Avec la puissance intellectuelle qu’on lui reconnaît encore dans quelques dîners en ville et à l’Express où il garde sa chronique, Jacques Attali, après avoir évoqué les différents mouvements qui, dans le monde, ont fait naître de nouvelles pratiques politiques, nous livre un diagnostic sans égal sur la Nuit debout, assorti d’une découverte majeure sur le concept même de nuit.
Si le mouvement, dit-il, démontre que le pays a envie de penser, de réfléchir, de débattre de son avenir (ce qui n’est déjà pas si mal, non ?), en fait il dit plus et c’est propre à la France : « Le fait qu’il ait lieu la nuit et seulement la nuit est révélateur de son impuissance originelle. » Et cela parce qu’ « aucune vraie révolution n’a lieu de nuit, aucun vrai changement n’a lieu seulement la nuit ».
Car « vraiment rien de réel n’advient la nuit ». Comme la nuit de la Saint-Barthélemy, la Nuit des longs couteaux, la prise du Palais d’hiver, la nuit du 4 août 1789 avec l’abolition des privilèges. Allons Jacques Attali, il faut se réveiller.
Maurice Ulrich
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