Bolivie : Evo Morales ne pourra pas briguer un 4ème mandat

lundi 21 mars 2016.
 

Dimanche 21 février, on votait en Bolivie pour ou contre la possibilité d’une nouvelle élection d’Evo Morales à la présidence de la République en 2019.

A) Bolivie : Une défaite politique pour Evo Morales (NPA)

Morales était sûr de son coup... mais le Non a gagné de 135 000 voix, 51,30 % contre 48,70 %. Les résultats sont lourds de conséquences pour le pays et traduisent aussi un recul systématique des gouvernements dits progressistes en Amérique latine.

En sa faveur, le gouvernement avait les voix de la paysannerie indigène et l’appui de la direction des syndicats  : la COB, la Fédération des Miniers, les Fabriles... La Bolivie connaît un fort processus d’étatisation et de cooptation du mouvement populaire. Néanmoins, les grandes villes ont voté pour le Non  : ainsi, Morales a perdu à Santa Cruz, Potosí, Cochabamba et aussi à El Alto, banlieue populaire de La Paz où le MAS a aussi perdu la mairie il y a quelques mois. La petite bourgeoisie ainsi qu’une partie de la classe ouvrière, de la population des quartiers, de la jeunesse, se sont prononcés contre la réélection de Morales.

L’appui à celui-ci reste pourtant loin d’être négligeable et le MAS peut continuer à rêver de rester au pouvoir pendant de longues années. Son gouvernement est le plus stable de l’histoire de la Bolivie et le ministre de l’Économie est en place depuis 10 ans. Le climat des affaires est excellent, le budget est relativement contrôlé et les investisseurs étrangers présents.

B) Bolivie. Pas touche à la Constitution (L’Humanité)

Les Boliviens se sont prononcés contre la levée de la limitation du mandat présidentiel.

L’article 168 de la Constitution ne souffrira aucune modification. Deux jours après la tenue du référendum où 6,5 millions de Boliviens devaient se prononcer sur la levée ou non de la limitation du mandat présidentiel et de la vice-présidence (actuellement plafonné à deux), le tribunal suprême électoral a annoncé mardi que le « non » à la réforme constitutionnelle l’a emporté avec 51,31 % des suffrages contre 48,69 % pour le « oui ».

Ce résultat implique que le chef de l’État, Evo Morales, et son vice-président, Alvaro Garcia Linera, avec lequel il forme un binôme, ne pourront briguer un nouveau mandat en 2019. En dépit de cette défaite, le président a estimé qu’elle ne changeait en rien ses dix ans à la tête du pays andin – l’une des nations les plus pauvres du sous-continent – et par là même les politiques d’inclusion sociale et ethnique dont il est à l’origine depuis 2006. « Nous avons fait l’histoire non pas comme des vaincus », a précisé Evo Morales dans une déclaration qui s’adressait en premier lieu à l’opposition de droite qui, dès la fermeture des bureaux, s’est cru autorisée à revendiquer la victoire du « non » en toute illégalité.

Quoi qu’il advienne des débats au sein du Mouvement vers le socialisme, le revers électoral de dimanche ne devrait pas entamer le reste du mandat présidentiel. Pour rappel, Evo Morales a été consacré lors de sa réélection il y a un an, terrassant ses adversaires avec plus de 60 % de suffrages obtenus. Sur les plans social et économique, son bilan est à faire pâlir plus d’un chef d’État avec une croissance économique de plus de 6 %, en dépit d’un contexte régional en berne.

Cathy Ceïbe


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