Valls a reculé d’un pas...

jeudi 17 mars 2016.
 

A) 1er recul du gouvernement sur la loi Travail ; continuons la mobilisation jusqu’au retrait

Suite à l’importante mobilisation des salariés et de la jeunesse, le gouvernement a réécrit une partie de la loi Travail. Après avoir imposé de nombreuses réformes néolibérales, il n’arrive désormais plus à contourner la colère de la population.

La logique générale du texte n’a toutefois pas changé. La seule suppression réelle concerne le temps de travail des apprentis qui restera celui autorisé par la durée légale du travail. Sur le forfait jour dans les petites entreprises et sur le plafonnement des indemnités prud’homales, le recul est en demi-teinte.

Le texte reste entièrement orienté vers l’intérêt des grandes entreprises. Les licenciements vont être facilités et les accords collectifs pourront déroger au code du travail en défaveur des salariés. La précarisation des jeunes va s’aggraver.

M. Gattaz ne s’y trompe d’ailleurs pas en se déclarant satisfait que « la sécurisation des licenciements soit maintenu ». La loi Travail ouvre la voie à un bouleversement considérable du modèle social français : avec elle le code du travail n’a plus pour rôle de protéger les salariés et les normes sont inversées.

Le Parti de Gauche continue à exiger le retrait intégral de cette loi et soutient activement les mobilisations qui vont dans ce sens, notamment le 17 mars et le 31 mars.

Guillaume Etiévant Secrétaire National du Parti de Gauche à l’économie et au travail

B) Loi travail : Valls doit aller "au bout" avec le retrait du projet de loi (PCF)

En annonçant le report de l’examen en conseil des ministres du projet de loi El Khomri, Manuel Valls, à sa manière, vient de contribuer au premier succès de la mobilisation contre le dynamitage du droit du travail. Ce recul gouvernemental est en effet à mettre au crédit de la cyber-mobilisation, des convergences sur le front syndical, des organisations de la jeunesse, de l’évolution du débat à gauche pour une indispensable "clarification". Plus profondément, ce qui est en train de s’installer dans le pays, au cœur la société française, est bien plus qu’une exaspération passagère. A la France défigurée que veulent imposer de force Hollande, Valls et son équipe, le plus grand nombre répond aujourd’hui : ça suffit.

Sur les réseaux sociaux, le hastag "#OnVautMieuxQueCa" fait la chronique implacable de tout ce qui, au quotidien, blesse les corps et les âmes. Le projet de loi Travail est devenu le symbole des attaques visant la dignité humaine, les droits, les conquêtes sociales et démocratiques.

Valls doit aller "au bout" avec le retrait pur et simple du projet de loi El Khomri. On peut l’y aider en portant dès cette semaine la pétition citoyenne au million de signataires, en faisant converger les luttes et les mobilisation et en écrivant tous ensemble le code du travail du nouveau siècle, celui de l’émancipation et de nouveaux droits et pouvoirs pour les salariés, avec les moyens de son application.

C) Loi travail : Manuel Valls ne réécrit le texte que dans les marges

Après le succès de la manifestation du 9 mars, le gouvernement a été contraint de revoir sa copie. S’il a reculé sur plusieurs dispositions pour se concilier certains syndicats, il n’entend pas retirer son texte comme le lui demandent la CGT, FO, Solidaires, la FSU et la plupart des organisations de jeunesse.

Le ton a changé. Mais le fond demeure. Si Manuel Valls a fait le dos rond devant les syndicats réunis hier à l’hôtel Matignon, emballant avec soin les quelques concessions lâchées sous la pression du près d’un demi-million de manifestants exigeant le retrait du projet de loi travail, le 9 mars, le démantèlement de pans entiers du Code du travail reste inscrit noir sur blanc dans le texte.

Le premier ministre appelle à « un nouveau départ » de la loi El Khomri, jurant avoir « entendu (les) interrogations sur certaines dispositions » (sic). Mais si certains reculs sont indéniables – sur le temps de travail des apprentis, le forfait jours dans les PME ou les indemnités prud’homales, par exemple –, le gouvernement s’accroche à la priorité de la négociation d’entreprise sur la loi et la branche, le référendum d’entreprise, ou encore la redéfinition du licenciement économique, moyennant quelques aménagements.

Avec le saupoudrage de quelques mesures destinées aux jeunes, l’objectif inavoué – et en partie atteint – apparaît ainsi clairement : amadouer une partie des syndicats favorables à une réécriture partielle du projet (CFDT, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Fage) pour tenter d’aff aiblir ceux (CGT, FO, Solidaires, FSU, Unef, UNL, FIDL) qui maintiennent leurs mots d’ordre de mobilisation pour le retrait du texte, après l’entrevue de Matignon.


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