Turquie : le Parti de Gauche au Quai d’Orsay

vendredi 2 décembre 2016.
 

- Éric Coquerel, coordinateur national du PG,

- Djordje Kuzmanovic, secrétaire international du PG,

- Sarah Legrain, secrétaire nationale aux relations unitaires,

- Jean-Christophe Sellin, responsable international PG en charge des questions turques et kurdes

A la demande du Parti de Gauche, nous avons été reçus le vendredi 25 novembre par Harlem Désir , secrétaire d’Etat aux Affaires Européennes, représentant Jean-Marc Ayraut, ministre des affaires étrangères.

Nous avons dénoncé la dérive de type fasciste du régime Erdogan qui utilise l’échec du coup d’état pour mettre au pas l’ensemble de la société turque.

Parmi, les atteintes à la démocratie, les arrestations de nos camarades parlementaires, maires, dirigeants du HDP ( Parti Démocratique des Peuples) nous alertent tout particulièrement.

Nous avons aussi demandé que la France agisse pour la libération d’Abdullah Ocalan, dirigeant historique du PKK ( Parti des travailleurs du Kurdistan). Sa libération est la clé d’une solution politique et d’une dynamique de réconciliation nationale ; comme l’avait été la libération de Mandela pour l’Afrique du sud. Le PKK doit enfin sortir de la liste des organisations terroristes, dressée par l’Union Européenne. De Kobane à Mossoul, en passant par Raqaa, les combattants kurdes s’avèrent en effet être les meilleurs combattants de la liberté, donc alliés de la France contre Daesh. La France les soutient d’ailleurs.

Quelle contradiction de les mettre dans le même sac qu’AlQaida et Daesh ?!

Le secrétaire d’état a indiqué son accord sur notre analyse de la situation en Turquie, tout en indiquant qu’il considérait bien le PKK comme une organisation terroriste. Ce qui constitue une divergence majeure.

Harlem Désir nous a indiqué que la France serait très ferme vis à vis de la Turquie, sur la situation des droits de l’Homme et sur le chantage brandi par Erdogan sur la question de la gestion des réfugiés et qu’il y aurais sans nulle doute des conséquences.

Nous lui avons fait remarqué, que pour le moment, la réaction française paraissait agir uniquement par l’entremise de l’UE et donc dépendre des décisions communes. Le silence de la diplomatie française restait donc assourdissant…

Harlem Désir a pris des engagements en ce qui concerne le situation de responsables politiques arrêtés dont nous lui avons transmis la liste notamment les co-présidents du HDP, Demirtas et Yüksekdag, la dirigeante kurde Sebahat Tuncel ainsi que l’avenir réservé à la jeune toulousaine Ebru Firat qui avait combattu Daesh au Rojava et qui vient d’être condamnée à huis clos à cinq ans de prison. Comme il le fait déjà pour des journalistes franco-turques, le Ministère nous a assuré qu’il allait s’informer sur le sort de ces prisonniers politiques et nous tenir au courant des suites.

Nous avons aussi demandé protection pour Saleh Muslim, représentant international du Rojava sous le coup d’un mandat d’arrêt d’Erdogan ( la France a permis l’installation d’une représentation diplomatique à Paris en mai dernier).


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