Je dis aux entreprises : faites des profits ! (c’est de qui ?)

lundi 9 avril 2007.
 

La candidate du PS, Ségolène Royal, mise sur la seule peur de Sarkozy pour gagner l’élection présidentielle.

Qui a dit : « Je dis aux entreprises : faites des profits, il n’y a pas de honte à faire des bénéfices. Il faut sortir de cette idéologie punitive du profit » ? Nicolas Sarkozy ? Raté, c’est Ségolène Royal. Décidément, rien ne l’arrête. Au moment où, malgré les profits affichés, les plans de licenciements s’amoncellent provoquant rage et dépit pour des centaines de milliers de familles, et à quelques encablures de l’élection, Ségolène Royal fait le choix d’afficher ses sympathies aux patrons à la « une » de la revue Challenges.

Les rédacteurs de la revue le soulignent eux-mêmes : « Jamais aucun dirigeant socialiste - pas même Michel Rocard - n’était allé aussi loin dans la rupture avec les origines guesdistes du parti. » Ils mettent ainsi le doigt sur la mutation du Parti socialiste qui est engagée. Inachevée, cette mutation consiste à moderniser le vieux parti pour le débarrasser définitivement de ce qui reste de l’héritage des deux siècles précédents. Le moderniser pour qu’il ressemble au Labour britannique ou à la social-démocratie allemande et puisse, sans que cela ne génère trop de contradictions en son sein, durer au pouvoir sur la base d’un projet libéral tempéré. Le programme mis en avant par la candidate se situe dans cette logique. Il s’agit de trouver un point d’équilibre pour une situation instable, baptisé « ordre juste ».

C’est pour cela que, si elle indique aux patrons qu’ils ne doivent pas avoir honte de s’enrichir, elle ajoute deux limites : il faut que « l’argent soit honnêtement gagné », et qu’il « soit correctement redistribué ». En d’autres termes, le libéralisme, tempéré par la morale comme philosophie économique et sociale. Du coup, on ne trouvera aucune mesure concrète pour organiser cette redistribution des richesses ni, a fortiori, pour en fixer le niveau. Sans s’attaquer aux profits, avec Royal comme présidente, on peut avoir « l’ordre », mais il ne faudra pas espérer avoir la « justice » sociale...


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