La dernière trahison de Rocard

samedi 14 avril 2007.
 

Ce n’est pas la première fois qu’il donne des coups de poignard dans le dos de la gauche et des socialistes en plein combat :

* il avait déjà défendu la loi Fillon sur les retraites contre le vote unanime du parti qui, en plein congrès de Dijon, et dans un pays massivement mobilisé en 2003, proposait de l’abroger... Rocard avait trahi en pleine bataille 66 % de l’opinion populaire qui, jusqu’au bout avait refusé la loi Fillon !

* il avait déjà essayé de torpiller à maintes reprises, par maintes déclarations,les 35 h hebdomadaires sans perte de salaire, en proposant qu’elles se fassent au "volontariat" selon de Robien, et non pas par la loi comme le proposait Lionel Jospin,

* il avait déjà, le premier, pris la défense du Traité Constitutionnel Européen, traité libéral, en expliquant que l’Europe sociale était définitivement morte, qu’elle ne pouvait plus peser contre la mondialisation libérale, qu’elle était définitivement un “grand marché”...

On savait qu’il n’y avait plus rien du Rocard du Psu, ni du Rocard des assises pour le socialisme

On savait qu’il était à droite de l’aile la plus droitière de la gauche,

Mais là, avec ceux de ses amis qui le supportent encore, ils franchissent la barrière.

Voilà qu’à 10 jours d’une élection décisive, et alors que chaque voix compte pour ne pas ré éditer le 21 avril 2002, Rocard tend la main au camp adverse dans ce qu’il a de plus confus et donc de plus redoutable.

Alors qu’il faut clarifier entre droite et gauche, il brouille délibérément le clivage.

Faire appel à la droite pro-Bayrou aujourd’hui au lieu d’aider les électeurs à choisir leur camp, c’est tenter de torpiller la candidature de Ségolène ROYAL pour aider l’homme de l’UDF, l’ami qui invitait Rocard en août dernier à son université d’été, et où il se rendait plutôt que de venir à celle des socialistes...

Rocard, c’est l’histoire de la désertion progressive du camp de la gauche, c’est la rupture, même avec ses amis sociaux-libéraux : il ne reste de lui, aujourd’hui, que le compagnon du libéralisme tout comme ces “Gracques”, ces technocrates abreuvés au biberon du capitalisme mondialisé qui se sont manifestés il y a quelques semaines pour appeler Ségolène à se ranger derrière Bayrou

C’est sans doute ce qu’il y a de plus détestable en politique, car ils vont jusqu’à essayer d’user de leurs derniers feux, des derniers souvenirs de lorsqu’ils étaient à gauche, pour donner le coup de pied de l’âne, pour rendre la trahison la plus efficace possible...

Les “Gracques” (ces 53 hauts technocrates prétendument socialistes qui se sont dits pour la droite de Bayrou) et Rocard, c’est effectivement ce qui “pourrit” le plus la gauche aux yeux de millions et de millions de travailleurs

... Ils ont commencé il y a longtemps, par dire qu’il ne fallait plus lutter mais négocier, par expliquer qu’il ne fallait plus de lois sociales, mais des accords avec le patronat, par assurer que le socialisme n’était plus possible mais une vieille lune... Tous ces hauts salaires technocrates ont “décollé” de la réalité sociale, ils sont rangés dans le camp de l’establishment, ils ne souffrent plus et ne pensent plus à la souffrance du salariat, ils ne réfléchissent plus au partage des richesses, ils jouent les oracles au service de leurs nouveaux compagnons, la vieille droite orléaniste qui se prétend du “centre”, les Giscard-Barre-Bayrou...

Gérard Filoche, vendredi 13 avril


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