De retour de la Fête de l’Huma

vendredi 18 septembre 2015.
 

On a toujours tant de choses à raconter en revenant de la Fête de l’Huma. Mes camarades se sont totalement approprié cette Fête comme un moment décisif de leur programme de travail annuel. Cette année la Fête a été un formidable tremplin pour le lancement de la conférence pour le plan B. Cette idée va maintenant faire son chemin. Elle a eu un bon impact en France et dans toute l’Europe. Des forces politiques de toute l’Europe ont pris contact. D’ici quelques jours va commencer la collecte des signatures des intellectuels, des parlementaires et des leaders de mouvements sociaux.

Un aspect de la fête c’est son message humain. Pour ce qui me concerne, le temps passant, j’y reçois un accueil toujours plus amical et parfois même tendre par les mots, les gestes, les sourires que l’on m’y adresse. Et cette année particulièrement. Je ne sais pourquoi. À moins que ce soit moi qui sois devenu plus disponible qu’à d’autres moments, du fait des trous qui se sont percés dans mon blindage. De cela je tire une leçon quant à mon devoir, dans la position singulière qui est la mienne depuis 2012. Je veux dire très solennellement à tous ceux qui attachent de l’importance à ce que j’écris ici et ailleurs : on ne fait rien de bon dans ce pays sans ce peuple des communistes, avec ou sans carte, de toutes générations, fraternel ou rugueux, cordial ou ronchon, fièrement autonome ou douillettement ensocialisé. Dès lors, à l’approche de la fin des négociations pour les élections régionales, j’adjure tous mes amis, quelle que soit leur carte de parti ou leur inclination de trouver le chemin du regroupement, du rassemblement, de la convergence, appelez la chose comme vous voulez. Je suis très inquiet et même sidéré par les décisions qui ont conduit les communistes du Nord et de Rhône-Alpes à vouloir présenter des listes seuls. Non seulement cela affaiblit tout le monde et fait courir un risque disproportionné de marginalisation mais cela va relancer inévitablement la bataille sur le sigle Front de Gauche qui a déjà dévasté les municipales.

Mon propos ici n’est pas de dire qui est responsable de cette situation. Seulement de répéter que je ne l’accepte pas et que je suis loin d’être seul à le penser. J’adjure que l’on se remette autour de la table pour reprendre la discussion. Et je dis non moins clairement à nos nouveaux amis écologistes qu’étant les derniers arrivés dans l’opposition de gauche après qu’on ait tant voulu les y trouver, si grande que soit la joie de faire équipe, l’enfant prodigue n’a pourtant pas tous les droits ! Il lui faut apprendre à vivre dans sa nouvelle famille en respectant les autres, tous les autres. Les mauvaises habitudes prises dans la relation nourricière et commensale avec le Parti socialiste ne sont pas viables dans notre troupe où tout est mis en commun dans les maigres pâtures. La nouvelle alliance populaire que nous construisons n’est attractive et viable qu’au prix de ce respect, cette diversité et le partage des tâches. Je m’oppose donc absolument aux politiques de mise à l’écart des communistes là où elles se pratiquent. Pour autant, je ne suis pas devenu un bisounours du Front de Gauche. J’ai la mémoire fraîche de tous les abus et divergences du passé, du présent et même du futur. Mais je ne veux me souvenir que de la force inouïe que nous nous sommes donnée en marchant groupés et autonomes chaque fois que nous l’avons fait.

Donc la bonne compréhension du moment historique doit commander. Nous devons être un pôle de rassemblement offert à la société pour qu’elle puisse sortir de l’alternative mortelle dans laquelle la caste veut enfermer le futur : le Front national ou les frères siamois du libéralisme PS et UMP. Message clair : toutes les composantes de l’opposition de gauche doivent cotiser et faire l’effort de l’union. Le problème est national et nous n’avons pas à nous soumettre à l’addition des décisions locales des pseudos « territoires régionaux » découpés il y a quelques semaines par le monarque en déroute du palais de l’Élysée et de sa bande de copains de promotion. Examinons lucidement les questions posées avec le souci de leur ouvrir une solution plutôt que d’envenimer les plaies ! Problème de récupération par les uns ou par les autres ? Déposons un label commun nouveau. Dès lors, le score n’appartiendra à aucune de nos organisations politiques mais à nos électeurs, délivrés de l’obligation de faire allégeance à un parti. Problème de tête de liste ? Faisons des binômes et des trinômes s’il le faut, partout. Problème pour la prise de décision ? Formons des assemblées représentatives des citoyens et des partis, partout. Problème de rapport au système des institutions et de la professionnalisation de la politique : signons partout la charte éthique lancée dans le Sud-Ouest. Rien, absolument rien n’est insurmontable. Et par-dessus tout : aucun préalable personnel, aucune violence faite à l’un ou l’autre.

J’en reste là puisque je ne veux pas me mêler des négociations sur la composition des listes, la répartition des candidatures et le reste. J’estime que j’ai parlé là assez clairement. Mes amis les plus proches ont partout cédé le pas ou proposé de le faire en ce qui concerne les têtes de listes régionales. Cette attitude honore leur identité et vocation unitaire. Mais elle n’est pas raisonnable si elle doit aboutir à permettre la mise à l’écart des communistes ou l’humiliation de leurs dirigeants parfois curieusement surexposés et parfois même très poussés à passer en force. Et encore moins si cela doit conduire à la surévaluation d’un parti aussi imprévisible que EELV dont la fidélité aux alliés n’est pas la marque la plus évidente.

J’achève. Rien ne m’oblige à écrire ces lignes. Je n’en attends aucun retour d’ascenseur car je suis bien placé pour connaître l’ingratitude structurelle de la vie des appareils politiques petits et grands. J’ai bien noté les perfidies sur l’obsession du « casting présidentiel » rabâchées par ceux qui sont pourtant loin d’en être exempt eux-mêmes. Mais rien ne me lassera. Je ne parle au profit d’aucune « boutique ». J’alerte pour assumer mon devoir. En particulier dans le Nord et le Midi, face au FN et à l’UMP, le PS est perdu d’avance. C’est à nous d’ouvrir la voie en nous unissant franchement et clairement. Le succès est à ce prix. Moins de témoignages, moins de bavardages, plus d’action, plus d’union.


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