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... Ils sont arrivés à 18 heures, dimanche soir, après la représentation de Phèdre, mis en scène par Krzysztof Warlikowski, et dans laquelle joue Isabelle Huppert, pour occuper les locaux jusqu’à mardi, gentiment : le lundi, à l’Odéon, c’est relâche. Une trentaine de personnes, « intermittents, étudiants, précaires et nuitdeboutistes », comme ils se désignent eux-mêmes dans le communiqué de presse, lu au mégaphone ce lundi matin depuis la terrasse du théâtre. « De l’argent il y en a, construisons de nouveaux droits », hurle en lettres rouges la grande banderole qu’ils y ont déployée.
La journée de lundi s’annonce longue. A 10 heures, seule une poignée de militants les soutiennent sur la place. « Ce n’est que par le blocage des institutions qu’on obtient le dialogue », indique Jade, intermittente régie à Alain, « autonome » en 1979, aujourd’hui à la tête d’une société d’aide au développement d’entreprises. « C’est étonnant de vouloir casser ce régime dont de plus en plus de gens ont besoin », s’indigne Guy Nicolas, un ancien. « Tiens, s’exclame-t-il en montrant un homme au grand galure noir sur le balcon, c’est Michel, le fondateur de la compagnie Jolie Môme. » Celle qu’on retrouve dans le film Merci Patron !, de François Ruffin, le « blockbuster » de Nuit debout.
Reprise des négociations mercredi
De là-haut, on s’évertue pour lutter contre le froid à haranguer au mégaphone une foule qu’on espérait plus nombreuse. Lieu des débats lors de son occupation en 1968, de la victoire des intermittents en 1992 lorsqu’ils l’investirent, l’Odéon aurait-il perdu de sa force symbolique ? « Les gens vont venir ce soir, assure au téléphone, Claire, qui fait partie des occupants. On appelle à un rassemblement à 17 heures devant le ministère du travail, qui doit ensuite rallier l’Odéon. »
Vœu exaucé. Devant le ministère du travail, 300 personnes écoutent le compte-rendu des négociateurs qui – « dans la salle des accords de Grenelle », comme le dit fièrement le représentant CGT – affrontent l’ennemi de classe : le patronat. « Séparation du Medef et de l’État », résume la pancarte du maigre et longiligne Jean-Baptiste, alias Voltuan, instituteur à la retraite qui est depuis des lustres de toutes les manifs avec ses habits fluo et ses slogans peints. L’antienne est partout répétée. « Pends, pends ton patron, tu auras sa galette. Pends, pends ton patron, tu auras son pognon », chante une militante...
Article original : http://www.lemonde.fr/culture/artic...
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