Non à l’intervention militaire française en Syrie !

dimanche 20 septembre 2015.
 

Il est des coïncidences troublantes. Dans le même temps que le gouvernement français annonçait l’accueil de 24 000 réfugiés fuyant les conflits en Irak et en Syrie, il décidait de vols de reconnaissance au-dessus de la Syrie. L’objectif affiché est de frapper Daech.

On peut s’étonner de cette décision d’autant que la force de frappe française est plus faible que celle des États-Unis et que ces derniers n’ont pas, à ce jour, affaibli Daech. La vérité c’est que pour en finir avec Daech, il faut d’abord reconnaître que le chaos qui règne dans cette région est le résultat de politiques occidentales vieilles de plusieurs dizaines d’années.

D’abord la colonisation puis le partage à la serpe du Proche et Moyen Orient, comme en Afrique ; les questions palestinienne et kurde ignorées ; les dictatures confortées comme autant d’éléments de « stabilité » … Le résultat c’est une accumulation de frustrations auxquelles se sont ajoutées les guerres menées contre l’Irak en 90 puis plus récemment lorsque le président « le plus intelligent » des États-Unis a voulu éradiquer des armes de destruction massive (inexistantes) en Irak ce qui conduisit à la chute de la dictature et au début de l’apparition de Daech.

Une des conséquences, et non des moindres de ces décennies, ce fut l’absence d’opposition démocratique dans la région, chaque tentative dans ce sens étant écrasée avec un Occident fermant les yeux.

On peut s’étonner aussi de la concomitance entre l’annonce des survols de la Syrie, l’annonce des frappes et la tragédie des réfugiés. Comme si pour mieux faire admettre la nécessité du droit d’asile, il fallait en contrepartie afficher des mesures militaires plus offensives visant à régler la crise syrienne.

C’est aussi un prétexte pour accentuer la présence militaire française dans la région sans que, pour autant, personne ne se fasse d’illusion sur le fait que cela puisse défaire militairement Daech. Sans traiter les causes des conflits actuels, cette nouvelle intervention militaire, synonyme de drames et de destructions supplémentaires, ne réglera rien et sèmera encore un peu plus la haine. Et elle coûtera toujours un peu plus au budget de l’État !

Le mandat de l’Onu, l’accord du conseil de sécurité pour toute intervention devrait être au minium la règle. On en est loin.

Autant de raisons qui nous poussent à dire non aux interventions françaises au Moyen Orient, et encore plus a une folle aventure terrestre, et à exprimer notre solidarité avec les populations kurdes et palestiniennes en lutte pour leurs droits, leur liberté. Des populations qui mériteraient d’être soutenues au-delà des mots en leur donnant les moyens financiers, diplomatiques et militaires d’agir. Ce serait un message fort pour combattre Daech et tous les nationalismes intégristes.


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