Valls doit céder ou s’en aller

mardi 31 mai 2016.
 

La politisation avance. Les pénuries de carburant percutent les habitudes quotidiennes et elles obligent donc chacun, même totalement indifférent jusque-là, à se faire une opinion personnelle sur la responsabilité de la situation. Elles sont donc un facteur de conscientisation et de politisation. Comme prévu, c’est le système médiatique qui fait le travail de défense du système en stigmatisant les grévistes et en mettant en œuvre chaque jour les éléments de langage traditionnels dans le contexte « otage », « violences », « radicalisation » etc.

Certaines fois, l’ignorance et la naïveté des journalistes achèvent de donner le goût de la propagande dont ils ne se rendent pas compte. Ainsi quand, sur BFM, un commentateur parle de « l’ultra gauche » pour désigner André Chassaigne, président du groupe communiste, au motif qu’il soutient la grève ! Il va de soi que ce pilonnage a un effet. Il stimule les réactionnaires et sidère les esprits simples qui croient « ce qui est dans le journal ». C’est-à-dire les fameuses « majorités silencieuses » qui sont les supplétifs auxquels se raccrochent tous les gouvernements en difficulté devant un mouvement social. À présent, on voit bien la manœuvre : dissocier la CGT de FO (peine perdue) et des syndicats de lycéens et d’étudiants. Le ciblage anti-CGT est poussé jusqu’à l’absurde !

Mais à l’inverse aussi, les images d’assaut policiers et les séquences alarmistes diffusées en boucle stimulent les nôtres, ceux qui combattent mais aussi ceux qui se tenaient sur la réserve et qui voient la combattivité se déployer sur le terrain et le bras de fer se durcir. Les refrains réacs que l’on croyait réservés aux gouvernants de droite sont désormais dans la bouche de tous les chefs PS. Ils creusent pour longtemps un fossé entre eux et ceux qui entendent s’abandonner à la vieille vindicte anti-ouvrière ! Tout cela clarifie et imprègne les consciences. Rien de tout cela ne va s’arrêter. C’est le moment ! Le blocage va s’étendre et contaminer secteur après secteur. C’est le 49,3 des salariés qui s’applique.

L’État en panique. Dans ce contexte, la situation est intenable au sommet de l’État. Il faudrait à présent un miracle pour que Valls échappe à la motion de censure de gauche en juillet et un autre pour que la droite ne la vote pas. À quoi bon, dès lors, continuer cet inepte et désorganisateur bras de fer se disent un nombre croissant de responsables ? D’autant que d’ici trois semaines commence l’Euro de foot. La compétition est impraticable si elle est prise en tenaille entre le mouvement social et l’état d’urgence. Les responsables PS en sont conscients et, du coup, chacun avance ses pions pour trouver une issue.

Et c’est alors l’occasion d’une nouvelle cacophonie qui aggrave la pagaille et les pertes de sang-froid des chefs du dispositif PS. L’accrochage entre le Premier ministre et le président du groupe PS en atteste parmi d’autres exemples. On voit que la fin s’approche. Le passage en force de Valls est impossible dorénavant. Sa nature ne le porte ni à composer ni à céder non plus après s’être autant engagé. Il va donc se briser. C’est une affaire d’heures. Il faut donc tenir et étendre le mouvement. Cette agonie pourrait bien vite atteindre Hollande lui-même s’il ne coupe pas de son propre chef l’amarre qui l’entraine au fond du gouffre où sombre Valls. Notre part de tâche consiste à réussir la journée de mobilisation de demain.


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