Donald Trump, révélateur hideux du néo-libéralisme

mardi 15 novembre 2016.
 

- A) Ce que contient le très inquiétant programme de Donald Trump

- B) Trump ou le symptôme hideux de la faillite neo-libérale (PG)

- C) Les Clinton mènent toujours à Trump (Jean-Luc Mélenchon)

- D) Trump élu président... séisme politique aux Etats-Unis (L’Humanité)

A) Ce que contient le très inquiétant programme de Donald Trump

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com/mond...

Sa victoire est une énorme surprise. L’application du programme de Donald Trump en sera une autre. "Make America Great Again" : le slogan du candidat républicain a donné le ton. Isolationniste, ultra-conservateur, anti-immigration... Le programme de Donald Trump, parfois flou, souvent non-chiffré, donne des sueurs froides.

Le milliardaire populiste, à l’en croire, engagera le changement au pas de charge, durant ses 100 premiers jours. Il les a détaillés le 22 octobre à Gettysburg, en Pennsylvanie, lieu historique de la guerre de Sécession et d’un discours célèbre du président Abraham Lincoln en 1863.

Immigration : un mur et "2 millions" d’expulsions

Un mur de 1.600 kilomètres de long à la frontière mexicaine : c’est l’idée originelle de Donald Trump pour, dit-il, "endiguer" l’immigration. Le mur sera financé, et selon lui entièrement remboursé, par le Mexique.

Le milliardaire républicain a aussi promis d’"expulser plus de 2 millions d’immigrants criminels" dès son arrivée dans le bureau ovale, et d’"annuler les visas de pays étrangers qui ne les reprendront pas".

Donald Trump a également déclaré au cours de la campagne que dès son premier jour à la Maison-Blanche, il engagerait l’expulsion des 11 millions d’immigrants clandestins, ou encore la fin du programme d’accueil des réfugiés syriens. Ces mesures ne figuraient pas dans le discours de Gettysburg. Mais compte-tenu de la légèreté de la parole du candidat républicain, rien n’indique qu’il ne passera pas à l’acte.

Autres promesses : revenir sur le droit du sol, qui permet à une personne née aux Etats-Unis d’obtenir la nationalité américaine ; tripler le nombre d’agents de l’immigration ; imposer une peine de prison fédérale de deux ans minimum à tous les immigrants clandestins expulsés qui reviendraient aux États-Unis.

Economie : isolationnisme et baisse d’impôts

Dès son premier jour, Donald Trump, qui a toujours défendu le protectionnisme, entend annoncer son "intention de renégocier" le traité de libre-échange nord-américain (Nafta) et le retrait des États-Unis du partenariat trans-pacifique (TPP).

Pour Donald Trump, c’est simple : la Chine "est responsable de près de la moitié de notre déficit commercial". Le milliardaire s’est dit prêt à accuser officiellement Pékin de manipulation des taux de change. Il souhaite aussi imposer des droits compensatoires sur les produits "made in China". En 2011, Donald Trump disait déjà qu’il taxerait à hauteur de 25% les produits chinois s’il était élu président des États-Unis.

En dépit de ses tensions avec son parti, pour l’instant majoritaire à la Chambre et au Sénat, Donald Trump promet aussi de travailler avec le Congrès pour introduire et pousser à l’adoption d’un plan économique créant 25 millions d’emplois sur dix ans, à travers notamment des baisses d’impôts substantielles pour la classe moyenne et les entreprises. Avec l’objectif d’une croissance de 4% par an.

Concrètement : le projet économique du candidat républicain vise à relancer l’activité par le déficit et la déréglementation. Il promet 3,5% à 4% de croissance (contre 1,8% projeté pour 2016) en réduisant l’impôt sur les sociétés de 35% à 15%, ainsi que celui des contribuables les plus riches (la tranche la plus élevée passant de 39,6% à 33%) - ce qui gonflerait fortement le déficit budgétaire.

A son programme également, 1.000 milliards de dollars d’investissements dans les infrastructures dans les dix ans, grâce à des partenariats public-privé et des investissements privés encouragés par des abattements fiscaux.

Comment financera-t-il ce programme ? Que pourra-t-il vraiment accomplir ? De nombreux experts sont dubitatifs, d’autant que Donald Trump a souvent varié dans ses propos.

Sécurité : la torture

Pour lutter contre le terrorisme, Donald Trump a des idées simples :

Il propose d’autoriser la torture. Il a appelé également à tuer les familles des terroristes, dans le but de dissuader les candidats au djihad. Il "suspendra aussi l’immigration de régions enclines au terrorisme", et mettra en place des "contrôles extrêmes aux frontières".

Il a aussi promis une forte hausse du budget de la défense. L’armée a été tellement "affaiblie" qu’elle a besoin d’être renforcée à grande échelle, avec davantage de soldats, d’avions et de navires.

Politique étrangère : Otan, Etat islamique et Russie

Donald Trump souhaite que les alliés des Etats-Unis au sein de l’Alliance Atlantique (Otan) payent plus pour assurer leur propre sécurité. Et si ils ne le font pas, il menace de sortir les Etats-Unis de l’organisation.

Il veut "mettre KO" l’organisation Etat islamique, avec notamment une coopération avec la Russie, sans donner davantage de détails. "Immédiatement après avoir pris mes fonctions, je demanderai à mes généraux de me présenter un plan sous 30 jours pour vaincre et détruire l’EI".

Il évoque "une guerre classique, mais aussi une guerre sur internet, une guerre financière et une guerre idéologique".

"Ma priorité numéro un est de démanteler l’accord catastrophique avec l’Iran", avait lancé Donald Trump en mars dernier devant la convention annuelle de l’Aipac, le groupe de pression juif américain favorable à Israël.

La famille et l’avortement

Après plusieurs volte-face, Donald Trump s’est finalement aligné sur les positions conservatrices du Parti républicain sur l’avortement. Il affirme donc que l’embryon "a un droit fondamental à la vie qui ne peut être enfreint".

En ce qui concerne sa politique, il veut permettre aux familles de déduire de leurs impôts les coûts de garde d’enfants. Il propose d’accorder six semaines payées comme une indemnité chômage pour le congé maternité, qui n’existe pas au Etats-Unis.

La fin de l’Obamacare

Donald Trump travaillera aussi à l’abolition la plus rapide possible de la loi sur l’assurance maladie surnommée "Obamacare".

Les armes à feu : "Un droit donné par Dieu"

Le programme du candidat républicain réaffirme que la détention d’armes à feu est "un droit naturel et inaliénable". "Un droit donné par Dieu à l’autodéfense".

La fin de la lutte contre le réchauffement climatique

Donald Trump a promis qu’il annulerait l’accord de Paris sur le climat et qu’il supprimerait l’Agence de protection de l’environnement (EPA).

Il lèvera aussi les restrictions à la production d’énergies fossiles et relancera le projet d’oléoduc Keystone XL auquel le président Barack Obama avait mis son veto en février 2015.

Donald Trump entend aussi annuler des milliards de dollars de paiements prévus aux Nations unies pour les programmes visant à lutter contre le changement climatique.

Il a enfin promis une forte hausse du budget de la défense. L’armée a été tellement "affaiblie" qu’elle a besoin d’être renforcée à grande échelle, avec davantage de soldats, d’avions et de navires

Paul Laubacher

B) Trump ou le symptôme hideux de la faillite neo-libérale

Trump L’élection américaine vient donc de s’achever par la très inquiétante victoire de Donald Trump. C’est l’issue d’une campagne ras-de-terre, opposant un milliardaire raciste, sexiste, climato sceptique, dangereux pour les libertés, proposant des mesures favorisant les riches, le tout en essayant de se faire passer pour un politicien anti-système à une technocrate favorable au libre échange, proche de l’oligarchie financière et décidée à renforcer la domination des Etats-Unis sur la planète.

Trump bénéficie incontestablement d’un rejet du « système » et du besoin de protection : il représente une issue identitaire et largement xénophobe qui menace bien d’autres pays dans le monde si aucune autre alternative n’émerge. C’est aussi le résultat d’une démocratie atrophiée par son bi-partisme, malade de son système censitaire mais aussi de celui des primaires qui en forçant à un choix binaire n’aura pas permis à Bernie Sanders de se présenter alors que lui, aurait pu l’emporter face a Trump

Voilà le système que beaucoup voudraient importer définitivement en France. L’actuel « spectacle » offert par la primaire de la droite et promis par celle du PS montre d’ailleurs que la pente est prise. Cela ne ferait qu’aggraver la grave crise démocratique causée par la monarchie présidentielle de la 5ème République.

Parce que seul à s’opposer à la fois à l’importation d’une mauvaise copie du marketing électoral US, à être favorable à une politique indépendante, aujourd’hui plus que jamais nécessaire, des USA et de l’OTAN et à proposer une alternative franche et progressiste au système, Jean-Luc Mélenchon est, de ce point de vue aussi, le vote nécessaire pour éviter pareille contagion en France.

Source : https://www.lepartidegauche.fr/comm...

Danielle Simonnet et Eric Coquerel Co-coordinateurs politiques du Parti de Gauche

C) Les Clinton mènent toujours à Trump (Jean-Luc Mélenchon)

Grâce aux primaires, les belles personnes ont pu imposer Clinton face à Sanders. Pour écarter le peuple dont il incarnait les revendications écologiques et sociales, tout a été utilisé : tricheries, invisibilisation médiatique, harcèlement de toutes sortes. Ainsi a été imposée Clinton, la « gôche » des millionnaires, des guerres, des marchés triomphants et du libre-échange généralisé ! Résultat : le peuple progressiste est resté à la maison. Trump a gagné. L’indignation des belles personnes ne durera pas. Le nouveau maître disposera des anciens larbins ! L’argent est leur parti commun.

Leçon 1 : les primaires sont une machine à museler l’énergie populaire !

Leçon 2 : la droitisation de la droite est une pente sans limite.

Leçon 3 : la droitisation de la « gôche » est un désarmement unilatéral.

Leçon 4 : les « démocrates » sont le problème, pas la solution, pour qui veut barrer la route à ce qui monte de partout en Europe et en France.

Leçon 5 : il faut descendre d’urgence du train fou atlantiste. Vite, montrer au monde qu’on peut faire autre chose, autrement.

Nous le pouvons en 2017. Avec la France insoumise, rejetez les Clinton français : vous vous éviterez la honte d’être les fourriers des Trump locaux !

D) Trump élu président... séisme politique aux Etats-Unis (L’Humanité)

Contre toutes attentes, le républicain populiste Donald Trump remporte l’élection présidentielle américaine, un séisme politique aux Etats-Unis qui plonge le monde dans une incertitude vertigineuse.

Les marchés ont dévissé au fur et à mesure que les informations ont été distillées par les médias américains lors d’une soirée électorale complètement folle.

Huit ans après l’élection de Barack Obama, premier président noir qui avait suscité une immense vague d’espoir à travers le pays, le républicain populiste de 70 ans, taxé de sexisme et de xénophobie par ses adversaires, était en passe de l’emporter sur la démocrate Hillary Clinton qui espérait devenir la première femme présidente des Etats-Unis.

Il a fait campagne comme l’outsider déterminé à mettre fin à la corruption des élites politiques qui ont selon lui "saigné le pays à blanc". En promettant de "rendre à l’Amérique sa grandeur", son slogan et de la protéger de l’extérieur.

Ce milliardaire imprévisible, que personne n’avait vu venir, avait promis lundi un "Brexit puissance trois", référence au vote surprise des Britanniques pour sortir de l’Union européenne.

Il avait durant toute sa campagne galvanisé un électorat blanc modeste se sentant laissé pour compte face à la mondialisation et aux changements démographiques, auquel il décrivait un avenir sombre.

Ce développement choc intervient à l’issue de 18 mois d’une campagne électorale qui a profondément divisé les Etats-Unis et stupéfié le monde par ses outrances et sa violence.

Plus de 60% des Américains pensaient que Donald Trump n’avait pas le caractère pour devenir président. Mais il a réussi à capter la colère et les angoisses d’une partie des Américains.

Ses propositions restent vagues dans un certain nombre de domaines, comme la politique étrangère. Et elles suscitent l’inquiétude dans d’autres, comme l’économie.

La possibilité d’une présidence Trump a violemment secoué les marchés. Le dollar a chuté alors que les investisseurs se précipitaient sur les valeurs refuges comme l’or et les marchés obligataires.


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