Benoît Hamon doit vaincre sa procrastination et faire un geste pour rendre possible le rassemblement

samedi 11 février 2017.
 

En choisissant Benoît Hamon le 29 janvier au second tour des primaires, plus d’un million d’électeurs ont approuvé un programme politique différent de celui mis en œuvre par Manuel Valls. Benoît Hamon, parmi les sept, c’était le meilleur choix.

Le PS s’étant engagé à respecter le verdict des urnes, Benoît Hamon bénéficie à ce jour des soutiens du chef de l’Etat, du Premier ministre (donc, du gouvernement), des députés socialistes (sauf défections marginales).

Il est, de facto et jusqu’au 17 avril, le leader, la locomotive, le porte-parole, le visage du Parti Socialiste.

Il est celui qui, par son programme, a déjà commencé à remodeler l’image d’un parti déconsidéré. Il est peut-être celui qui va le sauver d’une mort annoncée. Il est la branche à laquelle est agrippé le PS. Et le PS ne peut ni la lâcher, ni la scier : il est tout entier subordonné à elle.

Benoît Hamon est aussi celui qui peut promptement prouver aux électeurs que les promesses n’engagent pas que ceux qui les croient. Et, pour asseoir sa crédibilité, puisqu’il est en mesure de commander au parti (gouvernement, députés), il peut dès ce mois-ci faire voter quelques points forts de son programme (1) et notamment :

- abrogation de la loi El Khomri,
- augmentation du SMIC,
- instauration d’un droit inconditionnel au temps partiel accompagné d’une compensation salariale
- reconnaissance du burn-out comme maladie professionnelle,
- instauration d’un droit universel à la formation tout au long de la vie,
- annulation de la dette contractée par les pays de l’UE,
- lutte pour l’harmonisation fiscale en Europe
- renforcement la lutte contre l’évasion fiscale.
- recrutement de 40 000 enseignants,
- remise d’un récépissé lors des contrôles d’identité afin de mettre fin aux contrôles au faciès,
- etc.

Si certaines de ces propositions sont coûteuses ou exigent du temps pour leur mise en oeuvre, d’autres n’obèrent pas le budget de l’Etat, elles peuvent être votées en quelques heures et prendre effet avant le 17 avril, comme l’annulation de la loi El Khomri.

Benoît Hamon ferait planer un doute sur sa sincérité s’il nous demandait d’attendre son installation à l’Elysée pour les faire voter.

En nous réclamant un chèque en blanc, il laisserait dire qu’il reste avant tout l’ancien ministre de Manuel Valls, un ancien artisan non repenti de la politique de François Hollande et, en définitive, qu’il nous refait le coup du « discours du Bourget ».

Benoît Hamon, agissez dès aujourd’hui ! Ainsi sera levé un obstacle majeur au rassemblement souhaité par les Français.

Maxime Vivas

Note

(1) S’il ne le peut aujourd’hui, pourquoi le pourrait-il demain ? Si, fort de sa victoire à la primaire, il n’a pas présentement autorité sur un PS agonisant, que pourra-t-il demain devant la droite, devant Angela Merkel, devant notre adversaire la finance ?


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