Arnaud Montebourg envisage de se ranger derrière François Hollande

jeudi 15 septembre 2016.
 

L’élection présidentielle de 2017 est assurément faite de gros gros suspenses. Il n’y a qu’à voir Nicolas Sarkozy, qui entretenait le doute sur sa candidature à la primaire de la droite, ou Emmanuel Macron sur sa démission du gouvernement. Ces deux suspenses levés fin août, les Français peuvent désormais se consacrer pleinement à celui qu’entretient Arnaud Montebourg : passera-t-il par la case primaire pour se présenter à l’Élysée ?

L’ex-ministre du Redressement productif a déjà fait savoir qu’il donnerait sa réponse à la mi-décembre, c’est-à-dire une fois que François Hollande aura présenté (ou non) sa candidature. Après un week-end à la fête de l’Humanité puis à l’université d’été des frondeurs à La Rochelle, Arnaud Montebourg, qui avait demandé au chef de l’État de ne pas se représenter, envisage désormais de se ranger derrière lui en cas de défaite. Invité de France Inter ce lundi 12 septembre, il livre cette réponse à un auditeur qui lui demande s’il quittera "l’usine" (comprendre : le PS) s’il perd la primaire :

Arnaud Montebourg : D’abord, je crois que je ne la quitte pas, si vous appelez ça l’usine, au sens où j’ai pris la décision, en quittant le gouvernement, de ne pas vivre de la vie politique donc je suis dépourvu de mandats [...]. J’ai fait le choix de travailler dans le privé et donc pendant cette campagne je continuerai de gagner ma vie. Pour moi, rien d’exceptionnel. Si François Hollande emporte la primaire, j’accepterai le résultat et je resterai à l’usine là où je me trouve…

France Inter : Vous ferez campagne pour François Hollande ?

Arnaud Montebourg : ...à travailler comme je le fais aujourd’hui.

France Inter : Vous soutiendrez le vainqueur ?

Arnaud Montebourg : La question c’est que j’accepte le résultat. Il est évident que quand on participe à un processus de rassemblement, on en accepte toutes les règles. C’est pour cette raison que je souhaite que ces règles soient équitables.

Arnaud Montebourg fait donc un pas de plus vers une participation à la primaire de la BAP, même s’il maintient sa condition : les règles doivent être "équitables". C’est-à-dire que la primaire ne doit pas être taillée sur mesure pour le chef de l’État (contrairement à ce que souhaite le ministre de la Jeunesse, de la Ville et des Sports Patrick Kanner).

Ce week-end a fait prendre conscience au chantre du "made in France" que le "rassemblement" devait primer. Alors que Jean-Luc Mélenchon l’a appelé samedi, ainsi que Benoît Hamon, à quitter le Parti socialiste en vue d’une candidature unique à la gauche de François Hollande, Arnaud Montebourg réplique qu’il s’agit avant tout de rassembler "une majorité de Français" pour éviter un nouveau 21 avril et un second tour entre Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen.

Il dit :

J’ai beaucoup d’estime pour Jean-Luc Mélenchon. Je crois que c’est un homme qui a des convictions et on ne peut pas lui retirer cette force. Il ne s’agit pas d’être radical, de le rester et de se suffire à cela : il faut être capable de rassembler beaucoup plus largement une majorité de Français. Je crois que lorsque nous avons discuté de cette question, c’est ce critère-là qui prévaudra. [...] Je suis un socialiste depuis 30 ans, je n’ai jamais adhéré à d’autres partis. Il m’est difficile d’abandonner une famille dont je regrette la dérive, parfois la dénaturation. J’aurais rêvé que le Parti socialiste soit différent. Il ne l’est pas, il faut faire avec. Mon projet, il est socialiste parce que je le suis, mais pas seulement. Il va chercher dans l’écologie une source d’inspiration, dans le républicanisme [...] mais aussi dans le gaullisme social.

Un argument qui sera certainement irrecevable pour Jean-Luc Mélenchon, qui a quitté le PS en 2008 après 32 ans de militantisme.


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