Nouveauté : Métier de flic, "Métier de chien : Lettres à Nicolas"

jeudi 12 avril 2007.
 

C’est l’histoire de Marc Louboutin, dit "mclane", auteur de l’excellent blog http://l-e-meute.blog.20minutes.fr, 43 ans, un citoyen, un simple citoyen, journaliste, rédacteur et photographe.

Depuis l’année 2002, il assiste à une invasion des « Nicolas », chacun d’entre eux étant un digne représentant de l’icône qui les dirige. Il se souvient alors qu’il a été, dans une autre existence, officier de Police durant dix sept ans. Il a travaillé à l’époque à Paris, Chambéry et Quimper, Spécialiste des interventions de flagrant délit, il a encadré diverses unités (brigade des mineurs, poste ZUP, groupe d’intervention et de recherches, unité de traitement judiciaire, groupe de lutte contre les stupéfiants). Titulaire de la médaille de bronze des actes de courage et de dévouement pour l’arrestation en 1986 de Michel Vaujour, il a rendu cette décoration avec toutes ses lettres de félicitations avant de démissionner.

Fin 2006, le reporter prend un des « Nicolas » par la main et ils replongent ensemble dans le passé. Pour qu’au-delà du mot « Sécurité » ce Nicolas-là comprenne enfin ce que le travail de policier peut signifier. En terme d’horreurs, de violences, de reniement de soi, d’éducation et de toutes les valeurs sociétales.

À partir de l’arrestation d’un « ennemi » public par une balle en pleine tête, jusqu’à la fréquentation quotidienne de dealers d’une mort opiacée, en passant par-dessus les cadavres, des plus communs aux plus immondes, Nicolas va apprendre. Avec réticence, dégoût, fascination ou stupéfaction.

Apprendre que rien ne se passe comme il l’affirme dans ses discussions de salon, du travail au quotidien à l’absurdité administrative. Qu’un policier doit parfois violer la loi pour la faire respecter. Et qu’un bon commissaire n’est pas toujours celui qui dit la vérité. Que les héros de la sécurité en sont aussi les victimes. Il va lui aussi connaître les nuits blanches d’avoir entendu se répéter « l’explosion cristalline » : le signe qu’une barrière s’est brisée en lui et qu’il ne pourra jamais revenir en arrière. Il va se noyer d’illusions puis se perdre, tabasser et prendre des coups, boire jusqu’à la lie et se purger de tous ses vices avant de déserter.

Il saura à la fin de l’histoire que le métier de flic peut aussi rendre fou et que la sécurité et l’ordre ne se résument pas en de vagues slogans.

Un livre passionné, à mille lieues, revendique son auteur, dont c’est le premier ouvrage, des Julie Lescaut, commissaire Moulin et autres Navarro, il parle du vécu d’un policier comme les autres, au jour le jour, qui analyse "la sécurité vue de la rue".


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