Gambie : victoire surprise d’Adama Barrow, défaite historique de Yahya Jammeh

dimanche 4 décembre 2016.
 

22 juillet 1994 en Gambie : Yahya Jammeh au pouvoir par un coup d’état militaire

C’est la surprise, la stupéfaction en Gambie. Alors que l’on donnait l’élection présidentielle jouée d’avance, le candidat de l’opposition a finalement remporté le scrutin. Il devance le président sortant, Yahya Jammeh au pouvoir depuis 22 ans. Une annonce célébrée par la population dans la capitale, à Banjul.

« Adama Barrow est élu président de la République », selon le président de la Commission électorale en Gambie. Une annonce surprise intervenue dans l’après-midi ce vendredi. L’opposant, candidat de la coalition de sept partis d’opposition, totalise 263 515 voix contre 212 099 pour Yahya Jammeh et 102 969 pour le troisième candidat Kandeh Mamma. Adama Barrow remporte 45,54% des suffrages, selon des résultats officiels.

C’est donc une défaite historique pour Yahya Jammeh, avec 36,6% des voix, au pouvoir depuis 1994 dont on attend une allocution dans la journée. Il devrait reconnaître les résultats, selon le président de la Commission électorale. C’est en tous les cas un séisme politique pour le pays et une issue totalement inattendue pour cette élection que l’on disait jouée d’avance. Des scènes de liesse ont d’ailleurs suivi l’annonce des résultats notamment dans la capitale Banjul.

La souveraineté du peuple gambien doit être respectée

Le Parti communiste français se réjouit que la médiation du chef de l’État guinéen, Alpha Condé, ait permis le respect du choix souverain du peuple gambien lors de l’élection présidentielle de décembre 2016. Cette médiation se traduit par le départ du Président sortant, Yahya Jammeh.

Elle confirme que le règlement de la crise gambienne ne peut être militaire et que la résolution du contentieux repose sur une solution diplomatique et politique, comme le soulignent d’ailleurs de nombreux gambiens dont des dirigeants de la société civile.

Les troupes de la CEDEAO (Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest) qui ont pénétré le territoire gambien, sans qu’aucun texte légal ne les y autorise, doivent immédiatement quitter ce pays souverain.

Les crises de cette sorte se résolvent avec un sens des responsabilités, du dialogue et du respect du droit national et international. L’expérience en Afrique et sur d’autres continents démontre que les aventures militaires ne font qu’aggraver la situation, avec de lourdes conséquences pour les peuples, comme en Irak, en Libye ou en Côte d’Ivoire.

Comme le disait Jean Jaurès, pacifiste, dirigeant politique et fondateur du journal français l’Humanité : « Donner au monde la liberté par la force est une étrange entreprise pleine de chance mauvaise ».


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