L’UDF, force d’appoint de Nicolas Sarkozy...

dimanche 25 mars 2007.
 

À un mois de la présidentielle, François Bayrou prétend incarner une autre idée de la politique. Mais derrière les discours du franc-tireur, il y a les actes. Présent dans les deux assemblées parlementaires, le groupe UDF, par ses votes, ne s’est jamais signalé comme une alternative à l’UMP.

François Bayrou s’affiche aujourd’hui comme le chef d’un parti « différent des autres », « ni de droite, ni de gauche », avec un programme qui va « renverser le système ». Mais la posture d’opposant affichée par l’UDF est récente. Les quatre premières années qui ont suivi les législatives de 2002, l’UDF a toujours voté avec l’UMP. La dissidence ne commence vraiment qu’en mars 2006, à treize mois de la présidentielle. François Bayrou vote la motion de censure déposée par le Parti socialiste contre le contrat première embauche (CPE). Mais Il n’est suivi que par 9 députés, sur les 29 que compte son groupe à l’Assemblée nationale.

Le président de l’UDF a du mal à discipliner son parti. En juin 2004, les débats sur le projet de loi relatif à l’assurance maladie voient même François Bayrou être mis en minorité au sein de son propre groupe. Toutefois, en matière de sécurité, l’UDF n’a jamais voté contre les lois qui constituent le socle de la politique sécuritaire et répressive de Sarkozy. En fait, l’UDF souffre d’un manque de cohésion que l’absentéisme chronique de François Bayrou ne permet pas d’endiguer : il brille par son absence dans les trois quarts des votes. Autre comportement emblématique, lorsqu’à l’Assemblée nationale, le chef de l’UDF s’oppose à la majorité en 2006, c’est « à titre personnel », et jamais au nom de son mouvement politique.

Ainsi, l’UDF apporte son suffrage à tous les budgets présentés entre 2002 et 2005, alors même que l’endettement public de la France est entré en zone rouge (+ 8 %) et a déclenché une mise en garde de l’Union européenne. Ce qui n’empêche pas François Bayrou de déclarer : « La dette que nous avons laissée s’accumuler sur la tête de nos enfants est telle qu’il est honteux de leur en laisser la charge. »

L’UDF a rarement agi de manière autonome au sein des deux assemblées. Même si elle se revendique « centriste », indépendante des autres formations politiques, son président, François Bayrou, a appartenu à deux gouvernements de droite, de 1993 à 1997 : celui d’Édouard Balladur, puis celui d’Alain Juppé. Une orientation qu’il a confirmée en 2002, à la veille des législatives, en appelant à « voter UMP ou UDF, mais pas socialiste » (journal télévisé de TF1, le 3 juin).

En matière de positionnement, les chiffres parlent d’eux mêmes : à l’Assemblée nationale, et plus encore, au Sénat, où le groupe UMP à lui seul ne dispose pas de la majorité, l’UDF a voté le plus souvent avec l’UMP. Entre 2002 et 2007, sur les lois les plus importantes, l’UDF a voté à 44 reprises avec l’UMP et seulement à 16 reprises avec le Parti socialiste, mais surtout depuis 2006...

Par Olympia Nemet


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