Des policiers assermentés mais un peu menteurs, semble-t-il...

mercredi 9 mars 2016.
 

Suite à une intervention policière à Corbeil Essonne pour une raison justifiée (rixe entre deux bandes), deux jeunes sont interpellés pour blessure à agent des forces de l’ordre dans l’exercice de leurs fonctions. Ils sont traduits devant le tribunal correctionnel d’Evry pour des faits d’outrage, de rébellion et de violences à l’encontre de fonctionnaires de police.

Les deux jeunes nient les faits. La parole des prévenus contre celle des policiers.

Lors d’une première audience, le procès est renvoyé car les enquêteurs ont versé au dossier le CD-Rom mais pas le logiciel adéquat. Cela s’expliquerait par un décalage entre le témoignage de certains fonctionnaires et les images.

Finalement, le visionnage des images de vidéosurveillance à l’audience, réclamé par la défense, a montré que les prévenus n’étaient pas responsables des blessures des policiers.

Parmi eux, Djimé, 18 ans. « Je ne reconnais ni la rébellion, ni les outrages. Les policiers sont venus directement sur nous et nous ont frappés avec leurs matraques, s’est défendu le jeune homme, engoncé dans sa doudoune noire. Je leur ai dit de faire attention car je venais de me faire opérer du genou mais ils n’en ont pas tenu compte ». Lors du visionnage de la scène à l’audience ce mercredi, le tribunal a constaté que le jeune majeur s’était agrippé à une barrière avant de s’asseoir et de présenter ses mains pour être menotté. Ce n’est que par la suite, plaqué au sol face contre terre, qu’il « gesticulera » pour montrer son opposition.

A ses côtés, Cheik comparaît pour les mêmes faits, la violence en plus. « Je suis arrivé après la bagarre car on m’a dit que mon petit frère était impliqué. Quand j’ai demandé pourquoi ils le frappaient, ils n’ont rien voulu savoir et m’ont attrapé à plusieurs. Je n’étais pourtant pas violent », a-t-il assuré à la barre.

« Il y a un décalage entre le témoignage de certains fonctionnaires et les images », concède la présidente, en référence à un brigadier qui l’accusait « de l’avoir menacé, les poings serrés ». Une version qui n’a pas été confirmée par les images. « Qu’est-ce qu’il se serait passé sans la vidéo ? a questionné l’avocat de la défense, Maître Laurent Caruso. Sur la seule base des déclarations des policiers, ses deux-là auraient fini en prison. Cette vidéo est accablante ». L’avocat contre attaque et annonce à l’audience qu’il vient de déposer une plainte contre les policiers. « J’attends le deuxième acte de cette affaire. J’espère qu’elle sera suivie », a-t-il conclu.


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