1 200 000 manifestants ce 31 mars

dimanche 3 avril 2016.
 

Au total, la police a dénombré 233 rassemblements. Le décompte des syndicats CGT et FO fait état de 1,2 million de personnes dans les rues, dont 160 000 à Paris. Le 9 mars, la police avait compté 224 000 manifestants, les syndicats 400 000 à 500 000.

A) Immense mobilisation ce 31 mars. Une seule issue : LE RETRAIT (CGT)

A l’image de la tour Eiffel fermée pour cause de grève, la mobilisation pour le retrait du projet de loi El Khomri et l’écriture d’un code du travail du 21ème siècle a été un véritable succès.

Au soir de ce 31 mars nous recensons près d’1,2 million manifestants dans 250 villes avec plusieurs milliers d’arrêts de travail.

Cette mobilisation est à l’image des 70% de français qui veulent le retrait de ce projet de loi.

Dans de nombreuses manifestations, l’unité syndicale dépassait largement le cadre des organisations qui avaient appelées.

Le gouvernement doit retirer son texte. Inutile de s’entêter plusieurs semaines comme pour la constitutionnalisation de la déchéance de nationalité et les mesures d’état d’urgence. Les recettes qu’il propose avec le Medef, sont toujours ringardes, cela fait plus de 30 ans en France comme en Europe que s’applique une baisse des droits des salariés, du coût du travail avec pour seules conséquences une montée du chômage et une augmentation des dividendes versés aux actionnaires (+25% en 2015).

Dans un contexte de hausse du chômage et d’explosion de la précarité, ce texte va favoriser le dumping social. Cela exacerberait encore plus la mise en concurrence entre des salariés, des entreprises sur un même territoire, une même branche. Elaborer un code du travail pour chaque entreprise, cela ne créera en aucun cas des emplois pérennes nécessaires à la relance économique et à l’investissement.

La jeunesse crie partout « on vaut mieux que ça ! » avec elle, la CGT est disponible pour construire ce « mieux ».

Nous proposons un nouveau statut du travail salariés avec des droits attachés à la personne et transférables d’une entreprise à l’autre, avec une sécurité sociale professionnelle pour ne plus passer par la case « chômage » en cas de changement d’entreprises.

Nous proposons de travailler moins pour travailler mieux et travailler tous. Nous exigeons une autre répartition des richesses et l’augmentation des salaires et des pensions.

Avec l’ensemble des organisations syndicales à l’initiative de ce 31 mars, nous allons proposer de poursuivre et amplifier l’action, les grèves, les manifestations, notamment le 5 avril en direction des parlementaires, le samedi 9 avril et après, jusqu’au retrait de ce projet de loi et pour l’obtention de nouveaux droits sociaux.

Montreuil, le 31 mars 2016

B) 1,2 million de manifestants dans toute la France (FO)

« Elle m’a dit qu’on avait rendez-vous devant le ballon FO, explique à une amie un jeune manifestant. Mais le problème, c’est qu’il y a plein de ballons FO ». A en croire le flot sortant de la bouche du métro place d’Italie, la mobilisation parisienne contre la réforme du Code du travail a fait le plein. A Bordeaux, 30 000 personnes ont battu le pavé, à Rennes 10 000, à Toulouse 100 000, à Marseille 120 000. Pour Paris, 160 000 personnes. 1,2 million dans toute la France. Partout le nombre de manifestants est deux à trois fois plus important que le 9 mars.

Si le gouvernement ne comprend pas, Il y aura des suites

Qu’est-ce que cela signifie ? « Cela veut dire que le gouvernement devrait ouvrir les yeux et les oreilles, prévient Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO. Le président de la République a été sage hier, en retirant le projet de loi sur la déchéance de nationalité. Il faut qu’il soit sage aujourd’hui aussi en retirant le texte de la loi travail. Si le gouvernement ne comprend pas, cela veut dire qu’il y aura des suites, y compris par la grève. »

Casquettes, écharpes, chasubles et surtout parapluies sont de mise à Paris. Les fédérations Force Ouvrière sont au rendez-vous : transports, commerce, énergie, com, etc. Les UD de toute la région parisienne « Tous ensemble, tous ensemble, ouais, ouais, ouais », « La loi El Khomry, c’est de la C … [à vous de trouver la rime] » mais également « Non au travail le dimanche » ou « Qui sème la misère récolte la colère ». Ni amendable, ni négociable

« Aujourd’hui, c’est le début de quelque chose », s’exclame Jean-Pierre. Il arrive de Versailles où il travaille pour le ministère de la Culture. « La destruction du code du travail va précéder la destruction des statuts. ». Pour Julie, salariée dans le secteur de l’énergie, c’est l’inquiétude qui domine « Avec les réductions d’effectifs et la centralisation qui se déroulent actuellement dans notre branche, nous avons beaucoup de mal à croire que le dégraissage du code du travail créera de l’emploi. »

Stevan est on ne peut plus clair : « cette loi n’est ni amendable, ni négociable. L’article 1 dit que les droits fondamentaux des salariés seront subsidiaires de l’intérêt de l’entreprise. Le patron devient un seigneur. » Avant d’ajouter qu’avec cette loi, les salariés ne seront plus en République lorsqu’ils franchiront le portail des entreprises. Un parfum de déjà vu

Devan, enseignant chercheur dans les Yvelines s’est mobilisé parce que la loi travail propose un renversement de la hiérarchie des normes qui explose complètement tous les cadres nationaux. « C’est quelque chose qu’on connaît déjà à l’université. On a déjà subi les lois d’autonomie, avec Valérie Pecresse puis Genevieve Fioraso ». Catherine, enseignante dans le secondaire a le sentiment qu’après les salariés du privé, ce sera au tour des fonctionnaires.

Tous demandent le retrait de la loi, pour à la rigueur, ouvrir de vraies négociations après. Car une réforme du code du travail pourquoi pas mais si, et seulement si, cela se traduit par de réelles avancées sociales pour les salariés.

C) Les jeunes toujours plus mobilisés contre la loi travail ! (FIDL)

La FIDL, le syndicat lycéen se réjouit grandement de la journée de mobilisation contre la loi travail durant laquelle plus d’un million deux-cent mille personnes ont manifesté. Du côté des jeunes, ce sont plus de 180 lycées bloqués et plus de 200 lycées qui se sont mobilisés partout en France. Après trois semaines d’action, le mouvement continue de s’amplifier malgré les conditions difficiles. Le syndicat appelle d’ores et déjà les lycéens à amplifier le mouvement le mardi 5 avril prochain.

Les jeunes ont massivement montré leur mécontentement face à un gouvernement qui ne répond pas à leurs attentes. La jeunesse demande le retrait de la loi travail qui constitue un véritable danger pour son avenir en ne lui proposant que de la précarité et attend du gouvernement qu’il mène une réelle politique de jeunesse en donnant à chaque jeunes les moyens de s’émanciper et d’accéder à un emploi dans des conditions normales.

Aujourd’hui, La FIDL demande au gouvernement de mettre en place les mesures proposées ci-dessous par les jeunes pour lutter réellement contre le chômage :

Le code de la route et le permis gratuit au lycée ;

Une meilleure orientation au collège et au lycée ;

De nouvelles formations en rapport avec les nouveaux métiers de l’écologie et du numérique par exemple ;

Un réel suivi entre le monde des études et l’arrivée sur le marché du travail.

C’est de cette façon que notre société luttera positivement contre le chômage et la précarité.

La FIDL, le syndicat lycéen appelle les jeunes à rester déterminés dans cette mobilisation juste et nécessaire face à un projet de loi qui bafoue les principes même de notre modèle sociale et de la protection des plus faibles.

D) Mobilisation en nette hausse contre la loi travail dans une ambiance parfois tendue (Centre Presse)

Les concessions du gouvernement sur le projet de loi travail n’ont pas calmé la colère : salariés, étudiants et lycéens ont défilé jeudi beaucoup plus nombreux que le 9 mars dans toute la France pour réclamer le retrait d’un texte jugé trop libéral, lors d’une mobilisation émaillée de violences.

Entre près de 390.000 personnes selon les autorités, 1,2 million, dont 200.000 jeunes, selon les organisateurs, ont manifesté dans 250 villes, "avec plusieurs milliers d’arrêts de travail", à l’appel de sept syndicats de salariés et d’étudiants (CGT, FO, Solidaires, FSU, Unef, FIDL, UNL).


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