Le "bon boulot" du Front Al-Nosra

mercredi 2 décembre 2015.
 

- D) Ignoble exécution collective de 42 soldats sunnites pro-Assad.
- C) Le Front al-Nosra soutient des attentats de Paris
- B) Syrie : des rebelles formés par les Etats-Unis ont remis des munitions à Al-Qaida (Le Monde)
- A) Syrie : les États-Unis jouent (dangereusement) le Front al-Nosra contre l’Etat Islamique et Assad (Politis)

D) Surenchère entre l’Etat Islamique et le Front al-Nosra qui diffuse les images de l’exécution de 42 soldats syriens ( 26 novembre 2015)

Le Front al Nosra, dont Laurent Fabius disait qu’il faisait « du bon boulot« , se livre à une véritable surenchère dans sa concurrence avec l’Etat Islamique pour savoir qui incarne le djihadisme le plus actif, le plus puissant et le plus authentique. Le Front al-Nosra diffuse des images d’une ignoble exécution collective de 42 soldats sunnites pro-Assad. La mise en scène est identique à celle des vidéos de l’Etat Islamique.

http://www.medias-presse.info/wp-co...

C) Le Front al-Nosra soutient des attentats de Paris

Le Front al-Nosra, affilié à Al-Qaïda en Syrie, s’est distingué des autres milices opérant en Syrie, en affichant haut et fort son soutien aux attaques sanglantes, survenues vendredi à Paris, malgré l’hostilité ouverte du groupe envers Daesh (État islamique).

« Nous sommes heureux de constater qu’une secte déviante a été capable de mettre en œuvre une opération, couronnée de succès, à l’encontre des Kuffar (infidèles) », tels sont les mots figurant dans une déclaration publiée par le groupe (depuis un compte Twitter désormais supprimé) au cours du week-end, rapporte le site MEE.

Ajoutant que le Front al-Nosra aurait préféré être le groupe à l’origine desdites attaques. « Des érudits, comme Ibn Taymiyya, ont mis en lumière le principe suivant : nous choisissons le camp le mieux avisé des deux », enchaine-t-il.

Ibn Taymiyya, référence religieuse du XIII siècle constitue le père du Wahhabisme, religion d’Etat en Arabie saoudite et de Daesh.

Ahmed Shaheed, un milicien du Front al-Nosra, a dit à Middle East Eye que les attaques à Paris étaient prévisibles suite aux bombardements français contre l’État islamique en Syrie.

« Ce que vous avez vu à Paris, c’est une vengeance », a-t-il dit par le biais d’une application de messagerie sur mobile. « Alors, vous n’avez aucune raison d’être tristes. Si un pays décide d’en bombarder un autre, il doit s’attendre à des représailles. Rien de plus simple ».

Ahmed Shaheed, d’origine australienne, est, semble-t-il, basé à Alep, bien que cela n’ait pas été formellement vérifié.

Malgré la rivalité, de longue date, entre le Front al-Nosra et Daesh, il a dit qu’ils pourraient unir leurs forces contre les « tyrans ».

B) Syrie : des rebelles formés par les Etats-Unis ont remis des munitions à Al-Qaida (Le Monde)

Des rebelles syriens formés par l’armée américaine ont remis une partie de leur équipement et munitions au Front Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaida, a reconnu vendredi 25 septembre le commandement des forces américaines au Moyen-Orient (Centcom).

Les rebelles ont remis « six pick-up et une partie de leurs munitions à un intermédiaire soupçonné d’appartenir au Front Al-Nosra, soit à peu près 25 % de leur équipement »...

Il pourrait s’agir d’un groupe de rebelles syriens entraînés en Turquie par les Etats-Unis pour combattre l’organisation Etat islamique (EI) dont l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) avait signalé le week-end dernier l’entrée en Syrie.

A) Syrie : les États-Unis jouent (dangereusement) le Front al-Nosra contre l’Etat Islamique et Assad (Politis)

Rien de tel qu’un grand reporter enraciné sur place pour se faire une idée de ce qui se passe au Moyen-Orient. Robert Fisk, indéboulonnable envoyé spécial de The Independent, est de ceux-là. Et ce qu’il dit de la situation là-bas, c’est le moins qu’on puisse dire, ne caresse pas dans le sens du poil médiatique occidental.

En Syrie, les États-Unis sont dangereusement en train de jouer la carte des islamistes "modérés" (guillemets ironiques de Fisk) du Front al-Nosra contre l’État islamique (EI), et à tout hasard contre le régime d’Assad et son allié iranien qu’il est bien sûr urgent de mettre hors d’état de nuire, quitte à y brûler encore plus leurs ailes déjà bien roussies. « Coupeurs de gorges » contre « dingues »

Rappelons pour les profanes que le Front al-Nosra, dit aussi Jabhat al-Nosra, est une organisation salafiste djihadiste, rallié à Al-Qaïda en 2013. La force de ces « coupeurs de gorges » (Fisk) est d’avoir enrhumé l’Occident en se posant en seuls rivaux des « dingues » du camp d’en face (ou d’à côté), et même en défenseurs des minorités chrétiennes et alawites, avec la bénédiction hautement crédible du Qatar qui prétend en avoir éradiqué les éléments les plus extrémistes, mais aussi de l’Arabie saoudite et de la Turquie.

Il n’en fallait pas plus, écrit Robert Fisk, pour que l’oncle Sam tombe dans ce nouveau panneau, tant il est obnubilé par le péril chiite iranien, encore capable, malgré l’embargo qui le frappe, de déverser des milliards de dollars d’aide au régime d’Assad et de continuer à financer un couteux programme de recherche nucléaire.

Conclusion sans appel de Robert Fisk :

« Pas besoin d’être journaliste, encore moins théoricien du conspirationnisme, pour voir briller les signaux d’alerte qui entourent la "guerre contre le terrorisme" en Syrie. Parce que certains des terroristes vont bientôt être nos terroristes — aussi longtemps qu’ils combattront des terroristes encore plus horribles et les terroristes d’Assad en même temps. Tout ce qu’ils ont besoin est de plus d’argent et de plus d’armes. Et je vous parie qu’ils les obtiendront, courtesy of the ol’ US of A. »


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