« Nationalité française obligatoire, pas de noir »

jeudi 29 décembre 2016.
 

L’annonce ultra-raciste d’un agent immobilier de Levallois fait scandale. L’agence Laforêt tente de se défausser sur la propriétaire.

En visitant un appartement dans la ville cossue de Levallois (Hauts-de-Seine), un homme prénommé Moustapha est tombé sur une fiche technique de location, hallucinante de racisme décomplexé. « Nationalité française obligatoire, pas de noir », suivie d’une information sans doute importante pour les non-blancs « Immeuble avec des policiers uniquement ». « J’étais assez choqué, j’ai demandé des explications à l’agent immobilier. Il y avait des personnes noires qui visitaient l’appartement », raconte Moustapha. « Ce n’est pas de ma faute ni de mon ressor », lui aurait répondu l’agent immobilier. Car, comme le mauvais temps, le racisme n’est souvent de la faute de personne. Photographiée par Moustapha puis postée sur Twitter, la fiche scandaleuse a été repérée par France Info.

L’agence immobilière Laforêt, en charge du bien, s’en est aussitôt lavée les mains, déplorant « l’erreur » d’une ancienne « collaboratrice et se défaussant sur la propriétaire « qui est raciste », évidemment. « Notre employée a été naïve et mal formée, elle a retranscrit sans savoir », a stipulé Laurent Balestra, le responsable de l’agence Laforêt. « Lorsque les propriétaires sont racistes, je donne comme directive à mes employés de ne pas prendre les dossiers », affirme-t-il.

La bonne foi de l’agence laisse à désirer, tant il paraît simple de faire retomber la faute sur une collaboratrice absente et une propriétaire mal embouchée. Et alors que l’on connaît les mœurs douteuses et discriminatoires du monde de l’immobilier. Le responsable de l’agence s’est même fendu d’un propos délirant sans y faire attention. « On est aux Lilas, dans le 93, on ne peut pas se permettre [d’être raciste] », a-t-il déclaré. Parce qu’ailleurs, dans le 16e par exemple, on peut se permettre d’être raciste ?

Ce n’est pas la première fois que des cas de discriminations dans la recherche de logements sont constatés. En 2013, un agent immobilier avait été condamné par le tribunal correctionnel de Paris à 2000 euros d’amende, pour discrimination envers une femme au nom de famille à consonance étrangère. Les jeunes en recherche de logement sont souvent victimes de ces agissements. Sur son site, le Centre d’information et de documentation jeunesse rappelle d’ailleurs que si les propriétaires ont « le dernier mot » dans le choix des candidats, ils « ne peuvent refuser de louer à un candidat locataire pour des motifs liés à son âge, sa sexualité, sa couleur de peau »", et ce, qu’il s’agisse de bailleurs publics ou privés.


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