La preuve de l’enracinement laïque en France : Sarkozy renonce à « toiletter » la loi de 1905

vendredi 6 avril 2007.
 

Dans une interview accordée au journal « La Croix », ce mercredi 4 avril, le candidat de l’UMP, Nicolas Sarkozy, affirme qu’il ne touchera pas à la loi de 1905, qu’il qualifie de « monument ». L’Union des Familles Laïques, et d’autres organisations, n’avaient pas manqué d’exprimer leur inquiétude quand le ministre de l’Intérieur avait exprimé sa volonté de « toiletter » la loi de 1905, instrumentalisant l’islam pour autoriser les financements cultuels de l’Etat.

Nous avions été indignés quand il a publié un livre qui disait en substance que le principal problème des banlieues populaires n’était ni le déficit laïque, ni le déficit social mais un déficit religieux et qu’il incombait à l’Etat de le combler.

Par l’installation de la commission Machelon, chargée de traduire juridiquement les propositions du ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy avait franchi une nouvelle étape dans sa lutte contre les principes laïques.

En renonçant, à moins de trois semaines du premier tour, aux orientations qui étaient encore les siennes il y a quelque temps, le candidat de l’UMP a compris que le poids de l’attachement au modèle laïque français, chez les électeurs, était bien trop important pour qu’il puisse se permettre de l’affronter de face.

L’Ufal se félicite de cet important recul, qui montre que la mobilisation des organisations laïques rencontre de l’écho dans l’opinion, et qu’aujourd’hui, les électeurs de ce pays ne sont pas prêts à accepter le communautarisme anglo-saxon et son rapport entre l’Etat et les églises.

L’Ufal n’en demeure pas moins vigilante, car certains propos du candidat, dans son interview, se révèlent fort ambigus sur sa conception de la séparation des Eglises et de l’Etat. Elle ne peut qu’approuver quand Nicolas Sarkozy se prononce contre la modification de la loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Mais quand il prône "dans un premier temps un large débat entre les différentes confessions et l’Etat sur le sujet", l’Ufal dit NON ! La loi de 1905 n’a pas à être débattue entre un président de la République et les différentes églises. Les églises n’ont pas leur place dans la sphère politique. Les églises doivent s’occuper de gérer leur culte dans la sphère privée ou ils bénéficient d’une totale liberté.

Quels que soient les résultats des prochaines élections, l’Ufal, qui constate sur le terrain que de nombreux élus, de droite comme de gauche, trichent avec la loi de 1905, en finançant indirectement des lieux de culte, demeurera vigilante, et appelle les citoyens de ce pays à s’organiser pour préserver ce principe émancipateur de la République qu’est la laïcité.

L’Ufal continuera son combat pour obtenir à terme la stricte séparation de la sphère publique et de la sphère privée, tant dans le domaine idéologique et religieux, que dans le domaine institutionnel et dans le domaine économique. De ce point de vue, tous les financements publics doivent être réservés aux structures publiques.

Fait à Paris, le 05 avril 2007

Contacts presse :

Bernard Teper, 06.08.10.44.52

Pierre Cassen, 06.10.31.83.60


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