Larges passerelles entre islamistes et extrême droite

mercredi 16 novembre 2016.
 

B) Quand le FN drague des islamistes de l’UOIF

Le Front national investit un nouveau terrain politique, en ciblant un électorat qui lui fait toujours défaut : celui des banlieues. Mardi et hier, le président du collectif du Rassemblement bleu Marine Banlieues patriotes, lancé en janvier dernier, le secrétaire départemental de Seine-Saint-Denis, Jordan Bardella, a fait parler de lui. Pour sa première émission Web Mon quartier la France, le collectif a reçu Camel Bechikh, président de l’association Fils de France, porte-parole de la Manif pour tous – jusque-là on est dans la « norme » FN – et... membre de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF).

Banlieues patriotes veut réintégrer les zones urbaines périphériques au « projet français », écrivent ses animateurs, qui promeuvent « la réconciliation entre la République et ses banlieues » et « la reconquête des zones de non-droit ». La volonté est ancienne, depuis la promotion dans les années 1980 d’un Farid Smahi, caution maghrébine mise en avant sur des bases antisémites. L’historienne Valérie Igounet rappelait, mardi, sur le site Francetvinfo que, durant la campagne présidentielle de 2007, Jean-Marie Le Pen, sur Beur FM, citant la démarche de Dieudonné (qui avait réalisé quelques bons scores aux élections européennes de 2004 avec la liste Euro-Palestine), évoquait « l’intérêt pour les banlieues de voter Le Pen » : « voir rétablir l’ordre et la justice dans toutes les villes de France » en rompant le « mur intellectuel entre la banlieue et la ville ». Le Front national, et sa directrice stratégique de campagne Marine Le Pen, fait même poser à l’époque sur ses affiches barrées d’un « Ils ont tout cassé ! » une jeune femme métisse, « en parfaite cohérence avecle message du FN depuis trente ans », dit-elle. « Nous rendons visible ce qu’est réellement le FN  : un parti qui se bat contre le communautarisme. »

Camel Bechikh se dit«  peu républicolâtre » et conspue la Révolution de 1789

Même si, en 2012, rappelle Valérie Igounet, la « France des oubliés » que Le Pen était censée défendre « n’intègre pas franchement ces territoires », c’est cette stratégie, portée par l’ex-FN Alain Soral en 2007, que le parti réactive, sous le regard bienveillant de ses promoteurs comme de ses détracteurs d’alors : sur le site de Robert Ménard, Boulevard Voltaire, Jean-Yves Le Gallou, qui avait quitté le FN sous ce prétexte, concède qu’il y a en banlieue « des champs électoraux à labourer avec des militants convaincus et formés ». « Bechikh ne vote pas FN, mais il sillonne les mosquées, il promeut, bien qu’étant musulman, une forme de patriotisme », explique Bardella. Intervenant fréquemment sur le site de Soral, Égalité et réconciliation, Bechikh est d’ailleurs totalement « facho-compatible ». Il se dit « peu républicolâtre », conspue la Révolution de 1789, aime « le sentiment charnel de Maurras » et se vantait à l’Action française, en mai 2012, d’avoir fait parrainer son association par le prince Sixte-Henri de Bourbon-Parme, qui, « au gré des mariages de son ascendance royale, descend sept fois du prophète de l’islam »...

A) Conférence Fils de France avec Camel Bechikh à Lyon

Le réseau d’extrême droite " Egalité et Réconciliation" fondé par Alain Soral invite comme orateur vedette à Lyon un animateur national de l’UOIF Camel Bechikh.

Pour prendre connaissance de l’affiche d’invitaion, cliquer sur l’adresse URL ci-dessous :

http://www.egaliteetreconciliation....


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