FIRMI LE 31 MARS 2007 : INTERVENTION DU MAIRE, Roger LAJOIE-MAZENC, LORS DE LA PLANTATION SYMBOLIQUE DE L’ARBRE

mardi 3 avril 2007.
 

N’en déplaise aux météorologues, l’hiver a été rigoureux ! C’est de l’hiver des territoires que je veux parler. Un hiver terrible aussi bien pour les territoires ruraux, comme les nôtres, que pour les banlieues. C’est bien cet hiver qui nous a rassemblés si nombreux comme pour nous réchauffer mutuellement - dans cette petite ville de FIRMI - berceau de la sidérurgie - qui s’est retrouvée creuset de mécontentement.

Ces dernières années ont été particulièrement rudes pour notre région : menaces sur la maternité et sur le commissariat de DECAZEVILLE sauvés par la mobilisation du collectif « Tous ensemble pour le Bassin » mais fermeture - SARKOZY ayant eu la main lourde - des 3 gendarmeries du même canton d’AUBIN, accompagnée d’une multiplication d’attaques contre les services publics, touchant tous les secteurs de notre vie : éducation, santé, énergie, transports, poste, équipement. La subdivision DDE de DECAZEVILLE a été délocalisée et la ligne SNCF RODEZ-PARIS desservant le Bassin n’est plus directe.

L’offensive n’a donc cure des efforts déployés par les élus pour redynamiser un Bassin fier d’avoir arraché des mesures du CIADT pour échapper à son syndrome. Un Bassin qui, malgré le solde négatif de son recensement connu dans 4 communes urbaines sur cinq, peut afficher un nombre d’emplois - surtout industriels - reparti à la hausse de 11 % malgré la fermeture de ce qui restait des Houillères.

En vous accueillant et en vous remerciant d’avoir répondu à l’appel du Collectif Aveyronnais de défense et de développement des Services Publics, le Maire de FIRMI veut vous prévenir : vous avez mis les pieds, Mesdames, Messieurs, chers amis, dans une « zone non A.G.C.S. ». En octobre 2004, le Conseil municipal de FIRMI, répondant à une demande d’ATTAC, s’opposait ainsi à l’A.G.C.S. négocié au sein de l’O.M.C. visant à libéraliser et à privatiser à terme tous les services de tous les secteurs, contraignant alors les collectivités locales à renoncer aux missions de service public qu’elles assurent.

Dans cette ambiance de privatisation et de marchandisation à tout-va, inspirée par la Commission européenne et soutenue par la Droite et le Centre, la Poste commençait à donner des signes de défaillance conduisant la municipalité à prendre motion sur motion.

Sa vigilance était trompée, en 2005, par la réduction des services apportés, avant une série de mesures propres à détourner l’usager, comme pour mieux préparer l’estocade.

Avec l’appui du Collectif départemental de défense et de développement des Services Publics (le Président Pierre PANTANELLA est là, à mes côtés), on s’est rebellé à FIRMI en considérant que le territoire appartient à ceux qui y vivent et que c’est donc à eux de s’exprimer sur l’aménagement du territoire.

Pétition pour un référendum d’initiative populaire, journée d’expression citoyenne locale, mobilisation des médias régionaux et nationaux, ont mis une population en état d’insurrection civique, comme le constatait Jean-Luc MELENCHON.

Nous sommes arrivés à la conclusion que nous ne pouvions définir seuls les besoins et les moyens. D’où une stratégie de très grande ouverture que le président du Conseil Général de l’Aveyron, l’UMP Jean PUECH, a feint de ne pas comprendre.

Au contraire de ses propos politiciens, depuis le 1er octobre et le 13 janvier, quel chemin parcouru grâce à une démarche hautement participative face à la tyrannie de la politique du coup de force permanent !

Avec la problématique de la Poste - qui ne lui est d’ailleurs pas particulière - FIRMI a constitué l’acte fondateur et le fait déclencheur d’une série de manifestations. Vous l’avez bien compris vous tous qui êtes ici, dans le prolongement de la manifestation de GUERET du 5 mars 2005. L’enjeu est d’importance puisqu’il s’agit de la défense et de l’amélioration des services publics partout et pour tous.

L’exemple de l’Aveyron - des fiches sont rassemblées dans les dossiers qui vous ont été remis - est significatif des ravages de la politique ultra libérale à laquelle notre pays est soumis. La logique marchande conduit à brader les services publics aux intérêts privés. C’est d’un choix de Société qu’il s’agit : ultra libérale ou solidaire ?

Dans ce contexte, la Convergence Nationale des Collectifs de défense et de développement des Services Publics (dont le Président Bernard DEFAIX est également là, à mes côtés) a voulu frapper un nouveau grand coup pour couronner les travaux de ses Etats Généraux tenus à PARIS le 10 mars dernier et pour vulgariser son manifeste.

Elle a choisi FIRMI pour sa fête nationale placée sous le signe du printemps. En résistance à l’hiver des territoires, un printemps des services publics.

Période charnière sensible, l’actuelle campagne pré-électorale était, en effet, propice à une réflexion commune, à une prise de conscience collective et à des propositions partagées concernant une société solidaire en vue de garantir à nos collectivités des services publics de qualité. Quand on touche au service public, ce sont les territoires et les populations les plus fragiles qui sont les premiers touchés.

L’idée de service public est liée à la notion de communauté sociale. Quand des usagers, des élus, des salariés s’organisent pour défendre ou exiger une poste, une école ou des logements sociaux, un hôpital, des trains, une eau de qualité, c’est aussi un mode d’organisation sociale qu’ils proposent. Le lien social, le facteur humain, nous voilà bien loin de la logique marchande. Et le facteur humain c’est bien ce qu’incarne le préposé de Royère-Vassivière en Limousin, celui que la Poste, vengeresse, vient de sanctionner.

Alors, estimant que tous les candidats à la présidentielle ne se prononcent pas suffisamment explicitement sur les services publics, nous avons voulu, nous citoyens, nous élus, nous militants, porter le problème social sur la scène pour interpeller les politiques. Eh bien oui, à travers les services publics, les citoyens s’approprient la politique ! Grâce à votre présence aussi nombreuse, nous mettons cela en débat, nous le portons au coeur des enjeux.

La responsabilité est donnée aux candidats (présents ou relayés par leurs représentants) de répondre aux doléances et de se positionner. Quitte à pointer du doigt les absents, nous en tirerons des conclusions et des conséquences.

Les services publics - valeur refuge de la République - nous les avons eus en héritage. Ils sont notre bien commun. Nous aimons à redire que ce que le Conseil National de la Résistance a réussi à imposer dans une France dévastée ne doit pas être dilapidé par les tenants d’un pays devenu prospère grâce aux sacrifices et au travail de nos parents puis de nos générations.

Voilà pourquoi, dans ce large espace de démocratie qui a eu, toute la journée, l’avantage de nous mobiliser au sein des ateliers, nous avons voulu que soient posés les problèmes de fond.

Ce matin avec l’état des lieux et le point sur les luttes en cours, cet après-midi avec les propositions, nous avons préparé le terrain en vue de semailles dont nous attendons une bonne récolte.

Vous connaîtrez, tout à l’heure, à l’issue de cette manifestation et du défilé qui va se terminer sur la Place de la République - la bien nommée pour la circonstance - la synthèse de travaux qui n’en resteront pas là.

Il conviendra de les valoriser, de les porter haut, de les faire triompher parce qu’ils proclament la Société que nous voulons.

C’est un modèle de Société que nous défendons parce qu’il amène de la cohésion sociale. C’est pourquoi, nous estimons que les services publics ne sont pas une dépense de fonctionnement mais un investissement. La paix sociale passe par des services publics forts.

En appelant le printemps des services publics, nous allons maintenant procéder à un acte symbolique en plantant, ici même, là où bat le coeur de la cité, un arbre... l’arbre des services publics.

Et c’est à deux jeunes filles porteuses d’avenir, l’une encore récemment conseillère municipale jeune, l’autre fille de postier, que nous avons confié cette mission dont elles vont s’acquitter sous les traits de Marianne... symbole de la République.

Sous la pelle, va rouler le terreau dont nous comptons bien qu’il fertilisera ce carré de France profonde.

Ce soir, tous réunis, tous ensemble, venus de toute la France, à l’appel de collectifs, de syndicats, d’associations, d’assemblées d’élus, et de partis politiques, nous plaçons les services publics au coeur du débat présidentiel, ne nous en cachons pas.

Car, pour nous, les services publics sont au coeur de l’égalité républicaine.


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