Chronique marxienne 4 : Marx et l’écologie

samedi 6 mai 2023.
 

L’Homme est enraciné dans la Nature

Premier texte

Marx et l’écologie

Source : Révolution. Journal marxiste 18/04/ 2013

http://www.marxiste.org/theorie/sci...

L’idée généralement admise est que communisme et écologie ne font pas bon ménage. La faute au bilan désastreux de l’URSS sur la question écologique et à certains courants de pensée qui refusent à Marx tout lien avec la pensée écologique. Pour eux, Marx est considéré comme un auteur mettant l’humain au-dessus de la nature et surtout le plaçant hors de toute considération écologique.

Et pourtant, l’étude précise du XIXe siècle et de la pensée marxiste prouve au contraire que l’écologie était l’une des préoccupations scientifiques et philosophiques de l’époque et de Marx, même si, il faut bien le remarquer, le terme est apparu tardivement à la fin de ce siècle.

Ainsi, le professeur Justus von Liebig, qui travaillait sur la chimie organique appliquée à l’agriculture, fut l’un des premiers scientifiques à montrer comment les plantes utilisaient les minéraux du sol pour croître. Il mit ainsi en évidence une relation entre les plantes et leur environnement. Les travaux de ce scientifique intervenaient dans un contexte de crise de l’agriculture anglaise qui connaissait un appauvrissement catastrophique des sols cultivés. Face à ce constat, le Royaume-Uni entreprit d’importer des engrais naturels du monde entier au détriment de la fertilité des sols étrangers. Justus Von Liebig ne mit pas longtemps à mettre en cause l’agriculture industrielle dans cette crise écologique.

C’est en partie sur la base des travaux de ce scientifique que Marx s’intéressa à la relation entre l’humain et la nature. Il développa ainsi le concept central de métabolisme entre l’humain et la nature. Ce métabolisme était une tentative de décrire un réseau d’échange d’énergie et de matière permettant le maintien et le développement de la vie humaine, ce qu’à notre époque on appellerait l’écosystème humain. Le travail humain y joue alors la condition générale du métabolisme entre l’humain et la nature. Comme le nid construit par le travail de l’oiseau est le résultat du métabolisme entre l’oiseau et la nature.

Au regard de la crise écologique que traversait l’agriculture anglaise au XIXe siècle, Marx, en accord avec Justus Von Liebig, montra que le capitalisme – en érigeant la ville au dépens de la campagne, ce qui favorisait l’exode rural – a provoqué une rupture métabolique entre l’humain et la nature. La ville consommait la majeur partie de la nourriture sans retour à la campagne des déchets organiques (dont les humains eux-mêmes, une fois mort). En conséquence, les sols anglais cultivés s’appauvrissaient. Et c’est parce qu’il était plus rentable de concentrer les travailleurs dans des usines et de mécaniser l’agriculture que l’exode rural vers les villes se poursuivait.

Au cœur de l’argumentation de Marx réside l’idée que l’agriculture à grande échelle interdit toute application véritablement rationnelle de la nouvelle science de la gestion des sols, « si bien que la production capitaliste ne développe pas la technique et la combinaison du processus de production social qu’en ruinant dans le même temps les sources vives de toute richesse : la terre et le travailleur » (Le Capital ; Livre 1). Enfin, on a beau prêter à Marx une foi absolue dans la réussite du progrès à résoudre les problèmes de l’humanité, il n’est cependant pas dupe : c’est « ... cette science et cette technique qui aux mains des capitalistes perturbent d’un autre côté le métabolisme entre l’homme et la terre en se transformant en une force pour l’exploitation de l’homme comme de la terre » (Le Capital  ; Livre 3).

Ainsi donc, les crises écologiques ne pourront pas être résolues sur la base du capitalisme. C’est pourquoi, pour recréer le métabolisme entre humain et nature, Marx va proposer des solutions sur la base du communisme. Il écrivait : «  du point de vue d’une organisation économique supérieure de la société, le droit de propriété de certains individus sur des parties du globe paraîtra aussi absurde que le droit de propriété d’un individu sur son prochain. Une société entière, une nation et même toutes les sociétés contemporaines réunies ne sont pas propriétaires de la terre. Elles n’en sont que les possesseurs, elles n’en ont que la jouissance et doivent la léguer aux générations futures après l’avoir améliorée en boni patres familias ». (Le Capital ; Livre 3) Dans ce sens, il prôna avec Engels « la combinaison du travail agricole et du travail industriel ; mesures tendant à faire graduellement disparaître la distinction entre la ville et la campagne » (Manifeste du Parti Communiste). Le but de ces mesures est clairement d’avoir une gestion raisonnée de la production minimisant le gaspillage de ressources naturelles.

Comme on peut le voir, Marx était loin d’ignorer l’impact de l’humain sur la nature et il recherchait des solutions pour concilier progrès scientifique et technique, et la préservation des ressources naturelles pour les générations futures. Alors en effet, fidèle à son analyse de la société, Marx place l’humain au centre de la maîtrise technique et scientifique de la nature. Cependant, il le fait en ajoutant que la prise en compte des problèmes écologiques inhérents à la production dépend du système socio­économique. Il en découle que seul le socialisme/communisme, ayant pour but non pas le profit mais le bien-être de l’humanité, peut proposer une organisation de la société qui résolve ces problèmes.

Fin de l’article

Deuxième texte

Capitalisme vert : illusions et apories

Source : Revue du projet http://projet.pcf.fr/8275

Entretien avec Corinne Luxembourg* réalisé par Guillaume Quashie-Vauclin

La thématique du « capitalisme vert » tend à prendre une place croissante dans le discours politique, managérial et publicitaire. Qu’en pensez-vous ?

Corinne Luxembourg. Le capitalisme vert est présenté comme un modèle de transition du capitalisme qui réussirait à prendre en charge les problèmes environnementaux en même temps que s’ouvriraientde nouveaux marchés et donc denouvelles possibilités d’accumulation. Onn’a d’ailleurs, depuis quelques temps,jamais autant entendu parler de « productionverte », dût-elle être délocalisée, de« croissance propre », peu importe qu’elleinduise comme la « croissance sale » desrestructurations salariales.En affichant les résolutions du protocolede Kyoto visant à réduire les gaz à effet deserre et les rejets de carbone en particulier,tout se passe comme si les risques industrielsn’existaient plus : exit les victimes deBhopal comme celles de l’amiante. Parier sur le capitalisme vert comme une nouvellecroissance, un nouveau stade d’un capitalismepropre, c’est confier à la seule capacitéd’innovation technologique à la fois larésolution des enjeux climatiques et la définitionde ce nouveau régime d’accumulationcapitaliste. Mais cette fusion de l’écologieet de l’économie capitaliste n’est nicrédible, ni réaliste.

Le capitalisme vert ne serait donc pas l’issue crédible à la crise environnementale qu’on nous présente ?

C. L. : Ce capitalisme vert n’est une solutionà rien, sinon au besoin d’ouverturede nouveaux marchés et au développementdu marketing. En réalité le capitalismevert est une publicité mensongère.Si l’on décide de prendre le développementdurable, tel qu’il a été développé àl’origine dans le rapport Brundtland en1987 puis lors de la conférence de Rio en1992, comme objectif pour la société dedemain, alors il est nécessaire de remettreen cause la totalité de l’économie actuelleet son fonctionnement. Pour rejoindre Hervé Kempf : « Pour sauver la planète,sortez du capitalisme ». On ne peutraisonnablement pas construire desusines aux normes environnementalesparticulièrement strictes si dans le mêmetemps les transports, la consommationglobale d’énergie continuent d’augmenter.De la même façon, parler d’exigencede durabilité est absolumentincompatible avec les délocalisationsindustrielles ou le productivisme agricolequi n’obéissent qu’aux exigences derentabilité financière.

Concrètement ?

C. L. : Prenons quelques exemples. Depuis une vingtaine d’années, la survie de l’espèce humaine redevient un paramètre économique essentiel. Nourrir les hommes pose fondamentalement le choix d’un projet de société : ou bien le productivisme à l’oeuvre qui, en caricaturant à peine, fait que manger devient dangereux et pour soi et pour la planète ;ou bien le respect des hommes, des climats et des sols. C’est la même alternative pour la production des biens de consommation : ou bien l’économie mondialisée qui fait délocaliser des usines des anciens Bébés Tigres vers des régions encore moins soumises à des législations sociales et environnementales pour baisser les coûts ; ou bien une mondialisation d’innovation sociale et citoyenne préférant la proximité des marchés. Autre exemple à une échelle plus grande :la ville. L’heure est aux écoquartiers, slogan, marketing ou réelle inquiétude de développement durable ? Selon les choix qui seront faits l’écoquartier confortera une ville privatisée ou une ville ouverte. Le risque est grand aujourd’hui que ces quartiers en portant les meilleures innovations technologiques en termes d’isolation, de faible consommation d’énergie, ne soient réservés qu’à une élite urbaine, en renforçant mécaniquement la spéculation foncière déjà violente dans les grandes agglomérations et, de fait, l’injustice spatiale.

*Corinne Luxembourg est maître de conférenceà l’université d’Artois

Fin de l’article

Troisième texte

Capital contre nature

Source : Actes du congrès Marx International III, section écologie http://actuelmarx.u-paris10.fr/ecolo.htm

Marxisme et écologie : retour aux sources et rencontre

On pourrait dire, en paraphrasant une célèbre phrase de Max Horkheimer, que celui qui ne veut pas parler du capitalisme doit se taire sur la défense de l’environnement. On ne peut pas comprendre la crise écologique qui se profile à l’horizon – et qui est en même temps une crise de civilisation – sans examiner les conséquences catastrophiques pour la nature de la logique prédatrice et destructrice du capital.

De même, on ne peut envisager une alter­native radicale à l’accumulation infinie de marchandises qui est au cœur du « productivisme » capitaliste sans discuter du projet socialiste d’une nouvelle civilisation, fondée sur la valeur d’usage et non la valeur d’échange. Mais aussi, réciproquement, la pensée marxiste ne peut se situer à la hauteur des enjeux du XXIe siècle sans prendre au sérieux le défi écologique, ce qui ne va pas sans un retour critique sur certains concepts ou hypothèses.

Au moins trois séries de facteurs concourent à la prise en compte par le marxisme d’aujourd’hui de la problématique écologiste.

Le premier est la dis­parition du modèle de production et d’accumulation érigé par le stalinisme dont le moins que l’on puisse dire est qu’il n’avait révolutionné ni les rapports sociaux d’exploitation ni les modes d’utilisation de la nature. Ainsi, se trouve levée avec cette disparition l’hypothèque que le « socialisme réel » faisait peser sur la réflexion marxiste.

Le second facteur décisif est l’extension à l’échelle mondiale d’un régime d’accumulation financière dont l’impulsion fut donnée par la libéralisation complète de la circulation des capitaux qui donne à leurs détenteurs la possibilité de s’approprier la meilleure part de la richesse pro­duite, profitant du rapport de forces favorable face au salariat affaibli par le chômage et la précarisation des conditions de travail. Le capitalisme financier entend bien établir et consolider les bases d’une accumulation durable et forte en s’assurant des conditions optimales d’exploitation des ressources naturelles et des connaissances humaines.

Cependant, et c’est le troisième facteur per­mettant le renouveau de la réflexion marxiste, les dégâts sociaux et écolo­giques du capitalisme contemporain ont favorisé la renaissance d’un mouvement international de luttes populaires refusant la pauvreté, les inégali­tés, le démantèlement des services publics et de la protection sociale, la dévas­tation des écosystèmes et l’appropriation privée du vivant et du savoir. Le refus de la marchandisation du monde – concept éminemment marxien – peut donc être considéré comme une prise de conscience extraordinaire de l’enjeu suivant : ou bien le capital réussit à parachever la révolution bourgeoise des rapports de propriété en faisant main basse sur toutes les conditions de la vie et à soumettre toutes les forces productives matérielles et immatérielles à l’exigence de la valorisation, ou bien les travailleurs et les citoyens du monde entier esquissent les contours d’un après-capitalisme [1].

Ces questions ont été au centre de l’atelier sur l’écologie du Congrès Marx International III qui a eu lieu à l’Université de Nanterre (Paris X) du 26 au 29 septembre 2001, et auquel ont participé des chercheurs et des universi­taires français, autrichiens, brésiliens et nord-américains. La plupart des textes rassemblés dans ce livre sont des communications présentées à cette occasion.

Nous avons complété ce dossier avec quelques textes de collègues étrangers qui n’ont pas pu participer au Congrès mais ont envoyé leur contribution, ainsi qu’avec deux essais « classiques » sur les rapports du marxisme à l’écologie, parus dans un numéro ancien de la revue Actuel Marx. Il s’agit d’un ensemble riche par sa diversité, et dont la cohérence est donnée par une problématique commune à la plupart des auteurs : dans la mesure où la production capitaliste s’insère nécessairement dans un environnement matériel naturel, la question écologique est une question sociale, c’est-à-dire qu’elle doit s’intégrer à la transformation des rapports sociaux car les contradictions entre le capital et la nature sont au cœur de la crise des rapports sociaux capitalistes. Tel peut être l’apport du marxisme à une écologie critique.

Nous avons organisé cet ensemble en quatre groupes thématiques :

Les contradictions socio-écologiques du capitalisme

Michael Löwy commence par analyser de façon critique les principaux textes de Marx et Engels sur la question de l’environnement naturel, en repé­rant le thème de la « rupture du métabolisme » entre les sociétés humaines et la nature comme le plus prometteur du point de vue d’une écologie marxiste. Appartiennent également à ce groupe les deux textes extraits du numéro 12 de la revue Actuel Marx, « L’écologie, ce matérialisme historique » (1992), qui sont devenus des références incontournables du débat marxiste sur l’écologie : celui de Ted Benton, qui considère l’absence d’une perception des limites naturelles chez Marx comme la principale faiblesse à dépasser pour une « reconstruction écologique » du marxisme ; et celui de James O’Connor, qui s’inspire à la fois de Marx et de Karl Polanyi pour analyser la seconde contradiction du capitalisme, celle entre les forces productives et les conditions de production (qui incluent l’environnement naturel).

L’écologie ou le champ des conditions physiques de la reproduction sociale

Proches dans leurs préoccupations du texte de Benton, mais avec une orientation assez différente, François Chesnais et Claude Serfati critiquent le concept d’« écologie » comme trop neutre, et plaident pour une critique renouvelée du capitalisme capable de lier de façon indissoluble la question de l’exploitation des dominés par les possédants et celle de la destruction de la nature et de la biosphère par le capital. Leur contribution s’articule autour de quatre préoccupations : retrouver quelques fils conducteurs marxistes, montrer le caractère prédateur à long terme du capitalisme, s’interroger sur la nature de la crise, particulièrement dans la phase de l’impérialisme de ce début de siècle.

L’insoutenabilité du régime d’accumulation

Dans cet ensemble il s’agit moins de revenir aux textes des fondateurs du socialisme moderne que d’analyser le fonctionnement du système capitaliste aujourd’hui, dans ses rapports destructeurs à l’environnement, en utilisant les instruments conceptuels du matérialisme historique. Jean-Marie Harribey montre, par une formalisation simple du régime d’accumulation du capitalisme financier – fondé sur la « captation de la valeur » et l’appropriation par les actionnaires des gains de productivité – que ce régime est insoutenable, à la fois socialement et écologiquement. Werner Raza, quant à lui, tente d’intégrer la problématique de l’écologie dans une perspective régulationniste et s’intéresse à un aspect essentiel du capitalisme contemporain, l’industrie bio-technologique, qui veut s’approprier les espèces naturelles par le biais des ac­cords internationaux de patentes (TRIPS), avec une réelle menace pour la biodiversité.

Le capital, l’humanité et l’éco-socialisme

Ce groupe de textes est introduit par une courte note de Joel Kovel, qui dénonce « l’impérialisme pétrolier » responsable des guerres et conflits autour des événements du 11 Septembre 2001, et plaide pour un programme éco-socialiste de restructuration radicale du système industriel, en substituant les valeurs d’usage à la valeur d’échange comme objectif de la production. Isabel Loureiro part elle aussi du constat de la nécessité d’un changement radical du modèle de civilisation, et propose une relecture éco-socialiste des écrits de Herbert Marcuse – à partir de Eros et Civilisation – qui dénoncent le modèle économique et techno-scientifique dominant et proposent des formes alterna­tives de rapport à la nature. La critique de l’industrialisme capitaliste est aussi au cœur de l’argument de Francisco Fernandez Buey, qui se réclame d’une écologie politique de la pauvreté, inspirée par une option éthique pour les vic­times, les opprimés et les exclus, et qui se distingue radicalement de certaines formes mercantiles et affairistes de l’écologie dans les pays dominants. Critiquant également ce qu’il appelle « une écologie d’accompagnement vert du social-libéralisme », Willy Pelletier lui oppose l’éco-socialisme en tant que projet de transformation des rapports sociaux à la nature qui procèdent d’une organisation capitaliste du monde – ce qui passe par un refus non pas des nuisances écologiques du capitalisme, mais des principes de production de ces nuisances. Pour Frieder Otto Wolf, la réflexion sur l’environnement doit se réap­proprier des éléments clés du travail théorique de Marx, mais une telle dé­marche doit être capable de dépasser le productivisme, l’étatisme, le déterminisme et le scientisme qui ont dominé la plupart des travaux marxistes postérieurs. Finalement, Pierre Rousset, estime que, à l’heure de la mondiali­sation, le combat écologique de défense de la nature ne peut pas faire l’économie d’un affrontement avec le système capitaliste et sa logique de mar­chandisation universelle.

Si l’on peut constater beaucoup de convergences entre ces travaux, ils montrent aussi la diversité des approches et des analyses. Ils témoignent, dans leur pluralité et, parfois, leurs désaccords, de la richesse de l’apport marxiste au débat sur l’écologie.

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Quatrième texte

L’écologie de Marx

Source : site de Daniel Bensaïd . Sa traduction. http://danielbensaid.org/L-Ecologie...

Marx’Ecology. Materialism and Nature de John Bellamy Foster New York, Monthly Review Press, 2000

Un préjugé tenace veut que le marxisme ait peu apporté à la critique écologique, du moins jusqu’aux années soixante-dix. Pourtant, la dimension écologique de la critique de l’économie politique n’était pas méconnue des héritiers les plus directs de Marx et d’Engels. Elle exerça une influence certaine dans les premières décennies après leur mort. Du vivant d’Engels, l’étroite relation entre leur idée du communisme et les utopies écologistes d’un William Morris était clairement établie. C’est donc à une redécouverte que nous invite, le livre érudit et passionnant de John Bellamy Foster [1], pour qui « l’écologie de Marx » procède logiquement de son matérialisme, c’est-à-dire de l’unité entre l’humanité agissante et les conditions naturelles inorganiques de son rapport d’échange avec le milieu naturel.

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Cinquième texte

La portée écologiste de l’œuvre de Marx

Source : La portée écologiste de l’œuvre de Marx selon Foster par Jean Marie Harribey Actuel Marx n° 52, PUF, Deuxième semestre 2012, p. 122

http://harribey.u-bordeaux4.fr/trav...

Quatre articles du marxiste écologiste américain John Bellamy Fo ster viennent d’être traduits et réunis dans un petit livre Marx écologiste

Foster est connu pour être un des théoriciens de l’écosocialisme qui a déjà publié en anglais de nombreux articles et livres, notamment Marx’s Ecology, Materialism and Nature et Ecologist Against Capitalism

La synthèse présentée dans Marx écologiste permettra aux lecteurs français de se familiariser avec une pensée originale à plus d’un égard. Tout le travail de Foster consiste à inviter à une lecture de Marx peu fréquente En effet, la réflexion écologiste dominante soutient que Marx et aussi Engels ont été victimes des illusions scientistes et prométhéennes du XIXe siècle et qu’ils se sont rangés sans aucune hésitation derrière l’entreprise de soumission et d’exploitation de a nature que menait déjà le capitalisme à leur époque, empêchant ainsi toute prise de conscience de l’écologie dans le mouvement socialiste et communiste ultérieur. À titre d’exemple de cette idéologie productiviste est souvent cité le texte qui termine le Livre III du Capital où Marx réfléchit au passage du règne de la nécessité à celui de la liberté qui ne pourrait être possible que dans une société communiste d’abondance Le verdict est alors prononcé : Marx est irrémédiablement coupable d’anti écologisme.

Foster déconstruit méthodiquement cette interprétation. Il met en avant pour cela trois séries d’arguments : le concept de métabolisme chez Marx, la présence dans son œuvre du concept moderne de soutenabilité, et le dépassement de l’opposition entre anthropocentrisme et écocentrisme à travers l’idée de co-évolution humaine et naturelle.

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Sixième texte

Marxism and Ecology. Common Fonts of a Great Transition by John Bellamy Foster Source Internet : Monthly Review An Independent Socialist Magazine. Décembre 2015

http://monthlyreview.org/2015/12/01...

To link Marxism and ecological transition may seem at first like trying to bridge two entirely different movements and discourses, each with its own history and logic : one having mainly to do with class relations, the other with the relation between humans and the environment. However, historically socialism has influenced the development of ecological thought and practice, while ecology has informed socialist thought and practice. Since the nineteenth century, the relationship between the two has been complex, interdependent, and dialectical. Marxian approaches to the planetary ecological crisis and the socio-ecological transformation necessary for its resolution have evolved rapidly in recent decades, creating the basis for a much more powerful, collective struggle for a Great Transition, in which “consumerism, individualism, and domination of nature” are replaced with “a new triad : quality of life, human solidarity, and ecological sensibility.”1 The demands for a society dedicated to need rather than profit and to human equality and solidarity have long been associated with socialism. More recently, socialist thinkers have given equal importance to ecological sustainability, building on Karl Marx’s environmental critique of capitalism and his pioneering vision of sustainable human development.2 This essay unearths the deep ecological roots of Marx’s thought, showing how he brought an environmental perspective to bear on the overarching question of social transformation. From there it traces the evolution of Marxian ecology, illuminating its profound, formative link to modern ecological economics and systems ecology. It concludes with the wider project of building the broad and deep social movement required to halt and reverse ecological and social destruction. For the first time in human history, our species faces a dire existential choice. We can continue on the path of business as usual and risk catastrophic Earth-system change (what Frederick Engels metaphorically referred to as “the revenge of nature”), or we can take the transformative route of social-system change aimed at egalitarian human development in coevolution with the vital parameters of the earth.3 This constitutes the epochal challenge of our time : to advance radical reform measures that oppose the logic of capital in the historical present while coalescing with a long revolution to construct a new social and ecological formation aimed at sustainable human development. Socialism and the Origins of Systems Ecology Ecology as understood today came into its own only with the rise of systems ecology and the concept of the ecosystem. Although Ernst Haeckel, who promoted and popularized Charles Darwin’s work in Germany, coined the word “ecology” in 1866, originally the term was used merely as an equivalent for Darwin’s loose concept of the “economy of nature.”4 The view of ecology as a way of addressing complex plant communities later gained currency in botanical studies in the early twentieth century.

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Septième texte

Marx’s Ecological Notebooks by Kohei Saito

Source Internet : Monthly Review An Independent Socialist Magazine Février 2016

http://monthlyreview.org/2016/02/01...

Karl Marx has long been criticized for his so-called ecological “Prometheanism”—an extreme commitment to industrialism, irrespective of natural limits. This view, supported even by a number of Marxists, such as Ted Benton and Michael Löwy, has become increasingly hard to accept after a series of careful and stimulating analyses of the ecological dimensions of Marx’s thought, elaborated in Monthly Review and elsewhere.

The Prometheanism debate is not a mere philological issue, but a highly practical one, as capitalism faces environmental crises on a global scale, without any concrete solutions. Any such solutions will likely come from the various ecological movements emerging worldwide, some of which explicitly question the capitalist mode of production. Now more than ever, therefore, the rediscovery of a Marxian ecology is of great importance to the development of new forms of left strategy and struggle against global capitalism.

Yet there is hardly unambiguous agreement among leftists about the extent to which Marx’s critique can provide a theoretical basis for these new ecological struggles. “First-stage ecosocialists,” in John Bellamy Foster’s categorization, such as André Gorz, James O’Connor, and Alain Lipietz, recognize Marx’s contributions on ecological issues to some extent, but at the same time argue that his nineteenth-century analyses are too incomplete and dated to be of real relevance today. In contrast, “second-stage ecosocialists,” such as Foster and Paul Burkett, emphasize the contemporary methodological significance of Marx’s ecological critique of capitalism, based on his theories of value and reification.1 This article will take a different approach, and investigate Marx’s natural-scientific notebooks, especially those of 1868, which will be published for the first time in volume four, section eighteen of the new Marx-Engels-Gesamtausgabe(MEGA).2 As Burkett and Foster rightly emphasize, Marx’s notebooks allow us to see clearly his interests and preoccupations before and after the publication of the first volume of Capital in 1867, and the directions he might have taken through his intensive research into disciplines such as biology, chemistry, geology, and mineralogy, much of which he was not able fully to integrate into Capital.3 While the grand project of Capital would remain unfinished, in the final fifteen years of his life Marx filled an enormous number of notebooks with fragments and excerpts. In fact, a third of his notebooks date to this period, and almost one half of them deal with natural sciences. The intensity and scope of Marx’s scientific studies is astonishing. Thus it is simply invalid to conclude, as some critics have, that Marx’s powerful ecological arguments in Capital and other writings were mere asides, while ignoring the mass of contrary evidence to be found in his late natural-scientific researches.

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Vidéos sur la thématique : Marx et l’écologie

Philippe Corcuff - 12 02 14

https://www.youtube.com/watch?v=Xep...

Daniel Tanuro et Isabelle Stengers. 12/12/2013 à l’UP de Bruxelles.

http://www.universitepopulaire.be/?...

Mélenchon défend l’éco socialisme (2012)

http://www.lespetitspoissontrouges....

Livre : Présentation du livre Marx écologiste, de John Bellamy Foster Éditions Amsterdam, 2011, trad. Aurélien Blanchard, Joséphine Gross, Charlotte Nordmann. Une mise en perspective historique de l’écologie

http://www.contretemps.eu/lectures/...

Hervé Debonrivage


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