Mme Merkel n’a que faire du sort des réfugiés !

mardi 15 septembre 2015.
 

La décision unilatérale de fermeture des frontières prise par Mme Merkel jette un nouveau discrédit sur l’Union Européenne. Elle prouve que Mme Merkel n’a que faire du sort des réfugiés. Elle prouve que l’Allemagne n’a pas de projet européen mais entend décider pour son seul intérêt. L’Europe ne protège pas les réfugiés, l’Europe n’est pas solidaire.

Après avoir largement communiqué sur son engagement dans l’accueil des réfugiés, l’Allemagne vient de réintroduire les contrôles à ses frontières, suspendant la libre circulation dans l’espace européen.

Mme Merkel doit considérer avoir atteint son quota correspondant à ses propres besoins de main d’œuvre visant à compenser sa crise démographique…

Intransigeante en juillet face à la Grèce qui entendait désobéir aux traités européens afin de conduire une politique mettant un terme aux souffrances imposées au peuple grec du fait des politiques d’austérité, Mme Merkel s’autorise donc, elle, à désobéir aux accords de Schengen !

On comprend mieux, s’il en était besoin, l’absence de réactions face à la Hongrie qui, à aucun moment, n’a été menacée d’être expulsée de la zone Euro pour désobéir aux obligations des Etats en matière du droit d’asile !

Comble de l’hypocrisie, Mme Merkel exige à la fois l’instauration de quotas par pays dans l’accueil des réfugiés et la stricte application des accords de Dublin 2. Quelle contradiction ! Les accords de Dublin imposent aux réfugiés de déposer leur demande d’asile dans le premier pays d’entrée de l’UE, dédouanant ainsi les Etats non frontaliers de leur obligation en matière de respect du droit d’asile. Tandis que la logique sordide des quotas nécessite une organisation policière sécuritaire contraignant les réfugiés à se rendre où l’UE le décidera et un marchandage indigne entre les Etats-nation européens.

L’Europe est bien sous domination allemande qui dirigera la réunion des ministres de l’Intérieur des 28 ce jour à Bruxelles sans prévoir à aucun moment de se préoccuper des causes de l’exode des populations qui fuient guerres et misères provoquées pourtant en grande partie par l’Union Européenne, son atlantisme va t’en guerre et ses politiques de libre échange. Il y a fort à parier que les migrations massives des populations grecques, espagnoles et portugaises qui fuient le chômage, la précarité et la misère provoquées par l’aberration des diktats de la Troika seront également totalement occultées.

Cette décision de Mme Merkel prouve également qu’un Etat membre peut bien prendre des mesures unilatérales au sein de l’UE de désobéissance aux traités européens.

Danielle Simonnet, Coordinatrice du Parti de Gauche et conseillère de Paris et Nolwenn Neveu, secrétaire nationale aux migrations.


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