Flastroff (Moselle) : Tir au fusil-mitrailleur Famas comme activité périscolaire !

vendredi 23 octobre 2015.
 

Décidément, en Moselle, on fait très très fort dans nos établissements scolaires. Après le petit gamin privé d’école parce que l’institution ne met pas de transports à disposition de ses parents, voici aujourd’hui ceux qui y sont allés, en classe, et auxquels on a appris de bien curieuses pratiques.

Ça se passe à Flastroff, une commune de 300 habitants, qui a, elle, la chance d’en avoir encore une d’école !

Comme un peu partout sur notre territoire, on y organise des "activités" pour rendre la chose attractive. J’en connais qui emmènent les petits en forêt, au musée, au planétarium, on fait venir des comédiens, des musiciens, des peintres, que sais-je encore. On les ouvre un peu à la culture, à la nature, à la vie quoi.

Ici, rien de tout cela. On a fait venir des militaires, dans le cadre du lien armée-nation. Ceux-ci sont arrivés munis de films, d’images, de véhicules, d’uniformes. Jusque là, rien d’extraordinaire. Mais là où l’opération nous secoue un peu plus, c’est qu’ils étaient également équipés de fusils d’assaut Famas. Et là où l’affaire se corse pour de bon, c’est que les réservistes ont fait manipuler ces armes aux enfants. Et ainsi, on a pu voir, dans le journal local, toute une rangée de petits élèves de 10 ans au grand maximum, en position du tireur couché, visant on ne sait pas bien quoi.

Nous voulons bien entendre le maire et le directeur d’école, partenaires consentants de la manœuvre, botter en touche en clamant que la "simulation" s’est déroulée sur le parking de l’école. Et donc hors de l’établissement ! Nous voulons bien entendre aussi le commandant du régiment concerné affirmer que les armes étaient "sécurisées". On l’espère, en tout cas !

En attendant, et à l’heure où un sénateur de Moselle déclare que l’immigration est la mère de tous les terrorismes, il nous semble qu’il n’existe aucune raison recevable pour que des adultes acceptent de mettre des enfants en contact avec des armes, même "sécurisées".

Lorsqu’on pense aux consignes de sécurité contraignantes qui sont imposées aux enseignants, pour une simple séquence d’EPS, ou de SVT, ou de physique. Lorsqu’on pense aux problèmes de conscience soulevés dans les esprits de nos collègues d’histoire ou de sciences pour aborder tel ou tel chapitre, sans blesser aucun de leurs élèves. Lorsqu’on pense aux règlements imbéciles dont la vie des écoles est semée. Et là, soudain, c’est d’armes de guerre qu’il est question… Comme aux USA, en somme. Apporte ton fusil à l’école !

À l’heure où les directives sur l’enseignement de la morale civique pleuvent, peut-on nous dire à quoi peut bien servir un tel atelier, puisque c’est bien ainsi qu’il a été défini ?

Le maire et l’instituteur répondent en un chœur émouvant que "les élèves ont adoré". Tout est dit, n’est-ce pas ? Fermez le ban…

Brigitte Blang


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