Noël Mamère et Jean-Luc Mélenchon : Dialogue fructueux

dimanche 13 novembre 2016.
 

- E) Regards croisés : Noël Mamère et Jean-Luc Mélenchon (vidéo)
- D) "Je me réjouis de pouvoir disperser les malentendus s’il y en a" (Jean-Luc Mélenchon le 6 novembre 2016)
- C) Complément de Jean-Luc Mélenchon sur son texto
- B) Le texto de Mélenchon à Mamère
- A) Interview de Noël Mamère pour Regards (extrait)

E) Regards croisés : Noël Mamère et Jean-Luc Mélenchon (vidéo)

D) Je me réjouis de pouvoir disperser les malentendus s’il y en a (Jean-Luc Mélenchon le 6 novembre 2016)

L’évènement pour moi, ce sera le dialogue croisé avec Noel Mamère pour la revue Regards et la chaîne « France Info ». Un dialogue. Ce n’est pas un match (il n’y a pas d’enjeu autre que de donner une bonne opinion de ce que nous disons l’un et l’autre). Ce n’est pas une compétition (nous ne sommes pas jaloux l’un de l’autre et nous ne sommes pas candidats à occuper la place que l’autre occupe). Mais l’exercice n’est pas neutre. Il prend place dans un souci commun : ouvrir un chemin à plusieurs voies. En effet Noel Mamère avait avant cela déclaré dans Les Inrocks que ma candidature était la mieux placée pour réorganiser la suite des événements après la présidentielle de 2017. Il le faisait tout en prenant date sur des divergences qu’il présentait comme très sérieuses.

Je me réjouis donc de pouvoir disperser les malentendus s’il y en a et de pouvoir délimiter sans procès d’intention et clairement les divergences quand il y en a. cette méthode me paraît la bonne pour avancer. Je dois dire que je préfère le ton que prend Noël Mamère pour dire son accord et ses désaccords au style d’un Cormand, nouveau chef d’EELV, qui dis à mon sujet que je « vend les mêmes salades depuis cinq ans », ce qui n’est guère respectueux d’un corps d’idées et d’un programme qui méritent mieux, je crois, que ce dédain. Surtout venant d’un tel balcon ! Au fond, les chefferies d’appareil ont vite fait de voir les salades des autres sans se soucier des ratatouilles qu’ils produisent.

C) Complément de Jean-Luc Mélenchon sur son texto

Dans cet entretien, Noël Mamère dit que je suis le mieux à même de porter un coup à gauche. Puis il énonce des désaccords et questionnements. Je trouve cette attitude franche et directe sans précédent dans un milieu où d’habitude on flétrit d’abord et on parle ensuite.

Je suis donc à sa disposition pour éclairer chaque point soulevé :

- soit pour dissiper le malentendu

- soit pour délimiter avec franchise le désaccord quand il y en a

- soit pour préciser ensemble ce qui doit l’être.

Jean-Luc Mélenchon

B) Le texto de Mélenchon à Mamère

Source : http://gauche.blog.lemonde.fr/2016/...

(Blog Rouges et Verts de Raphaelle Besse Desmoulières)

« Celui qui est en mesure de porter un coup à gauche tout en étant un acteur majeur de la reconstruction demain, c’est Jean-Luc Mélenchon. » A lire cette citation dans le magazine Regards, on pourrait penser que celui qui la prononce est un proche du candidat de La France insoumise. Il n’en est rien : son auteur n’est autre que l’écologiste Noël Mamère.

Dans cette interview parue le 30 octobre, le député de Gironde juge que l’ancien sénateur socialiste a « très bien intégré la dimension écologique ». Mais il dresse aussi une liste de critiques. « Je ne suis pas d’accord avec sa vision soviétique de la planification, indique-t-il. C’est un désaccord important. Et puis, il y a des sujets comme l’Europe, l’Allemagne, le souverainisme… qui méritent un éclaircissement. Je ne sais pas très bien dans quelle direction il avance. » Ce qui ne l’empêche pas de penser, comme il l’explique au Monde, que « quand on voit les sondages, il est le seul qui peut contribuer à porter un coup fatal à ce PS brinquebalant et à être un des acteurs de la recomposition ».

A peine l’entretien est-il paru que l’ex-candidat à la présidentielle des Verts reçoit un texto de la part de Jean-Luc Mélenchon : « Hum, Noël. Je te lis dans Regards. Il faut se voir, c’est sûr. Si tu veux, on organise un débat public avec un média. Je suis demandeur. Jean-Luc. » Le député européen a également publié sur sa page Facebook une invitation publique à se rencontrer.

A) Interview de Noël Mamère pour Regards (extrait)

Source : http://www.regards.fr/web/article/n...

En 2015 à Montpellier, vous aviez fait meeting commun avec la gauche radicale pour soutenir le candidat Gérard Onesta aux régionales. L’avenir est dans l’alliance rouge-verte ?

Cela dépend de qui l’on met dans la gauche radicale, parce que subsistent aujourd’hui encore des désaccords avec les communistes sur la question du nucléaire, sur le productivisme ou sur Notre-Dame-des-Landes. Du côté des Insoumis, je dois dire que Jean-Luc Mélenchon à très bien intégré la dimension écologique. Mais je ne suis pas d’accord avec sa vision soviétique de la planification. C’est un désaccord important. Et puis, il y a des sujets comme l’Europe, l’Allemagne, le souverainisme… qui méritent un éclaircissement. Je ne sais pas très bien dans quelle direction il avance. Pour autant, celui qui est en mesure de porter un coup à gauche tout en étant un acteur majeur de la reconstruction demain, c’est lui. Mais ce qui m’importe aujourd’hui, c’est l’après 2017. Je pense au jour d’après. Comment pouvons-nous, en tant qu’écologistes, poser les bases d’une position crédible dans la recomposition de la gauche et des écologistes ?

« Ceux d’entre nous qui ont choisi d’entrer au gouvernement y ont perdu leur âme et leur crédibilité. Ils sont réduits au statut de porteurs d’eau et contribuent à délégitimer la parole politique. »

Justement, il se passe quoi "le jour d’après" ?

Il faudra reconstruire. Il faudra "retrouver société", comme je l’ai déjà écrit par le passé. Cette reconstruction ne pourra pas passer par les appareils politiques. Il faut du "bottom-up" [action du bas vers le haut]. Il faut que les appareils se fassent déborder. Bien sûr, les partis politiques seront toujours nécessaires pour organiser le débat, mais il faudra tout réinventer, à commencer par les pratiques militantes.

Un peu comme Nuit debout a tenté de le faire ?

Contrairement à ce que les commentateurs ont pu dire, Nuit debout n’a pas été un événement éphémère. Il nous faudra nous en inspirer pour reconstruire. Il ne faut pas oublier qu’en Espagne, Podemos n’est devenue une force politique majeure que deux ans après les mouvements des indignés.

Vous croyez à la thèse de Manuel Valls sur les deux gauches irréconciliables ?

Est-ce que Manuel Valls est de gauche ? Il est l’un des flambeaux du néoconservatisme. Son pari à lui, c’est de construire un parti démocrate à la Matteo Renzi. Et l’on sait ce que cela a donné à gauche.

François Hollande aussi est favorable au dépassement du PS…

Oui, c’est vrai. Il a surtout fait de la gauche un champ de ruines. Dans le même temps, le PS s’est balkanisé. Le social-libéralisme n’est pas ma conception de la gauche. Il y a eu dans ce quinquennat trop de renoncements, trop de lâchetés, trop de complaisance. Mais tous les militants et dirigeants du Parti socialiste ne sont pas condamnés à rester sur cette logique libérale qu’incarnent Valls et Hollande. Nous devrons travailler avec tous ceux-là après les échéances de 2017.


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