexis Tsipras. Dans une interview qu’il a accordée au Journal du Dimanche (JDD), l’ancien ministre des Finances grec affirme que si les peuples européens prenaient conscience « de l’absence totale de responsabilité de leurs dirigeants envers les électeurs, de l’opacité, ils se réveilleraient et demanderaient que cela se fasse différemment. Il faut relancer le dialogue et rétablir ce qui a été complètement perdu : la démocratie ».

Pour Jean-Luc Mélenchon, l’idée consiste à tenir une conférence européenne du « plan B », c’est-à-dire une sortie de l’euro pour une politique anti-austérité. « Puisque les Allemands ont un plan A (...) eh bien nous, nous allons avoir un plan B, c’est ce qu’on fait dans ce cas-là (...). Chacun a des idées sur le sujet. Il faut les confronter et il faut vite se coordonner pour organiser la résistance européenne », a expliqué Jean-Luc Mélenchon.

Réseau européen de progressistes

« Déjà une bonne nouvelle, Yanis Varoufakis est d’accord avec la conférence européenne du plan B. Donc il y participera et on va se mettre d’accord sur comment on s’y prend. De plus je lui ai lancé une invitation à venir sur notre stand à la fête de l’Humanité (11, 12, 13 septembre) », a poursuivi le leader du Parti de gauche. Dans son entretien avec le JDD Yanis Varoufakis, qui se rend, ce dimanche, à la fête de la Rose de Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire) où il est l’invité vedette d’Arnaud Montebourg, ex-ministre PS, parle de lancer un réseau européen de progressistes.

« Le silence des Français, celui de Michel Sapin dans l’Eurogroupe, le fait qu’une position française différente ne soit jamais assumée a provoqué chez moi une grande tristesse » Yanis Varoufakis dans Le Journal du Dimanche, 23 août 2015

« Il faut faire une proposition positive, quelque chose qui montre au peuple qu’on peut faire autrement, qu’on n’est pas condamnés à subir la politique de M. Schäuble », le ministre allemand des finances, a poursuivi Jean-Luc Mélenchon. Dans le JDD, Yanis Varoufakis s’en prend, lui aussi, à Wolfgang Schaüble et à sa logique : la discipline imposée aux nations déficitaires. Confirmant ses confidences dans Le Monde de samedi, l’ancien ministre soutient l’idée que la Grèce a servi de « laboratoire de l’austérité » pour ensuite « l’imposer à la France, à son modèle social, à son droit du travail ».

Evoquant la position de la France dans les sommets européens, à l’intérieur de l’eurogroupe, l’économiste grec avance : « J’ai senti que le gouvernement français n’avait pas l’autorité nécessaire pour défendre ou même simplement présenter son point de vue et faire en sorte qu’il compte dans le processus de négociations (...) Le silence des Français, celui de Michel Sapin dans l’Eurogroupe, le fait qu’une position française différente ne soit jamais assumée a provoqué chez moi une grande tristesse ».

« La seule chose effectuée le 12 juillet a été une énorme claque infligée à la démocratie européenne. L’Histoire jugera très sévèrement ce qui s’est passé ce jour-là et particulièrement nos leaders qui poursuivent cette mascarade », assure Yanis Varoufakis dans les colonnes du JDD.


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