Nous sommes heureux d’annoncer officiellement aujourd’hui la naissance de la liste « Pour une Région-Coopérative, Sociale, Écologiste et Citoyenne, avec Sophie CAMARD et Jean-Marc COPPOLA », pour les élections régionales des 6 et 13 décembre 2015 en Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Notre démarche est le fruit d’une coopération entre des partis politiques et des citoyens engagés.

Elle est née d’un diagnostic commun, celui d’une fracture démocratique qui se creuse et d’une abstention massive de la population. La liste proposera des innovations démocratiques, pendant la campagne et le prochain mandat, notamment via la Région coopérative.

Sur le site www.region-cooperative.org, un appel à citoyens-coopérateurs a déjà été lancé et a récolté de nombreuses contributions.

Une Charte éthique nous accompagnera pendant la campagne et d’ores et déjà, Sophie CAMARD et Jean-Marc COPPOLA s’engagent à signer la Charte Anticor.

Nous avons décidé de nous rassembler dans la mise en œuvre d’un projet commun, face aux politiques austéritaires, pour défendre et créer des emplois durables, lutter contre le réchauffement climatique (Transports, Énergie, Logement), promouvoir les services publics et le Bien Vivre dans notre Région (Environnement, Culture, Santé, Education).

Forte des expériences, des aspirations et des convictions des citoyens, la région coopérative portera un projet social et écologique pour notre région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Marseille, le 29 septembre 2015,

Une Région Coopérative

Par Sophie CAMARD

La moitié des citoyens ne votent plus. Il est grand temps d’inventer un mode de fonctionnement de notre démocratie et de nos institutions qui repose sur des Citoyens-Contributeurs aux politiques publiques, et pas simplement des électeurs. L’essor des modèles collaboratifs en économie peut nous aider à innover en politique, si la politique renoue avec sa fonction de visionnaire, d’arbitre, de régulatrice, de promotion des valeurs de coopération et d’égalité d’accès sur un territoire. Les élections régionales auront lieu les 6 et 13 décembre 2015, sans doute dans un contexte de grands bouleversements : crise grecque et européenne, guerre et barbarie en Méditerranée, dérèglements climatiques et conférence Climat à Paris (COP 21). Ces grands événements planétaires nécessitent une réponse politique pour tisser des liens de solidarité, trouver des solutions concrètes en s’appuyant sur des innovations démocratiques. C’est pourquoi je souhaite utiliser l’occasion qui m’est donnée, en tant que candidate, pour proposer et mettre en oeuvre une nouvelle façon de faire du collectif, et ainsi contribuer à transformer et développer la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur en Région-Coopérative. Ici, les enjeux économiques, politiques et sociaux sont forts. Le décalage est très important entre le niveau élevé des richesses produites, et les fortes inégalités sociales. Dans ce contexte, la Région PACA a déjà beaucoup agi : une politique pionnière de soutien à l’économie sociale et solidaire, une mise en réseau des entreprises engagées sur l’économie responsable, un soutien à « l’innovation par les usages » numérique, aux mobilités actives, une expérience dans l’organisation de concertations publiques. Cependant, les citoyens ne se sentent pas fortement concernés ni très impliqués dans les politiques régionales. La Région n’est pas un échelon d’aussi forte proximité qu’une commune et il faudrait trouver les moyens qu’elle le devienne. De manière générale, beaucoup de citoyens s’organisent eux-mêmes, par insatisfaction vis-à-vis de l’action publique mais aussi des modèles économiques actuels. L’essor de l’économie collaborative ou de « partage » montre la voie de nouveaux modèles horizontaux où la frontière producteur / consommateur s’efface, où les sources de revenus se diversifient. Ces modèles peuvent produire le pire : précarité, individualisme, remise en cause des droits sociaux, ultra-concentration des richesses dans les mains de quelques géants de l’Internet habiles à se protéger des Etats et leurs législations fiscales… comme le meilleur : le financement participatif qui permet de lever des fonds privés citoyens et solidaires, de nouvelles activités et nouveaux services proches des besoins des habitants, un mode fonctionnement où la rencontre entre individus est un moteur économique, la disparition des rentes d’intermédiaires.

L’opportunité et la nécessité d’une Région-Coopérative

Ces transformations de l’économie affecteront tôt ou tard le politique, soit parce que les citoyens s’organiseront de plus en plus eux-mêmes sans l’aide d’institutions discréditées et affaiblies financièrement, soit parce que le politique finira par comprendre l’opportunité démocratique de ce type de fonctionnement.

J’imagine une Région-Coopérative

Une Région-Coopérative valorise le modèle coopératif pour l’aider à se développer plus rapidement et faire bénéficier ses habitants des nouveaux emplois et richesses qu’il génère. Une Région-Coopérative fonctionne sur un modèle coopératif parce qu’il peut permettre à chacun de trouver sa place. Nous pourrions développer des plateformes numériques de coopération dans les domaines de compétences régionaux (mobilité, économie, formation…) qui permettraient aux citoyens de partager leurs projets entre eux mais aussi de participer à la fabrication des politiques publiques : améliorer un horaire de correspondance de train, identifier des besoins de formation, permettre à des artistes de se rencontrer pour monter des projets… La libre disposition des données publiques (« Open Data ») peut y contribuer. Combien de jeunes, de demandeurs d’emplois ou de petits entrepreneurs ne peuvent pas avancer parce qu’ils sont « privés de réseau », de « carnet d’adresses » ? La mise en réseau, la création de liens, voilà un service concret que pourrait offrir la Région… et qui serait créateur d’emplois et d’activités nouvelles. Parce que le numérique n’est rien sans la relation humaine, la Région-Coopérative a vocation à promouvoir et soutenir un réseau de lieux de proximité et de citoyenneté où se fabriquent et se tissent de nouvelles pratiques collaboratives. Le réseau émergent des « Tiers lieux » (espaces de co-working, fab-labs) et des Espaces Régionaux Internet et Citoyens, déjà soutenus par la Région, en sont des exemples. Ces espaces partagés de travail et de vie sont des laboratoires d’innovations sociales et démocratiques. Ils contribuent aussi à re-vivifer les traditionnels « centres sociaux », derniers espaces de rencontres, de conviviliaté dans bien des quartiers à l’abandon. Une Région-Coopérative, c’est aussi l’opposé des caricatures et de l’agressivité trop souvent associées à notre région. Sans nier l’existence de conflits, d’intérêts contradictoires, de débats d’idées nécessaires, nous pourrions cependant devenir un véritable « Territoire contributif », fédérateur d’énergies locales, qui serait cité en exemple pour ce qu’il crée de positif et de lien entre les citoyens, les salariés, les entrepreneurs, les demandeurs d’emplois, les consommateurs, les habitants. Dans une Région-Coopérative, le « chacun pour soi » cèderait le pas au « chacun pour tous ».

Il est grand temps.