Les grands barrages menacent aussi la couche d’ozone.

jeudi 12 avril 2007.
 

Les grands barrages n’engloutissement pas seulement des kilomètres de terres et déplacent de centaines de milliers de personnes. Ils menacent aussi la couche d’ozone.

Des chercheurs ont découvert que les digues libèrent des quantités très importantes de gaz à effet de serre. Et c’est une trouvaille qui sème le trouble. L’énergie hydraulique ne serait pas si propre que ça.

Les incontournables climatologues du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) - coordonnés par l’ONU - pourraient du coup élaborer un rapport spécial sur le sujet, l’an prochain.

Ce sont les mêmes qui sont en passe d’enterrer le traité de Kyoto sur les rejets de CO2. En février, ils ont confirmé que les hommes sont responsables des changements climatiques. Demain, à la veille du week-end pascal, ils s’adresseront aux décideurs politiques et réclameront un plan pour l’après-Kyoto, où le traité aurait encore un rôle à jouer.

Que vont-ils exiger après avoir décrété que l’impact des barrages sur le réchauffement planétaire est au moins aussi néfaste que celui d’une centrale à combustibles fossiles ?

Concrètement, le problème réside dans la biomasse contenue dans les lacs artificiels. Elle se décompose en émettant du méthane, le gaz à effet de serre le plus néfaste à ce jour.

Il est vrai que les avis des scientifiques divergent sur la dangerosité de ces émissions. Mais ils sont de plus en plus nombreux à évoquer un défi paradoxal : freiner la multiplication des grands barrages, alors que ceux-ci se placent désormais au centre des stratégies énergétiques des pays en voie de développement.

Que faire ? Dans l’incertitude, les projets mammouths vont de l’avant, au prix de drames humains, des dévastations culturelles et écologiques. Ce sont les pauvres qui souffrent le plus de ce phénomène. Mais c’est aussi le plus grand outil de coopération mondiale pour l’environnement qui risque d’être définitivement emporté par les flots. Kyoto symbolisait le « développement propre » et misait, de ce fait, sur les projets hydrauliques, source d’énergie non polluante.

Rien n’est plus déconcertant que l’incertitude dans les questions scientifiques. Il a jusqu’ici été facile de s’en prendre au système malsain des permis de polluer, qui permettent de continuer en toute bonne conscience, qu’on soit chef d’entreprise ou simple automobiliste, d’augmenter les émissions de CO2.

Il sera autrement complexe de démolir l’un des monuments de l’énergie propre : le barrage. La prochaine décennie sera marquée par ce combat étrange, mêlant espoir et déception.

publié par R.B dans : "LA SCIENCE EST L’AVENIR DE L’HOMME"


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