Á tous les déçus du PS (appel de Nouvelle Gauche Socialiste)

samedi 26 mars 2016.
 

Le tournant opéré par le président de la République en faveur du « socialisme de l’offre » a profondément désorienté celles et ceux qui espéraient un changement en 2012.

Il faut malheureusement se rendre à l’évidence. La « fronde » est dans l’impasse. Le débat qui aurait dû avoir lieu au congrès de Poitiers a été esquivé par les tenants de la ligne majoritaire. Le PS, godillot, soutiendra jusqu’au bout la politique que la cinquième République permet à un seul d’imposer à tous. Ce choix n’est ni juste sur le plan social, ni efficace sur le terrain économique. La finance règne plus que jamais. Le chômage et les inégalités s’aggravent. La transition écologique attend toujours son heure. Les salaires et les pensions sont gelés. Les services publics souffrent de la réduction des dépenses publiques. Les collectivités territoriales sont étranglées par la baisse des dotations de l’Etat. La loi travail détricotera les 35 heures et affaiblira les salariés dans leur relation avec leurs employeurs. Cette dérive libérale s’accompagne désormais d’un tournant sécuritaire. Aux antipodes de la dénonciation du coup d’Etat permanent, le PS défend l’état d’urgence permanent et reprend à son compte le thème fétiche de l’extrême droite de la déchéance de la nationalité. Ce nouveau trouble, semé parmi les militants socialistes, pousse un nombre croissant d’entre eux à démissionner. Maintenir ce cap conduira le PS à la déroute lors de l’échéance électorale majeure en 2017.

L’existence même du parti d’Epinay est désormais menacée. L’ancien ministre de l’économie a dénoncé cette « marche vers le désastre ». Son ex-ministre délégué appelle à mettre un pied en dehors du PS. Une ancienne première secrétaire critique désormais ouvertement les choix de l’exécutif. Un député ayant mené la « fronde parlementaire » propose de créer un mouvement citoyen de type nouveau et a lui-même fini par quitter le PS. La référence à Podemos et Syriza est devenue le lieu commun de tous les déçus du PS. Il est temps de passer aux travaux pratiques.

C’est pourquoi nous nous adressons à toutes les citoyennes et citoyens qui se sentent socialistes dans l’âme, à celles et ceux qui s’abstiennent désormais à chaque élection, aux adhérents du PS d’hier et d’aujourd’hui qui se désespèrent de n’avoir pu changer leur parti. Nous leur proposons à court terme de nous rassembler hors du PS, dans un nouveau mouvement : la Nouvelle Gauche Socialiste (NGS).

Nous ne sommes pas des sociaux-libéraux. Nous sommes des socialistes dont l’ambition est d’étendre le contrôle démocratique de la production et de la répartition des richesses, dans le respect de notre planète et des droits fondamentaux de l’être humain. Nous partageons en cela de nombreux points communs avec les militants qui se battent désormais hors du PS pour promouvoir le progrès social. Nous leur proposons à plus long terme de faire émerger une dynamique collective innovante, qui transcende les frontières des appareils politiques « de gauche » existants, perçus par nos concitoyens comme de simples forces d’appoint d’un PS discrédité.

Il est urgent que les socialistes de conviction prennent la mesure de leur responsabilité. La France est à la croisée des chemins.


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