Un problème semblable se pose pour la protection des côtes à l’aide de digues contre l’élévation du niveau de la mer et et les éventuels tsunamis. Ces problèmes deviennent particulièrement critiques lorsque des centrales nucléaires peuvent être concernées par ce genre d’événements.

Certes, le célèbre zouave du pont de l’Alma à Paris n’est pas recouvert d’eau ce 2 juin 2016 (voir la vidéo ici ) mais une grande crue de la Seine avait été envisagée dans un rapport de l’OCDE en 2014. Voici un article de presse le relatant.

Grande crue de la Seine : situation alarmante selon l’OCDE

Source : La République 04/02/2014

http://www.larepublique77.fr/2014/0...

Un récent rapport de l’OCDE laisse entendre qu’une crue de la Seine, semblable à celle, historique, de 1910, pourrait avoir un impact sur cinq millions de personnes en Ile-de-France et causer jusqu’à 30 milliards d’euros de dégâts.

L’organisation de coopération et de développement économique (OCDE), publiait, vendredi 25 janvier, un rapport sur le risque d’inondation de la Seine en Ile-de-France. L’objectif de ce rapport était d’évaluer quelles seraient les conséquences d’une crue majeure du fleuve sur la capitale et les départements franciliens. La base de référence de cette étude était d’ailleurs la crue centennale de janvier 1910.

Ce rapport, commandé par l’Établissement public territorial de bassin Seine Grands Lacs (EPTB), qui est responsable de la lutte contre les inondations, pointe du doigt des infrastructures insuffisantes pour prévenir une telle inondation qui, à n’en pas douter, finira par se produire.

Le rapport insiste sur le « choc majeur (qui) pourrait s’avérer significatif en termes de PIB, d’emploi et de finances publiques ». Au total, sur cinq ans, l’impact de la « crue du siècle » sur le PIB serait compris entre 0,1 et 3 %. De quoi faire plonger la France en récession…

Protections

« Il existe pourtant des moyens pour les entreprises de se protéger, via la mise en place de procédures d’urgences et l’installation de diverses protections, comme les bâtardeaux », explique Jean Chevalier, spécialiste inondation chez FM Global, une compagnie d’assurance industrielle.

Selon ce rapport, le Val-de-Marne est le département le plus touché. La Seine-et-Marne, si elle reste relativement protégée dans l’ensemble, serait en revanche concernée par le traumatisme économique, la chaîne de production et d’échanges se ralentissant considérablement.

Des solutions existent pourtant. L’OCDE préconise la mise en place d’une gouvernance efficace, dénonçant par là même les différents acteurs (ministères de l’Intérieur et de l’Écologie, l’Agence de l’Eau et les collectivités locales) qui ont « tendance à faire valoir leurs visions et intérêts spécifiques plutôt que de soutenir les objectifs d’ensemble. »

Pierre CHOISNET

Fin de l’article

Le rapport de l’OCDE 2014 mentionné dans l’article est disponible en cliquant ici

On peut consulter le document EPTB actualisé ce début juin 2016.en cliquant ici

Voici le plan du document :

Gestion de crue. Nos ouvrages à la manoeuvre

Les enjeux : Prévenir les inondations– Prévenir et sensibiliser face au risque inondation.

–Soutenir le débit de la Seine et ses affluents – En hiver comme en été, deux gestions différentes.

–Anticiper les changements climatiques –Adapter la gestion des lacs dans le contexte du changement climatique. –Protéger l’environnement –

Appliquer une démarche écologique sur les emprises des lacs.

Quatre grands lacs ont pour rôle de préservee l’ensemble de l’Île-de-France des inondations :

Lac-réservoir Marne ;

Lac-réservoir Seine ;

Lac-réservoir Aube ;

Lac-réservoir de Pannecière

Ce document donne l’état des lacs (taux de remplissage, débit, etc.) en cliquant ici

Mais quels sont plus exactement ces quatre lacs –réservoirs gérés par l’EPTB Seine Grands Lacs, qui ont pour fonction, non pas de supprimer (ce qui semble impossible) mais d’amoindrir les crues pouvant atteindre la région la plus peuplée de France ?

Nous référons ici à l’article de Wikipédia : EPTB Seine Grands Lacs disponible en cliquant ici

Voici dans l’ordre chronologique de leur construction ces grands lacs :

1) Le lac de Pannecière et son barrage.

(À noter que les réservoirs du Crescent et de Chaumeçon sont mis par EDF à la disposition de l’institution)

Le « lac de Pannecière » ou « lac de Pannecière - Chaumard-sur-l’Yonne » est le premier des grands lacs de Seine à avoir été construit ; il fut inauguré en 1949. Il résulte de la fermeture de la vallée de l’Yonne par un barrage à voûtes multiples (note 1) et constitue le seul lac bourguignon à être géré par l’EPTB. Il se situe à la confluence de l’Yonne et de l’Houssière, dans le département de la Nièvre, non-loin de la ville de Château-Chinon7. Avec ses 5,2 km2 de superficie et ses 82,5 millions de m³ de capacité, il est le plus grand des grands lacs morvandiaux8. Il fait également partie du parc naturel régional du Morvan9.

2) Le lac-réservoir Seine

Le « lac d’Orient » ou « lac-réservoir Seine » est situé dans l’Aube, en Champagne-Ardenne, à une douzaine de kilomètres de Troyes. Grâce à ses 23 km2 de superficie et ses 205 millions de m3 de capacité normale10, il est le troisième plus grand lac artificiel de France, après le lac du Der-Chantecoq et le lac de Serre-Ponçon et devant le lac de Sainte-Croix. Autrefois appelé « lac de Lusigny » ou encore « lac de la forêt d’Orient », il fut construit pour réguler directement la Seine. Il est mis en service en 1966, devenant ainsi le second grand lac de Seine11. De nos jours, le lac fait partie du parc naturel régional de la forêt d’Orient, forêt d’où provient son nom12.

3) Le lac-réservoir Marne

Le « lac du Der-Chantecoq  » ou « lac-réservoir Marne » (souvent abrégé en « lac du Der ») est le troisième lac construit par l’institution ; il est ainsi inauguré en 197413. Il est situé en Champagne-Ardenne, à la limite des départements de la Marne et de la Haute-Marne. En dérivation de la Marne et d’un de ses affluents, la Blaise, le lac doit son nom à la fois au pays du Der, région naturelle où il est implanté, et au village de Chantecoq qui fut détruit avec ceux de Champaubert-aux-Bois et Nuisement-aux-Bois, lors sa création14. Sa capacité nominale est de 350 millions de m3. Avec une superficie de 48 km2, il est le plus grand lac artificiel d’Europe, en excluant les lacs de barrage. Il est par ailleurs le plus grand lac artificiel de France, toutes catégories confondues15.

Étude très intéressante du lac du Der-Chantecoq sur Wikipédia en tant qu’écosystème notamment et sur les processus de contrôle de niveau du lac. Cliquez icipour accéder à l’article Ce lac joue un grand rôle pour protéger Paris contre les crues.

4) Le lac-réservoir Aube

Le « lac-réservoir Aube » est en réalité composé de deux lacs reliés par un canal de jonction : le « lac Amance » et le « lac du Temple ». Le premier tire son nom de la rivière qui le traverse et le second doit le sien aux Templiers, qui possédaient des terres dans la région. Ils se situent eux aussi dans le département de l’Aube.

Tandis que le lac Amance, à l’est, est dédié au motonautisme16, le lac du Temple, à l’ouest, est quant à lui abandonné à la découverte de la nature17.

Avec leur capacité normale de 170 hm3 et une superficie totale de 23,2 km2, ils pourraient, s’ils formaient un unique lac, être le troisième plus grand lac artificiel de France, au même niveau que le lac d’Orient18 ; ils font également partie du parc naturel de la forêt d’Orient. Ils furent mis en eau en 1990, ce qui fait d’eux les derniers lacs de Seine construits.

Lire la suite concernant le fonctionnement des lacs en cliquant sur le lien précédent.

Dans la presse :

Paris : La capitale serait-elle mieux armée que les autres villes pour résister à la crue ?

Source : 20 minutes 02/06/2016 http://www.20minutes.fr/paris/18578...

"La Seine déborde. L’eau vient même de dépasser les 5 mètres, ce jeudi au pont d’Austerlitz, et devrait atteindre un « pic » de 6 mètres vendredi selon le ministère de l’Environnement. « Pour mémoire on parle de crue majeure à 7 mètres, et la crue de 1910 a atteint 8,62 mètres », rappelle Magali Reghezza, maître de conférences en géographie à l’Ecole Normale Supérieure de la rue d’Ulm. Mais alors que des dizaines de communes de la région Ile-de-France ont les pieds dans l’eau, Paris semble davantage préservé.…" […]

"Mais les lacs ne sont pas les seuls à protéger la capitale de l’inondation. « Il existe plusieurs formes de protection : des barrages en amont du bassin-versant de la Seine et de la Marne permettent d’écrêter les crues [environ 70 cm]. Il existe également des digues et des murettes. On a aussi la possibilité d’installer des protections temporaires, les "batardeaux" », rappelle Magali Reghezza

En revanche en cas de crue majeure, la docteur en géographie rappelle que l’inondation « par débordement » n’est pas la seule cause naturelle à craindre en Ile-de-France : « Au débordement du fleuve s’ajoute celui de la nappe phréatique qui peut causer de graves problèmes. L’eau va circuler dans les sous-sols où se trouvent des réseaux, de tunnels, du métro ou encore des réseaux d’assainissement ».…"

Lire la totalité du texte en cliquant sur l’URL précédent.

Rappelons que cet épisode de quasi remplissage des lacs n’est pas nouveau. En mai 2013, la chaîne météo titrait :

"Crues : les lacs de Seine vont-ils sauver Paris ?"

La question de la saturation des nappes phréatiques pouvant alors effleurer le sol était posée.

On peut lire l’article en cliquant iciun

L’article qui suit confirme ce qui a été dit plus haut concernant le Val-de-Marne :

Inondations dans le Val-de-Marne : le pire c’est maintenant

Source : Le Parisien 03/06/2016

Cliquez icipour accéder à l’article.

Hervé Debonrivage