Macron fait le malin

mardi 26 janvier 2016.
 

Il y a quelque chose de la méthode Sarkozy dans la façon d’agir de François Hollande. Il s’agit de faire suffoquer l’observateur, d’asphyxier le commentateur ou l’analyste sous une pluie permanente de déclarations outrageantes et de coups sidérants. Pour passer en force. Avant le coup d’éclat suivant qui chasse le souvenir du précédent. Dans la même journée, Macron provoque tous azimuts en transgressant la représentation du monde social telle qu’elle était à gauche. De l’autre, Hollande annonce le retour des bases américaines en France. Le tout dans la cohue et le tohu-bohu. De « Hollande l’Américain », nous ne découvrons rien sinon son impudence désormais affichée. Il avait déjà accepté les bases anti-missiles de l’OTAN un mois après son élection à Chicago, ruinant d’un trait de plume la stratégie de la dissuasion sans aucun débat parlementaire.

De Macron, disons qu’il est banal. Sa méthode est sans originalité : transgresser pour exister et étouffer la concurrence. Mais le jeu des pervers s’affine. Désormais, si Valls tient Hollande par la menace de la primaire, Hollande tient Valls par le Macron. Sur le fond, on comprend que Macron voulait flatter le patronat face aux salariés. Les cris des seconds étant censés faciliter la diffusion du message auprès des premiers. Bien joué !

Pour le reste ce qu’il dit n’a pas de sens. « L’entrepreneur » dont il parle, qui est-ce ? Le patron du CAC 40 ? Le patron de PME, de Start Up, ou bien « l’auto-entrepreneur » ? Voyons ceux-ci pour l’exemple. Ils n’ont de « patron » que le nom. Ce sont des travailleurs à la pièce, mal payés et sans couverture sociale. Ils sont un million ! Oui, leur vie est plus dure que celle des salariés parce que ce sont des auto-exploités. Leur condition sociale est celle des ouvriers à la tâche du 19ème siècle. Ceux qui font le choix de ce « statut » n’ont souvent pas d’autre choix s’ils veulent conserver une présence sociale dans leur branche d’activité et un salaire, même misérable. Pour ne rien dire de la gratification symbolique qui fait que « auto-entrepreneur » ça fait mieux que « Pôle emploi » dans certains milieux… Parfois aussi, ce statut leur est imposé par leur client quand il s’agit d’une entreprise. Tout le monde sait ça !

En attendant, Macron a réussi son coup. Tout le reste de son discours et de ses mesures réactionnaires passe inaperçu sous la bourrasque de la provocation. Mais je suis d’accord avec ceux qui notent la violence du symbole. Chaque jour, un des membres de ce gouvernement en rajoute à droite. Le Guen contre les syndicats, c’était pas mal aussi. Leur idée est que la société est passée à droite. Ils accompagnent le mouvement pour priver la droite de son oxygène électoral. Le PS et le gouvernement veulent être les gérants bénéficiaires des miasmes les plus glauques de notre époque. Peu leur importe le flacon pourvu qu’ils aient l’ivresse.


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