"Pour continuer l’Europe, il faut la changer en la rendant aux citoyens !" ( Réaction de Marie-George Buffet à l’occasion du 50ème anniversaire de la signature du Traité de Rome)

mardi 27 mars 2007.
 

"Au-delà des célébrations édifiantes auxquelles il va donner lieu, le cinquantième anniversaire du traité de Rome, qui a fondé la CEE devenue depuis 1993 l’Union européenne, est une occasion de s’interroger sur la réalité et, plus encore, sur l’avenir possible de cette Union.

L’Europe, c’est-à-dire la mise en commun des atouts, des capacités de travail et d’innovation, des conquêtes sociales et démocratiques de ses peuples est une nécessité pour répondre au défi actuel d’un développement fondé sur la satisfaction des besoins humains et sur le respect de la planète.

Mais ce n’est pas dans cette direction que les institutions et les politiques de l’Union européenne la conduisent. Celle-ci est plongée dans une crise profonde, qui ne cesse de s’aggraver : crise économique, sociale, politique ; crise de confiance de ses peuples dans son projet même qui va jusqu’à une crise de légitimité.

Les « non » français et néerlandais en ont été le révélateur. Ils ont été de grands actes salutaires pour l’Europe, parce qu’ils ont empêché la constitutionnalisation des règles du capitalisme financier et de la soumission à l’OTAN pour l’ensemble des pays européens. Ils ont signifié le refus des peuples européens de la dictature de la « concurrence libre et non faussée » destructrice des garanties sociales, des services publics, des souverainetés populaires et leur exigence d’une Union européenne refondée sur d’autres bases. Les grandes lignes de cette refondation se dessinent à partir de la vie même. Elles prennent racine dans les mobilisations contre la directive Bolkestein et la précarité, pour la défense du service public ou contre la guerre d’Irak ; dans les exigences formulées par le mouvement syndical européen, les altermondialistes, les forces politiques progressistes, les multitudes de débats sur les alternatives au traité constitutionnel. Elles sont posées au travers les luttes pour une politique industrielle et énergétique européenne et la reconquête publique du fleuron de l’industrie européenne que représente Airbus.

Il n’y a pas d’avenir dans le choix des dirigeants actuels de l’Union européenne qui veulent contre la volonté de ses peuples poursuivre la marche forcée dans le sens du libéralisme en tentant de « sauver », d’une manière ou d’une autre, la Constitution libérale. Le choix du peuple français doit être respecté.

Avec les femmes et les hommes de gauche, avec les salariés qui ont dit « non », j’exige que la France retire sa signature de ce traité et qu’elle propose d’engager un grand débat à l’échelle des peuples européens pour un nouveau traité fondamental, ratifié par référendum, qui permette de libérer l’Europe de ses politiques et de ses institutions libérales.

L’élection présidentielle en France constitue un enjeu européen. Contribuer à rassembler celles et ceux qui contestent les politiques libérales et aspirent à des changements profond de l’Europe est une des dimensions essentielles de mon engagement et de mon combat. Comme jamais depuis le début de l’aventure européenne, pour continuer l’Europe, il faut la changer en la rendant aux citoyens.

Marie-George Buffet,

candidate de la gauche populaire et antilibérale

Paris, le 25 mars 2007.


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