Elections législatives grecques ce 20 septembre 2015 : victoire de Syrisa

samedi 26 septembre 2015.
 

- A) Résultats
- B) Communiqué du Parti de Gauche sur l’élection en Grèce
- C) La victoire de Syriza : « A nous de prendre le relais » (Pierre Laurent, président du PGE)
- D) Elections en Grèce : Syriza sort solide vainqueur (L’Humanité)

A) Résultats

Pour la troisième fois cette année, Alexis Tsipras semble avoir réussi son pari. Son parti de gauche radicale Syriza a remporté, dimanche, les élections anticipées en Grèce. Il obtiendrait un score de 35,47 % (145 sièges, contre 36,34% et 149 sièges en janvier).

« Le peuple grec a donné un mandat clair, nous allons continuer ce que nous avons commencé ensemble il y a sept mois (...) nous allons modifier l’équilibre des forces en Europe, a déclaré Alexis Tsipras. La reprise ne va pas venir par magie (...). Le mandat que le peuple grec nous a donné est clair, c’est un mandat de quatre ans, pour se débarrasser de la corruption qui dominait dans le pays. »

Ce score permettrait à Syriza d’obtenir 145 sièges sur les 300 de la Vouli, la chambre basse du Parlement grec, l’obligeant à trouver des partenaires pour gouverner.

Les autres forces politiques ont obtenu les résultats suivants :

- > Les conservateurs de Nouvelle Démocratie obtiendraient quant à eux 28,09 % avec 75 députés

- > La troisième place au parti néonazi Aube Dorée, en légère progression avec 7 % et 18 députés (6,05% et 17 en janvier)

- > Le Pasok, le parti socialiste grec progresse avec 17 sièges et 6,28% des voix ( en janvier 4,68% et 13 sièges)

- > Le KKE (Parti Communiste Grec) ne profite pas du malaise à gauche (5,55 % et 15 sièges, mêmes chiffres qu’en janvier),

- > Le parti "centriste" To Potami, défenseur le plus haineux des memorandum de la troïka baisse un peu (4,09% et 11 sièges au lieu de 6,05% et 17 sièges)

- > un autre parti nommé Enosi ton Kentroon, se présentant comme de centre droit (mais comprenant des fascistes) obtient pour sa première participation électorale 3,43 % et 9 sièges.

- > le parti souverainiste ANEL , qui cogouvernait avec Syriza, passe le seuil des 3% nécessaire pour avoir des députés : 3,43% et 9 sièges (4,75% et 13 en janvier)

- > L’ancienne gauche de Syrisa qui en a scissionné pour créer Unité Populaire ne pourra pas entrer au Parlement car en dessous de la barre des 3% (2,83%). L’abstention d’une partie importante des électeurs populaires déçus de Syrisa coûte cher au groupe de l’ex-ministre Lafazanis.

- > Antarsya, front d’extrême gauche, à qui Unité Populaire avait refusé l’alliance progresse légèrement ( (0,85 contre 0,64 en janvier).

B) Communiqué du Parti de Gauche sur l’élection en Grèce

La victoire de Syriza ce soir empêche Nouvelle Démocratie, le parti de la corruption et de la finance de reprendre le pouvoir. C’est la seule satisfaction. Car malgré le désenchantement des électeurs qui se traduit par une abstention très forte, le succès obtenu malgré tout par Tsipras prouve à quel point il bénéficiait d’une assise populaire pour une politique de rupture. Avoir accepté le mémorandum reste donc un gâchis.

Pour Syriza et la Grèce les difficultés sont de toutes façons devant : l’application du mémorandum va ruiner un peu plus un pays sous tutelle de la Troïka. Ce sera alors l’heure du dernier choix pour Alexis Tsipras : se ranger du côté de son peuple et redevenir un gouvernement de résistance ou bien se transformer en un nouveau Pasok, un parti de la gestion austéritaire.

Le Parti de Gauche aimerait encore croire à la première solution. Quoi qu’il en soit nous soutiendrons les mobilisations populaires contre le Mémorandum qui repartiront rapidement. Nous serons aux côtés d’UP dont le résultat ce soir, victime du vote utile contre la droite, ne traduit qu’imparfaitement l’influence qu’il aura très rapidement.

Plus que jamais, la situation en Grèce et ailleurs en Europe appelle à la nécessité de travailler à un plan B pour l’autre gauche. Ce sera l’occasion lors du sommet internationaliste du plan B en novembre lancé à la fête de l’humanité.

Eric Coquerel Co-coordinateur politique du Parti de Gauche

C) La victoire de Syriza : « A nous de prendre le relais » (Pierre Laurent, PCF)

Ce soir, avec 34% des voix, Syriza remporte nettement les élections législatives anticipées en Grèce. Malgré l’accord insupportable imposé en juillet et la crise politique dans la gauche, les Grecs viennent d’affirmer pour la 3e fois cette année, leur confiance en Syriza et Alexis Tsipras pour gouverner leur pays.

L’ensemble de la coalition gouvernementale de janvier est confortée. Syriza (144 sièges) et Anel (10 sièges) remportent la majorité parlementaire

La droite de Nouvelle démocratie est battue. Avec elle, l’ensemble des gouvernements européens qui se sont acharnés avec une violence extrême à déstabiliser le premier gouvernement Tsipras et à imposer de nouvelles mesures d’austérité, des privatisations, et des confiscations de souveraineté.

C’est un nouveau message de lutte envoyé par le peuple grec à toutes les sociétés européennes. La victoire de Syriza est un sérieux atout pour toutes les forces progressistes d’Europe.

De dures luttes attendent encore le peuple grec. La Grèce va avoir besoin de toute notre solidarité dans les semaines et mois qui viennent pour renégocier sa dette et déverrouiller le carcan d’austérité.

C’est aujourd’hui à nous de prendre le relais pour des victoires en France qui permettront de libérer tous les peuples européens de l’austérité, changer la table des négociations pour changer l’Europe.

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, Président du PGE,

Paris, le 20 septembre 2015

D) Elections en Grèce : les signes du découragement (NPA)

Au terme d’une campagne électorale assez morne, avec une gauche militante ayant le plus grand mal à convaincre de la possibilité d’une victoire sociale et politique contre les memorandums passés et à venir, les résultats des élections législatives sont assez déprimants.

Certes, la victoire de Syriza est plus large que ce qu’on pouvait penser : la réaction anti-droite et sûrement anti-nazis a été déterminante dans une victoire qui se révèle comme fort large. En effet, avec 99,5% des suffrages dépouillés, Syriza obtient 35,47 % (145 sièges, contre 36,34% et 149 sièges en janvier). Pour comprendre ce score étonnant, il faut rappeler que la haine du bipartisme PASOK /droite même relooké et qui a sévi pendant des décennies, que le soutien même critique de militantes exemplaires comme K. Kouneva, cette syndicaliste vitriolée par des nervis patronaux en raison de sa combativité, ont été déterminants pour le vote de la plus grande partie du ’’peuple de gauche’’ qui a voté hier.

Du coup, la droite, qui espérait en plaçant à sa tête un homme moins impopulaire que l’ancien premier ministre Samaras, se retrouve sans aucun progrès : 28,09 % avec 75 députés (27,8 et 76 en janvier).

A partir de là commencent les résultats accablants, et tout d’abord, le score apparemment en hausse des nazis : Chryssi Avgi serait à presque 7 % , avec 18 députés (6,05% et 17 en janvier). Or, non seulement les chefs de ces assassins sont en attente de procès (mais libérés), mais leur Führer vient de revendiquer , juste avant les élections, la ’’responsabilité politique’’ de l’assassinat du rappeur Fyssa, tué il y a deux ans par un de leurs militants que, grand classique de ces mafieux, le chef présente -en mentant, bien sûr- comme seulement ’’sympathisant’’ des hordes d’horreur. Il est clair que ce résultat implique une action forte, résolue et immédiate contre des tueurs qui ont lors de la campagne agressé des militant-e-s de gauche.

Si le KKE ne profite finalement pas du malaise à gauche (5,55 % et 15 sièges, mêmes chiffres qu’en janvier), les petits partis promemorandum autres que la Nouvelle Démocratie progressent légèrement : le PASOK, laminé en janvier (4,68 et 13 sièges) obtient 17 sièges avec 6,28% ; Potami, haineusement promemorandum, baisse un peu (4,09% et 11 sièges au lieu de 6,05% et 17 sièges), mais c’est pour laisser un peu de place à un parti de même type mais renfermant des fascistes , Enosi ton Kentroon, 3,43 % et 9 sièges. Quant au parti de droite extrême, ANEL , qui cogouvernait avec Syriza, il passe le seuil des 3% nécessaire pour avoir des députés : 3,43% et 9 sièges (4,75% et 13 en janvier)

Quant à Unité Populaire (LAE), le regroupement sorti sur la gauche de Syriza cet été, il obtient 2,86 %. On aurait souhaité qu’il passe les 3%, pour que ce parlement dispose d’une voix de gauche réelle et pas trop sectaire. Mais dans tous les cas, il est clair que ce regroupement a échoué dans sa tentative de se porter comme le ’’successeur naturel’’ du projet de Syriza, et il faudra en tirer les bilans : sorti de Syriza avec 25 députés (3ème groupe parlementaire) et crédité de 8 % des voix fin août, il a échoué pour différentes raisons à offrir une alternative de gauche crédible, et justement peut-être parce que manque sur le fond une critique radicale du projet Syriza.

Cette critique, elle est portée depuis longtemps par le regroupement Antarsya, qui a fait le choix de de construire un rassemblement anti-capitaliste indépendant. Amené à présenter des listes autonomes en raison du refus de la direction de UP d’une association électorale UP/Antarsya, Antarsya a mené , en lien avec le groupe EEK, une campagne de terrain battante, ignorée par les medias (le quotidien Efimerida ton Syntakton, journal de référence, a tu ses initiatives pour mieux couvrir celles de Syriza et d’UP). Son résultat (0,85 contre 0,64 en janvier), est loin d’être négligeable pour l’organisation anticapitaliste (à laquelle participe activement OKDE Spartakos, section grecque de la IVème Internationale), et cela la met en situation de proposer à la gauche antimemorandum (dont une partie a voté Syriza) des initiatives pour bloquer les mesures voulues par le ’’quartet’’ : vu les résultats de ce soir, cela relève de l’urgence, et il est vital de savoir proposer dans ce contexte des cadres de front unique ouvrier !

Deux remarques : d’une part, ce sont de 6,41% des électeurs ayant voté pour un parti qui ne se voient pas en cet instant représentés (ainsi : UP, Antarsya …). Et encore plus inquiétant : l’abstention a spectaculairement progressé depuis janvier (43,5 %, contre 36,4%), signe du découragement entraîné par les retournements de Syriza une fois au pouvoir, mais aussi du manque de crédibilité électorale de la gauche antimemorandum, que ce soit le KKE, UP ou Antarsya. Dans un tel contexte, il faudra se rappeler que la moitié des électeurs ne sont pas représentés dans ce parlement, entre abstentionnistes, blancs ou nuls et les 6,41 mentionnés ! Et parmi eux, à l’évidence, de très nombreux jeunes. D’où le constat évident : il est urgent de faire revivre le terrain des luttes : quoi qu’il en soit du futur gouvernement, les choses décisives se passeront encore moins qu’avant au parlement !

Athènes, 21 septembre 2015, 9 heures

A. Sartzekis

E) Elections en Grèce : Syriza sort solide vainqueur (L’Humanité)

Le parti d’Alexis Tsipras est annoncé vainqueur des élections législatives en Grèce. Avec 33 à 35 % des suffrages, il devance la droite de Nouvelle démocratie de 3 à 5 %. Après, recoupage des sondages, la victoire de Syriza apparaît un peu plus large que précédemment annoncée. Insuffisante toutefois pour se passer de coalition.

La victoire est réelle, mais apparaît en demi-teinte pour Alexis Tsipras. Lui qui espérait obtenir une nette majorité pour éviter de devoir gouverner avec une coalition fait moins bien qu’aux élections de janvier où il avait obtenu 36,3%. Une nouvelle estimation faite par une alliance de quatre instituts de sondages —resserrant les premières fourchettes— et portant sur 100 % des bureaux de votes, crédite Syriza de 33% à 35% des voix, devant le parti d’opposition de droite Nouvelle Démocratie qui recueillerait de 28,5% à 30%. Son dirigeant, Vangelis Meïmarakis a déjà reconnu sa défaite. Malgré le bonus de 50 députés accordé au vainqueur, Il manquerait encore une dizaine de sièges pour permettre à Tsipras de gouverner seul.

Unité Polulaire, les dissidents de Syriza seraient autour de entre 2,5 et 3%, ils ne sont pas sûrs de pouvoir rentrer au gouvernement puisqu’il faut un minimum de 3%. La nouvelle estimation accordait la troisième place au parti néonazi Aube Dorée, en légère progression entre 7% et 8% des voix, mais talonné de près par le Pasok socialiste, entre 6% et 7%. Les communistes du KKE obtiendraient également 6 à 7 M% des suffrages. Le parti centriste To Potami recueillait de 4% à 4,5%.

Alexis Tsipras, avait prédit dimanche en allant voter aux législatives anticipées que les Grecs allaient élire "un gouvernement de combat" en le réélisant. "Les Grecs (...) vont prendre leur avenir en main (...) et sceller la transition vers une ère nouvelle". Selon lui, les Grecs vont "donner un mandat de stabilité au gouvernement solide, et qui durera quatre ans, dont le pays a besoin". Il l’a défini comme un gouvernement de combat "qui continuera avec la même détermination, le même sens du sacrifice, à mener des batailles pour défendre les droits de notre peuple, pour les grandes confrontations nécessaires pour avancer avec les réformes dont le pays a besoin pour respirer". "Nous allons échapper aux anciens régimes, et faire de notre pays un partenaire égal en Europe".


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